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03/02/2007

Tranches de fiel

  Avec Moi aussi je suis Catherine Deneuve, Pierre Notte faisait une entrée très remarquée sur les scènes parisiennes, ce qui  après le le Prix de la Fondation Diane et Lucien Barrière, lui valut un Molière. Il en profita pour créer J’existe (foutez-moi la paix)  au Théâtre des Déchargeurs à la rentrée de septembre rien que pour exercer son esprit caustique. Nous le retrouvons aujourd’hui, tel qu’en lui-même avec Journalistes  que Jean-Claude Cotillard met en scène.

 

Plus de Catherine Deneuve, mais, toujours en Arlésienne, une vedette, Isabelle Huppert, reine à la scène comme à l’écran, celle dont rêve Cardélio (Zazie Delem) la critique dramatique qui s’écoute penser. Car l’action ne se situe pas dans une famille ordinaire, mais dans celle des rédactions et les journalistes ne dépareraient la famille des Atrides. Gleçouster (Marc Duret) intrigue,  tandis que Montépulet (Romain Apelbaum) aux abois cherche des sujets, des idées, des supports, et ne les ayant pas, les barbotent aux autres… Le spectateur assiste à des tranches de vie, vraies tranches de fiel, des scènes courtes, réglées comme des ballets où s’entrecroisent les cyniques, les ambitieux, les cuistres. L’ascension de l’un signe la disgrâce de l’autre.

 

Sophie Artur passe avec aisance d’un rôle à un autre, il faut la voir en Grande dame du Théâtre français très durassienne, en rédac’ chef plus vraie que nature, et en conseillère du ministre lénifiante. Hervé-Claude Ilin caricature « l’auteur vivant contemporain » avec gourmandise, puis rapplique allégrement en journaliste ou en huissier. Les acteurs sont épatants dans cette satire où chacun essaie de reconnaître ceux qu’il a croisés… Le regard de l’auteur manque de confraternité ? Ne serait-ce pas plutôt la profession qui en manque ?  Pierre Notte n’est pas méchant, mais simplement ironique. Il connaît bien le milieu, il a été chroniqueur dans différents organes de presse. À la manière d’une revue de cabaret, il montre, leur vanité, et leur insignifiance aussi. Il manque quelques couplets, mais ça peut sûrement s’arranger…

 

 

 

Journalistes de Pierre Notte

Théâtre Tristan Bernard

Réservations : 01 45 22 08 40

12:45 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

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