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15/04/2012

Centenaire Jean Vilar

 

 

Jean Vilar aurait eu cent ans cette année. Depuis le 21 mars, la Ville de Sète a inauguré une exposition « Dans les pas de Jean Vilar », qui permet de retracer le « petit Sétois », qui a modifié le Théâtre du XXe siècle.

Le Maison Jean Vilar d’Avignon publie dans ses Cahiers, (N°112) l’historique d’un parcours exemplaire, des articles, des photos, de cet « homme de vérité » qui enracina en nous la passion du théâtre populaire.

Son exigence, sa rigueur, son intelligence ont guidé de grands comédiens qui se souviennent de lui.  

Je dirai, comme Guy Dumur : « Pour moi, comme pour quelques autres, il fut un commencement. ».

 

 

Cahiers Jean Vilar, n°112, prix : 7, 50 €.

13/04/2012

Se battre pour la République

  

Représenter le roman Quatrevingt-treize de Victor Hugo, avec cinq comédiens, tient de la gageure. Le changement continuel de lieu, le nombre des protagonistes et des figurants, les péripéties : naufrage, massacre, incendies, luttes armées, reddition de ville, attaque du château,  relèvent du grand spectacle.

La compagnie In Cauda, sous la direction de Godefroy Ségal qui en signe l’adaptation et met en scène en propose une version, où la narration cimente les scènes jouées. théâtre,v. hugo,littérature,histoireAvec une grande intelligence, cette structure donne l'essentiel du roman. En costumes contemporains, « armés d’accessoires sonores », les comédiens jouent avec pour seuls décors les tableaux en noir et blanc de Jean-Michel Hannecart, projetés sur deux écrans (Benjamin Yvert), sorte de story-board du film muet de Capellani et Antoine (1914),

Rappelons que le roman se passe en 1793, dans l’Ouest de la France. Les soldats du « bataillon du Bonnet rouge », des républicains qu’on appelle les Bleus (couleur de leurs uniformes), envoyés contre les Vendéens (les Blancs), recueillent La Fléchard, une paysanne affamée et ses trois enfants. Le marquis de Lantenac, un émigré revient sur ses terres pour diriger la lutte contre les Bleus. Sa tête est mise à prix. Il est sauvé par un mendiant, puis dirige le massacre d’un village, fait fusiller les Bleus comme les paysans, achever les blessés, enlever les enfants. Il laisse leur mère pour morte. Un mendiant, Le Caimand la sauve et la guérit. De Paris, Danton, Marat et Robespierre envoient Cimourdain avec la guillotine pour exécuter Lantenac et seconder le jeune capitaine Gauvain, neveu dudit marquis. Les Bleus sont vainqueurs, Lantenac réussit à s’échapper, mais revient sur ses pas pour sauver les enfants. Il est fait prisonnier. Cette bonne action lui vaut la clémence de Gauvain lequel sera guillotiné pour l’avoir fait évader.


Deux narratrices se relaient, Géraldine Asselin et Nathalie Hanrion. La seconde  joue aussi la mère douloureuse, La Fléchard, et la première interprète également la Vivandière puis Marat.

Leurs partenaires masculins jouent tous plusieurs rôles. François Delaive  est Lantenac puis Cimourdain, assumant avec bonheur des rôles très opposés. Boris Rehlinger, compose un Radoub sensible, un Halmalo intéressant, un La Vieuville crédible, mais son Robespierre paraît faible, et son Caimand demanderait moins de grimaces. Si Alexis Perret donne un Boisberthelot et un aubergiste plausibles, le personnage de Danton manque de truculence et celui de Gauvain, de grandeur.

Il n’est pas facile de se multiplier, et nous leur seront gré de transmettre la parole hugolienne avec ferveur. Elle est indispensable.

Au moment de la parution de Quatrevingt-treize (1874), il s’agissait de fonder la Troisième République, de réconcilier les Français avec le régime qu’on accusait de « terreur ». Hugo se battait pour la République, pour obtenir l’amnistie des Communards, et reprenait le combat contre la peine de mort.

Aujourd’hui on entend le discours de Gauvain qui imagine une république idéale, un monde sans famine, un « homme citoyen », une « république d’esprits » : « je veux la liberté devant l’esprit, l’égalité devant le cœur, la fraternité devant l’âme. », dit celui qui, au moment de mourir pense « à l’avenir », celui des autres.

Le vôtre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quatrevingt-treize d’après le roman de Victor Hugo

Adaptation et mise en scène de Godefroy Ségal

Maison de la Poésie

01 44 54 53 00

du mercredi au samedi à 20h, dimanche à 16 h

depuis le 7 avril, jusqu’au 13 avril

puis du 2 au 20 mai.

 

 

 

Affreux, bêtes et méchants.


 

La fratrie est en deuil. Elle enterre Timaman. Mais pas d’apitoiement inutile, pas de larmes. Patou (Pascale Durand), mariée à un charcutier  n’a pas le temps de pleurer, c’est « le jour du boudin », il y a affluence à la boutique. Fred (Frédérique Sayagh) shampouineuse de son état, a plus de rancœur que de chagrin. Il n’y aurait que le pauvre Dom (Dominique Ferré) pour geindre un peu, mais surtout sur son sort. Un peu débile, « pas fini », il se retrouve seul à la ferme avec les restes de Timaman dans la boite à biscuits qui lui sert d’urne funéraire.

Théâtre, LevoyerOn se souvient d’Affreux, sales et méchants, d’Ettore Scola (1976). Les personnages que Gérard Levoyer a imaginéssont « brindezingues », pas vraiment ivrognes,mais aimant bien biberonner des liqueurs fortes. Une « foutue famille » ! Les deux filles ne pensent qu’à retrouver l’argent de leur mère, et éliminer leur demi-frère, elles-mêmes étant aussi des demi-sœurs, comme en témoignent les lettres intimes de leur génitrice. Et le fils ? Il élève un scorpion, une mygale et un cobra dans un vivarium, sur le buffet de cuisine, et des souris dans la cave. Affreux, bêtes et méchants sont ces trois-là.

La mise en scène de Samy Cohen va à l’essentiel, les répliques de Gérard Levoyer lancent des traits empoisonnés.Les comédiens, visiblement, adorent jouer les ignobles.

 Du sur-mesure pour prendre le parti d’en rire.

 

 

Brindezingues de Gérard Levoyer

Théo Théâtre

Jeudi, vendredi à 21 h 15, samedi à 17 h

01 45 54 00 16

jusqu’au 5 mai

16:23 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, levoyer |  Facebook | |  Imprimer