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29/10/2007

Un voleur du grand monde

    La banque Bourdin bat de l’aile… le financier n’a plus de finances et comme il n’a pas de morale non plus, il plante là son fondé de pouvoir, un certain Millepertuis (Gilles Favreau), sa maîtresse son personnel et ses clients. Il a décidé « faire un petit voyage, pour des raisons de santé », ce qui vaut certainement mieux que d’y être envoyé… à la Santé ! Or, par un surprenant hasard, Arsène Lupin (Gilles Bugeaud), sous les traits de Lord Turner, avait décidé d’escroquer la banque Bourdin de deux millions, avec ses complices, Flo (Emmanuelle Goizé), déguisé en petit électricien, et Gontran (Flannan Obé) camouflé en groom. Et, « comme tous les banquiers sont des voleurs », rien d’étonnant que le « gentleman cambrioleur » soit « aujourd’hui dans la finance ».

Comment Arsène, le « voleur du grand monde », change d’identité, devient Bourdin, et ce qu’il advient du vrai banquier, comment le voleur prend sa place, et, comment, par tendresse pour Francine (Létitia Giuffredi), la nièce de ce gredin de Bourdin (Loïc Boissier), il redresse le  bilan, comment, toujours, il s’échappe ; tous ces faits et méfaits - d'après l'oeuvre de Maurice Leblanc - nous sont comptés, avec des dialogues d’Yves Mirande, des lyrics d’Albert Willemetz et Charles-Louis Pothier, en une « opérette policière », créée en 1930.

Le genre est peu pratiqué, et Arsène Lupin banquier est une œuvre méconnue. La musique de Marcel Lattès ne chantait plus depuis que le compositeur avait disparu à Auschwitz. La compagnie des Brigands la reprend et, de la même manière qu'ils avaient ressuscité les ors de l’opérette avec Docteur Ox, Ta bouche, Toi c’est moi*, ils donnent une nouvelle jeunesse à Arsène Lupin Banquier.

Le metteur en scène (Philippe Labone) se souvient de Mack Sennett (At Twelve o’clock) et d’Harold Llyod (Safety last) avec une pendule gigantesque qui ne marquera jamais midi, mais toujours « moins une ». Au propre comme au figuré. Il résout brillamment les changements de décors avec des praticables de bois, couleur garance, qui transforment l’espace au gré des situations, et donnent aux comédiens une scène secondaire pour danser (scénographie de Florence Evrard). C’est qu’ils ont du souffle et des jambes ces Brigands ! Et qu’ils ne se contentent pas d'avoir de belles voix, ils dansent aussi, sur une chorégraphie de Jean-Marc Hoolbecq.

Isabelle Mazin joue successivement Liane et Mme Legrand-Jolly, Alain Trétout est M. Legrand-Jolly et le caissier, (Thomas Gornet), est un boucher suspicieux avant d’être un Claude très « beattlien ». Avec les costumes d’Elisabeth de Sauverzac, l’habit fait le moine, et le banquier véreux est habillé de vert. Toutes les audaces sont permises quand on a du talent ! Et ils en ont tous! La grande cohésion de la troupe emballe toutes les astuces. La souplesse de la musique autorise toutes les libertés. Sous la baguette de Christophe Grapperon,  rythmes syncopés ou phrasés liés se suivent allégrement. 

Depuis Figaro, on sait bien qu’en France, tout finit par des chansons, y compris les scandales financiers. Les refrains d’Arsène Lupin rappellent que les obsessions des années trente n’ont pas cessé…

 

  • Sur les Brigands voir les archives de novembre 2005

Arsène Lupin banquier

Création à la Coursive (La Rochelle) le 26 octobre

Tournée : Corbeil-Essonnes le 9/11,

Mâcon, le 11/11, Paris,

Athénée-Louis-Jouvet du 21/12 au 13/1

et à suivre...

19:00 Écrit par Dadumas dans Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, Musique |  Facebook | |  Imprimer

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