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09/01/2010

Sublim’ comédie

 

 Un peu juif par son père, argentin par sa mère, mais comme dans la chanson de Mouloudji « athée, oh ! Grâce à Dieu ! », le jeune Julian (Jérémie Sonntag), a trouvé sa voie dans la musique. Son pote Mehdi (Julien Sadi Ciceron) rythme à la batterie, et sa sœur Myriam (Laura Pélerins) écrit les paroles des chansons. Ils ne sont pas encore disque d’or, mais, déjà la famille apprécie leurs œuvres. Surtout la mère, Eva (Claire Faurot), qui a fui la dictature argentine et rêve d’une Amérique du Sud libre. Le père, Daniel (Christian Mulot), qui fut décorateur intermittent est devenu intérimaire de profession, « sublime intérim » qui lui permet « d’être libre  comme l’air », et la grand-mère, Mamita (Laurette Faber), gémit que la famille est dispersée. Il est dur de vivre en banlieue parisienne quand son fils, le facho que la famille renie, est resté là-bas, et que les neveux sont à Cuba…

Ce pourrait être aussi sinistre que les barres du 93, où l’on « empile des coqs et des poules dans des cages à lapins »,  mais l’humour de Louise Doutreligne, le talent de Jean-Luc Paliès, transforment la fable en comédie musicale exceptionnelle. Ils ont eu l’idée de réunir des acteurs polymorphes, de susciter le génie musical de la compagnie, qui, cristallisé par Isabelle Zanotti, - qui joue aussi Liliane, la danseuse intermittente, missionnée en sociologie pour désamorcer les conflits, apaiser les désespoirs et surveiller les « djeun’s » tentés par la drogue et la révolte – et le spectacle mérite d’occuper une saison complète dans un grand théâtre parisien.

Tous les publics s’y retrouvent, ados et grands-mères, parents et enfants. C’est que du bonheur !

 

 

 

Sublim’ intérim de Louise Doutreligne

Vingtième Théâtre

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