25/02/2011
Prévert et fantaisies
Jacques Prévert n’était pas sérieux. Il jouait avec les idées, les mots et les images.
Quand a-t-il commencé ses collages ? Les premiers que présente la Maison européenne de la photographie date des années 40. Ce sont d'étonnantes fantaisies, exposées pour la première fois.
A partir des photographies de ses amis : Brasaï, Turner, Izis, Ronis, Doisneau, - « j’en passe et des meilleurs » aurait dit notre ami Hugo,- Prévert découpait, collait, métamorphosait les images. Dessins, planches d’anatomie, guirlandes de cartes postales sentimentales, chromos de magazine, il collectionnait des bouquets de fleurs conventionnels, des illustrations de contes ou d’albums enfantins, et à partir d’un cliché en noir et blanc, il dressait des tableaux surréalistes. Gandins à têtes de fauves, statues décapitées au cœur hypertrophié, gentils animaux vêtus comme des enfants, toutes ces créatures dialoguent dans un monde moins cruel que celui de la Réalité.
Dans le cadre du festival « Hugo et égaux », Prévert et Hugo, cette année, une visite s’impose pour ces deux poètes de génie, frères par la langue sublime, la musique admirable des mots et l’inspiration prodigieuse de leurs graphismes.
Collages de Jacques Prévert, photos détournées
Jusqu’au 10 avril
Maison européenne de la photographie
01 44 78 75 00
du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h
18:28 Écrit par Dadumas dans culture, exposition, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, jacques prévert, exposition | Facebook | | Imprimer
02/04/2010
Couleurs d’Orient
Les premiers qui découvrirent l’Orient furent sans doute les Croisés. Ils en transmirent la nostalgie à leurs descendants. Quand, quelques siècles plus tard, les Persans vinrent à Paris, ils la ravivèrent. Et quand, enfin, Bonaparte entraîna en Egypte, des savants et des artistes, avec son expédition militaire, la France toute entière se passionna pour les récits, les mœurs, les héros de ces contrées. Grèce, Asie mineure, Afrique du nord, la géographie de cette fascination restait souvent floue, mais les œuvres littéraires et picturales cristallisaient les rêves.
La maison Victor Hugo les organise autour de cent quarante œuvres déclinées en quatre parties.
La première salle dédiée aux « grands précurseurs », célèbre Bonaparte et son expédition, Chateaubriand et son « itinéraire de Paris à Jérusalem », et les peintres (Delacroix, Scheffer, Géricault) qui s’inspirèrent des événements.
Car, la « question d’orient » c’était aussi l’actualité d’une guerre d’indépendance, des Grecs contre les Turcs (1821-1829), avec des massacres, des figures héroïques, des découvertes. Dans la seconde salle, portraits, tableaux épiques imposent les visions de Girodet, Delacroix, Géricault, David d’Angers, et le souffle puissant des Orientales de Victor Hugo les anime. Le poète ajoute l’Espagne à son Orient. Des voyageurs y joignent leurs itinéraires.
Puis, la salle suivante, vers et pinceaux exaltent « une certaine grâce sauvage », avec toujours la poésie, les peintures de Géricault, Vernet, Boulanger, Delacroix et la statuaire de Barye.
La dernière salle participe du fantasme du harem. « Captives, baigneuses, sultanes », rêves mâles de domination, femmes soumises, nudités exposées et cachées, mélodies, tout est en place, même les tissus, et les divans.
Danielle Molinari, qui dirige cette Maison, et les deux commissaires : Vincent Gille et Jérôme Godeau ont su réinventer ce qui constituait l’orient de ce XIXe siècle. Fidèles dans les moindres détails à l’auteur des Orientales puisque « l’espace et le temps sont au poète… Le poète est libre », l’exposition abolit les frontières et ouvre l’imaginaire.
Maison Victor Hugo
6, place des Vosges
Jusqu’au 4 juillet
De 10 h à 18 h
Fermeture le lundi et jours fériés
18:14 Écrit par Dadumas dans exposition | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, littérature, histoire, victor hugo | Facebook | | Imprimer
21/11/2009
Une Amazone
Elle venait de San Francisco. Elle dansait.
Son costume, sa chorégraphie, s’inspiraient des figures grecques antiques, et la société londonienne fit d’Isadora Duncan une égérie.
À Paris, en 1900, elle rencontra Loïe Fuller et Sada Yacco.
De représentations privées, dans les salons à la mode, aux récitals publics, elle passionna les grands sculpteurs, comme Rodin et Bourdelle.
À Paris comme à Saint-Pétersbourg, elle révolutionna la danse, avec ses « lignes onduleuses ».
Elle créa à Berlin la première « école de danse libre » car ce qui l’intéressait le plus au monde, était « l’éducation des enfants ». Elle devint une artiste internationale et la muse de Gordon Craig.
Vous ne la connaissiez pas ? Pourtant sa silhouette embellit les hauts-reliefs du Théâtre des Champs-Élysées, avec ses « envolées de voiles », et vous savez tous que sa longue écharpe l’étrangla…
Avec l'exposition : "Isadora Duncan, une sculpture vivante", qui s'ouvre au Musée Bourdelle, vous apprendrez tout de la vie de cette femme libre, une amazone, disent certains...
Ses amis, ses amours, ses chagrins, son patriotisme vous sont contés, et vous y prendrez un plaisir extrême…
Musée Bourdelle
18, rue Antoine Bourdelle
Fermé le lundi
16:41 Écrit par Dadumas dans danse, exposition | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, exposition, sculpture | Facebook | | Imprimer