Intervention désarmée (18/01/2007)
Les objets gardent-ils, mieux que les hommes, le souvenir des êtres disparus ? L’âme de l’enfant intervient-elle ? En tout cas, elle les désarme. Marcinelle pardonne à Edmond. La comédie finit dans une étreinte que la lumière cerne étroitement. La sobriété de la mise en scène de Didier Moine permet à toute l’ironie d’Hugo d’éclater. Le texte rebondit allègrement de traits critiques sur la condition féminine, la prostitution déguisée sous les oripeaux de la chanteuse, la futilité des gens aisés, en particulier ce baron que Mme Verdurin aurait certainement invité dans son salon, et qui connaît tout de la mode, des chevaux et des cours de la Bourse, mais ne veut pas donner aux pauvres, parce que « ça porte malheur au jeu ». Didier Moine charge un peu la caricature de ce snobinard coureur de jupons, mais c’est pour mieux en souligner les défauts qu’Hugo dénonce. Il lui sera vite pardonné car les trois autres protagonistes jouent parfaitement le passage du rire à la colère et des larmes à la joie. Cette Intervention est une jolie réussite, ne manquez pas la prochaine représentation !
L'Intervention à Créteil, le 27 janvier,
au Centre socioculturel Madeleine Rebérioux,
à 20h45, 27 avenue François Mitterrand.
Dans le cadre du festival « Hugo et égaux »
14:50 Écrit par Dadumas | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre | Facebook | | Imprimer