Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2009

Théâtre à risques

 L’endroit est désert. Berthe (Katia Tchenko) pense qu’ils sont en avance et Edmond (Jacques Brunet) qu’ils auraient dû suivre le conseil de Tristan Bernard : « Venez armés ! ». Car le théâtre est en piteux état. Les fauteuils sont défoncés, le balcon lézardé, le public rare. Heureusement, Martine (Letti Laubiès), l’ouvreuse, est souriante.Knobst1PhotoLot.jpg

Un second couple entre. Franck (Xavier Lemaire qui met aussi en scène), a reçu une invitation de son copain Rodolphe pour assister à la représentation de L’Alpenage, le dernier chef d’œuvre de Knobst, auteur, metteur en scène et  propriétaire de cette salle décrépite… Il traîne au spectacle sa compagne, Claire (Laurence Breheret), qui préfèrerait se coucher de bonne heure.

Elle est fatiguée, Claire. Fatiguée de faire bouillir la marmite, car Franck est un comédien au chômage. Un autre chômeur les rejoint. Un certain Laurent (Benjamin Brénière), ami de l’ouvreuse, qui ne « supporte plus d’être sans emploi ». Laurent est mal élevé. Edmond ne le supporte pas. Franck l’apostrophe. Le ton monte. Des craquements sinistres y répondent. Le balcon se fend, le sol s’écarte, « l’accès aux loges est fermé », la grille de sécurité bloque la sortie et le rideau de fer est coincé. Il faut de la témérité pour se risquer au théâtre aujourd’hui !Knobst5PhotoLot.jpg

Cette fable de Jean-Loup Horwitz peint non seulement le délabrement d’un théâtre mais celui de toute notre société. Les relations humaines sont rongées par le mépris qui éclabousse l’un, l’envie qui noircit l’autre. L’angoisse s’installe chez les personnages. Elle reflète celle qui étreint aussi les vrais spectateurs, lesquels ne savent plus, dans la salle, s’ils peuvent encore rire de ceux qui sont sur scène. L’effet de miroir déconcerte et les comédiens sont d’un naturel suspect… Et pourtant, c'est une comédie.

Le public entre dans l’intrigue. Enfin, Knobst (Guy Moign) paraît, dans un brouillard de plâtre, et la situation s’éclaire.

Nous ne vous dirons pas bien sûr comment tout se résout, car il faut y aller….

 

 

 

L’Alpenage de Knobst

Comédie de Jean-Loup Horwitz

Jusqu’au 7 mars

Théâtre 14

01 45 45 49 77