07/06/2012
Femme, femme, femme...
Anne Rebeschini, seule en scène, prête son corps splendide, sa voix de mezzo soprano et son port de tragédienne à une femme, LA femme. Celle qui dans les histoires d'amour, peut passer de l'extase au mépris, de la naïveté au cynisme.
Autour des textes de Anne-Christine Tinel, elle en a cousu d'autres de Gérard Levoyer, Isabelle Chalony, Jean-Michel Ribes, Mireille Sorgue qui font écho ou contrepoint.
La mise en scène Franck Mas dans la salle voûtée du théâtre Essaïon lui donne du mystère et ces "fragments amoureux" vibrent de souvenirs et de rencontres vécues ou rêvées.
Elles florilège de textes de Anne-Christine Tinel, Gérard Levoyer, Isabelle Chalony, Jean-Michel Ribes, Mireille Sorgue.
Théâtre Essaïon
du jeudi au samedi, 20 h
jusqu'au 21 juillet
11:24 Écrit par Dadumas dans Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, essaïon, a.-c. tinel, g. levoyer, i. chalony, j.-m. ribes, m. sorgue | Facebook | | Imprimer
07/10/2011
Sacrée Femme !
La tendance est papale cet automne. Au cinéma, avec Habemus papam, Nani Moretti imagine un maelström au Vatican, avec un pape qui refuse d’assumer sa charge. Au théâtre, La Papesse américaine est à Paris après avoir fait un succès à Avignon.
Tiré d’un pamphlet d’Esther Vilar paru en 1982, et adapté par Robert Poudérou, le texte avait été créé par Eléonore Hirt. Il est toujours succulent.
Aujourd’hui, Nathalie Mann incarne cette femme, qui, en 2040, accède au trône de Saint Pierre. Elle triomphe, car depuis plus de deux mille ans, l’ Église catholique n’avait accepté les femmes que pour les tâches domestiques ». La légende veut qu’une femme, au IXe siècle ait berné la Curie et caché son identité sexuelle. Elle fut pape quelques mois sous le nom de Jean (la chronique n’est pas d’accord sur le quantième). Et que la supercherie fut découverte quand elle accoucha en pleine messe… Mais ce sont des médisances antipapistes, bien sûr.
En 2040, plus question de faire régner une loi « salique ». L’ Église catholique est en panne.
Plus d’ors, plus de pierres précieuses, d’aubes et de capes rebrodées, de tiare somptueuse, plus de faste, plus de conclave. Le pape est élu par ses fidèles, comme aux premiers siècles il était désigné par acclamations du peuple. Le trône est un fauteuil de plexiglas, l’impétrante est vêtue d’une longue robe noire élimée, et elle officie en studio, parrainée par la publicité.
Tout a été vendu aux banques et aux compagnies d’assurances. L’Église catholique est en ruines et a perdu cent millions de fidèles. Elle a pourtant levé tous les interdits : le célibat des prêtres, l’avortement, le divorce, l’homosexualité. Elle a montré la voie de la modestie par sa pauvreté, Elle n’a réussi qu’à renforcer les doctrines « radicales ».
La papesse Jeanne II, regard clair, verbe haut, sourire tranchant se propose de réparer les erreurs, et de rétablir le chef de l’ Église catholique dans sa fonction sacrée.
Sacrée femme ! Car elle se demande si l’homme aime vraiment être libre, s’il n’y a pas, pour la plupart un confort à obéir à un Dieu, et si l’âme n’est pas stimulée par la contrainte.
Nathalie Mann est superbe. Plus diablesse que prélate, plus pétroleuse que béate, elle est intrépide. Thierry Harcourt l’a mise en scène avec sobriété et efficacité.
Entraînera-t-elle des conversions ?
Photos : Mehdi Benhafessa
La Papesse américaine d’après Esther Vilar, adaptation de Robert Poudérou
Théâtre Essaïon
Du jeudi au samedi à 20 h
Jusqu’au 14 janvier
01 42 78 46 42
18:47 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, nathalie mann, robert poudérou, essaïon | Facebook | | Imprimer