Au revoir (14/05/2007)

Ce matin, nous nous sommes réunis pour dire adieu à Emmanuelle Marie : une comédienne éblouissante dans Cut, une auteure d’une rare maîtrise dans Blanc où elle liait  subtilement la finesse d’écriture aux brutalités de la vie. Elle vivait avec générosité, avec enthousiasme, soucieuse des autres d’abord. Et pourtant, elle cultivait l’insolence et l'extravagance. Elle savait que la vie était trop courte pour l’empaqueter de fausses pudeurs et d’hypocrisie.

Je me rappelle le regard émerveillé de son petit garçon, Félix, qui l’applaudissait le soir de la première de Cut que son compagnon, Jacques Descorde avait mis en scène. Elle avait aussi une petite fille, Lola, ange blond qui lui insufflait tant de forces pour combattre la maladie. Nous étions nombreux pour qu’ils ne se sentent pas seuls dans le chagrin. Et le violoncelle pleurait, comme dans Blanc.

Elle avait quarante-deux ans. Pourquoi cette injustice ?

Sa pièce, Blanc, vient d’être nommée aux Molières, et peut-être, ce soir y sera-t-elle couronnée. Alors, à toi Emmanuelle, qui croyais au ciel, permets-moi de te dire, comme l’Aînée de Blanc : « Je ne t’ai pas oubliée jamais. »

15:00 Écrit par Dadumas | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, littérature |  Facebook | |  Imprimer