26/11/2016
De la sphère invisible au monde réel
Il est courant aujourd’hui de crier haro sur l’enseignant, et de le désigner comme le responsable de l’inculture des jeunes gens. Une exposition vient à point pour mettre au contraire en valeur leur implication et leur engagement dans une pédagogie créative. Nous conseillons donc à tous les détracteurs et à tous ceux qui seraient tentés de les écouter de la visiter La Pente de la rêverie[1].
Dix classes de lycéens de l’Académie de Créteil ont répondu à l’invitation de la Maison de Victor Hugo de participer au projet de partir « dans les pas du poète » et de croiser leurs œuvres avec celles d’artistes contemporains, le peintre Anne Slacik, le photographe Jean-Christophe Ballot, ainsi que des poètes Vincent Broqua, Bernard Chambaz, Suzanne Doppelt, Antoine Emaz, Marie Etienne, Isabelle Garron, Virginie Lalucq, Frank Laurent.
Le poème choisi explore lune « spirale profonde ». il est complexe, loin des intérêts supposés des lycéens. Mais certains adultes n’ont pas fini de se tromper sur ce qui peut « forger leur esprit d’analyse et stimuler leur créativité. »
Bonne nouvelle ! Victor Hugo continue d'éveiller l'imaginaire, d'inspirer les jeunes et d'influencer les artistes !
Quels lycéens ? Ceux de trois classes d’enseignement général, et sept d’enseignement professionnel et technologique.
Vous avez dit « voie d’excellence » ? Il n’y en a qu’une, celle qui favorise la réflexion et permet aux élèves de s’épanouir. Elle n’est pas forcément la même pour tous, mais elle est celle qui leur donne confiance en eux, confiance dans la possibilité de maîtriser leur avenir.
Va du monde réel à la sphère invisible […] »
dit le poète.
Ils ont fait le chemin inverse allant de l’abstraction des mots vers la matière, créant des costumes, des décors, des textes et des films, de la sphère invisible au monde réel. C’est une réussite extraordinaire.
Nous pouvons admirer leur inventivité, féliciter leurs professeurs et espérer d’autres expériences aussi fécondes.
La Pente de la rêverie, un poème, une exposition
Du 17 novembre 2016 au 23 avril 2017
Maison Victor Hugo
6 place des Vosges
75004 Paris
www.maisonsvictorhugo.paris.fr
[1] - in Les Feuilles d'automne.
18:50 Écrit par Dadumas dans Littérature, photographie, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, littérature, photographie, pédagogie, poésie | Facebook | | Imprimer
07/11/2014
Exposition chez Hugo
Une nouvelle exposition, Regards croisés, à la Maison de Victor Hugo, présente, à travers les photographies, les mises en scène de quatre pièces de Hugo : Marie Tudor, Angelo tyran de Padoue, Ruy Blas, Les Burgraves, photos du centenaire (1902), dont l'affiche fut éclatante et la réussite triomphale, grâce à Lucien Guitry, le metteur en scène, Paul Meurice, Mounet Sully, et Mme Segond-Weber.
(dessin du carnet de Voyage sur le Rhin, 1839 : ce dessin est le prémisse des Burgraves)
(Affiche des Burgraves en 1902)
On connaissait l’engouement de Victor Hugo et de ses fils pour l’art de la photo, qui devient dès 1850 « un formidable outil de communication. » Alexandrine Achille, commissaire de l’exposition, note que la presse, « alliée incontournable », dès 1850, « relaie le portrait photographique ».
Aujourd’hui, les photos de Nadar, de Carjat, et tant d’autres constituent un précieux témoignage des mises en scènes des siècles passés. Elles sont une riche base de documents pour l'Histoire du Théâtre.
Les photos d’Agnès Varda affirment le génie de Jean Vilar, et ce n'est pas émotion qu'on revoie Christiane Minazzoli qui vient de nous quitter et Gérard Philipe resté le héros romantique, Ruy Blas, cher à nos coeurs.
© Agnès Varda
Les photos de Bricage révèlent l’esthétique d’Antoine Vitez, et celles de Raynaud de Lage, montrent la modernité de Christophe Honoré.
On regrette de n’y pas trouver des photos de Bernand ou d’Enguérand sur les mises en scène de Jean-Louis Barrault, de Vitez et tant d’autres, car si Les Burgraves sont rarement joués, les pièces : Marie Tudor, Angelo tyran de Padoue, Ruy Blas, sont souvent montées.
Et puisque, se glissent aussi dans l’exposition, des photos de la dernière mise en scène de Lucrèce Borgia à la Comédie-Française, pourquoi pas celles d'Enguérand dans la magnifique mise en scène d’Antoine Vitez ?
© Raynaud de Lage
Regards croisés
Maison de Victor Hugo
6, place des Vosges
75004 Paris
6 novembre 2014 au 1er mars 2015
14:02 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Histoire, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, exposition, maison victor hugo, photographie | Facebook | | Imprimer