Fin de vie (06/10/2006)

Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin de l’humanité. Un serviteur sans âge, Clov (Gilles Arbona) claudiquant et grincheux, sert un maître aveugle et cacochyme, Hamm (Thierry Bosc) dont il est le souffre-douleur. Les fenêtres haut perchées ne donnent pas de lumière, tout est gris et les jours et les nuits. Les géniteurs Nagg (Georges Ser) et Nell (Marie-France Audollent) gisent dans des poubelles en attendant leur fin. Le mot espoir ne fait plus partie du vocabulaire.

Le décor de Giulio Lichtner respecte les intentions de Beckett à la nuance près. Bernard Lévy conçoit l’espace comme l’ergastule d’où personne ne sortira plus jamais. Et les déambulations de Clov sont vaines. Mais tout le dérisoire de son agitation, la parole vide de l’infirme, la répétition de leurs rites de survie provoquent pourtant le rire car les comédiens, mus par la contrainte, s’emparent avec vigueur d’une langue dévastatrice.  Beckett aurait aimé.

 

P. S. La bible-programme qu’on distribue aux spectateurs est enfin lisible. Une décision dont on doit féliciter le directeur.

 

 

 Fin de partie de Samuel Beckett

Athénée

Jusqu’au 28 octobre

festival Beckett jusqu'au 9 décembre 01 53 05 19 19

 

14:21 Écrit par Dadumas | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer