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10/02/2011

Ceux qui luttent

 

 

 

Pour Gérard Gelas comme pour Hugo, « ceux qui vivent sont ceux qui luttent ». On comprend que la dialectique de la pièce de José Pablo Feinmann l’ait séduit et qu’il ait voulu la mettre en scène.

Olivier Sitruk (Che) est la thèse de la violence révolutionnaire et Jacques Frantz, son antithèse. Les deux protagonistes (ne devrait-on pas parler d’antagonistes ?) s’opposent, et Guillaume Lanson, Laure Vallès et François Santucci figurent « les autres », (soldatesque, amour, adversaires), suivant les camps et les époques où ils agissent. Car l’affrontement est permanent et des retours en arrière, scindent la trajectoire du Che.

On sait bien que le Che va mourir, mais la qualité de l’interprétation maintient les spectateurs dans une attente passionnée. Enfin… ceux qui ont une conscience politique.

 

 

 

 

 

Le Crépuscule du Che de José Pablo Feimann

Traduction de Marion Loran

Petit-Montparnasse

Du mardi au jeudi à 19 h, dimanche à 15 h

03/05/2009

Une fille soumise.

 

Dieu a toujours aimé les bergères naïves et confiantes. Allah aussi. Et Jbara (Alice Belaïdi) lui parle, sans attendre de lui qu’un peu de compréhension. Née femme, elle lui  est soumise, ainsi qu'à son père, ses frères, l’imam, et aux mâles de toute condition qui peuvent user et abuser d’elle, en toute impunité, protégés qu'ils sont par la Sainte Loi d'hypocrisie.

Elle va son chemin semé d’interdits, dans un univers sans tendresse,. Elle pourrait désespérer, mais sa foi est telle qu’elle transforme le péché en incident de parcours, et sans regret, sans remords, en fille respectueuse, elle pardonne même à ceux qui la battent, la violent et l’humilient. Fatalisme ? Résignation ? Non, volonté de vivre...

Alice Belaïdi est cette servante du Seigneur. Silhouette sombre sur fond noir, un pinceau de lumière tombe des cintres et éclaire son visage levé vers Allah, elle apparaît comme ces mystiques passionnées qui brûlent dans leurs prières et leur corps. Mais c’est juste une image de commencement.

Entourée de ténèbres, la jeune fille quitte les lourds rideaux qui l’ensevelissaient. Elle est jolie dans son pull déchiré, et sa tenue modeste. Elle deviendra belle. Elle était innocente, elle deviendra prostituée. Elle s’appelait Jbara, elle deviendra Shéhérazade, puis Khadidja… Le timbre de sa voix jamais ne se brise dans un geignement. Les filles du Maghreb ne connaissent pas les jérémiades. Elles serrent les dents, luttent et, comme Jbara, quelquefois, elles gagnent.

Du roman de Saphia Azzedine, Confidences à Allah, Gérad Gelas  a fait un spectacle poignant, pudique, sans concession. Alice Belaïdi est superbe. Quand elle en aura fini avec Allah, souhaitons que les dieux du théâtre lui trouvent un Olympe à sa mesure !

 

 

Confidences à Allah

Petit-Montparnasse

01 43 22 77 74

Du mardi au samedi, 19 h, dimanche 17 h 30