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21/11/2009

Une Amazone

 

021-Isa.jpgElle venait de San Francisco. Elle dansait.

Son costume, sa chorégraphie, s’inspiraient des figures grecques antiques, et la société londonienne fit d’Isadora Duncan une égérie.

À Paris, en 1900, elle rencontra Loïe Fuller et Sada Yacco.

De représentations privées, dans les salons à la mode, aux récitals publics, elle passionna les grands sculpteurs, comme Rodin et Bourdelle.

163-Isa.JPGÀ Paris comme à Saint-Pétersbourg, elle révolutionna la danse, avec ses « lignes onduleuses ».

Elle créa à Berlin la première « école de danse libre » car ce  qui l’intéressait le plus au monde, était « l’éducation des enfants ». Elle devint une artiste internationale et la muse de Gordon Craig.

Vous ne la connaissiez pas ? Pourtant sa silhouette embellit les hauts-reliefs du Théâtre des Champs-Élysées, avec ses « envolées de voiles », et vous savez tous que sa longue écharpe l’étrangla…

                   24772-2_-_Isa.jpg                                                                                                                  

                   Avec l'exposition : "Isadora Duncan, une sculpture vivante", qui s'ouvre   au Musée Bourdelle, vous apprendrez tout de la vie de cette femme libre, une amazone, disent certains...

Ses amis, ses amours, ses chagrins, son patriotisme vous sont contés, et vous y prendrez un plaisir extrême…

 

 

 

Musée Bourdelle

18, rue Antoine Bourdelle

Fermé le lundi

16:41 Écrit par Dadumas dans danse, exposition | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, exposition, sculpture |  Facebook | |  Imprimer

18/11/2009

Hommage à Gérard Philipe

 

 

C’était un jour de Sainte-Catherine. Il y a cinquante ans. Nous avons brutalement appris qu’Avignon venait de perdre son prince.

Nous n’en sommes pas encore consolés. Chaque fois qu’on évoque Gérard Philipe, des vagues de tristesse nous envahissent.

Comédien génial, hommes exceptionnel, il avait mis son talent au service du théâtre que nous aimons entre tous : le théâtre populaire.

En juillet dernier, la maison Jean Vilar a consacré un numéro spécial* à l’acteur.

Du 24 au 29 novembre, la Maison Jean Vilar, la ville d’Avignon et l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des pays du Vaucluse vont saluer sa mémoire.

Ce sera d’abord une « évocation », par les images : photos d’Agnès Varda, projection de documentaires et de films. Du 24 novembre au 19 décembre.

Du 25 au 28 novembre, le soir, à 19 h dans les salons, Philippe Avron, Henry Moati et Arlette Téphany joueront En scène dans un quart d’heure !, un spectacle  d’une heure suivi d’une collation et d’un échange entre les spectateurs et les comédiens, comme au temps du TNP de Vilar.

Michel Bouquet fera partager ses souvenirs le samedi 28 novembre.

Et, le dimanche 29, grande projection du Rouge et le Noir à l’Opéra-Théâtre.

Un bel hommage…

 

 

 

* Cahiers de la Maison Jean Vilar, 5 €.

 

16/11/2009

Les gogos de Donogoo

        Donogoo-Tonka fut d’abord un « conte cinématographique », en 1920. Jules Romains n’y avait ménagé ni le changement de lieux, ni le nombre de figurants. Pièce essentiellement masculine elle fut jouée au théâtre. On y retrouvait Bénin (Patrick d’Assumcao), Lamendin (Jacques Fontanel) et Lesueur (Pierre Trapet), trois des compères du roman Les Copains (1913), dont le rire rabelaisien résonnait encore. On y découvrait Monsieur Le Trouhadec (Jean-François Guillet), type de l’universitaire médiocre, gonflé de prétentions, timoré et rancuneux : « insuffisant géographe » et « suffisante fripouille ». Ce personnage devint récurrent et fut « saisi par la débauche », en 1923 et se maria en 1925.

Donogoo raconte une mystification internationale, une manipulation planétaire, soutenue par une banque, nourrie par « la réclame » (on ne disait pas encore la pub), et avalée par tous les crève-la-faim un peu nigauds en mal d’enrichissement rapide et de revanche sociale. Les gogos de Donogoo-Tonka, partis pour faire fortune sur la (mauvaise) foi d’intrigants sans scrupules, vont transformer une erreur scientifique en vérité. Elle est donc toujours d'actualité.Donog2PhotoLot.jpg

Jacques Fontanel donne en Lamendin, une sorte d’autocrate en puissance que les événements révèlent à lui-même. D’abord irrésolu, égayé par les circonstances, « je trouve cela d’une absurdité insondable, mais je marche ! », il se nommera sans vergogne « gouverneur » de Donogoo, ville qu'ont fondée les hommes de bonne volonté, las d'errer dans ce pays, sans la trouver. Ainsi, la soif du pouvoir métamorphose-t-elle les hommes.

Donog1PhotoLot.jpgJean-Paul Tribout, qui met en scène, s’est réservé le rôle du cynique Margajat, patron d’une banque véreuse qui, dans une « époque défavorable », conduit l’opération financière et exploite autant la crédulité de pauvres bougres que celle des actionnaires cupides. Il le montre brillant, plus joueur que méchant.

On lui pardonne volontiers de finir la représentation sur la prise de pouvoir de Lamendin, et non sur l’arrivée des femmes, car il réussit la gageure de faire jouer une quarantaine de rôles, par huit comédiens qui assument de deux à huit rôles chacun.

Le professeur de psychothérapie biométrique Ruffisque (Eric Chantelauze), sorte de gourou autoritaire, se transforme en aventurier actif, comme Pierre Trapet, Laurent Richard, Patrick d’Assumcao ou Xavier Simonin.

Le décor (Amélie Tribout) n’est pas en reste avec ses ingénieuses fenêtres coulissantes qui ouvrent sur des bibliothèques, des paysages, des étagères de bistrot, des comptoirs d’échoppes. L’action court de Paris en Amérique du Sud, et visite les ports interlopes et les spéculateurs de toutes nationalités. Elle précède la crise de 1929, et, la pressentant, préfigure celle que nous connaissons. Elle parle aussi du « besoin de confiance » de l’Homme, et des escroqueries à grande échelle.

Pas besoin d’aller chercher très loin pour rompre la distance entre fiction et réalité. Samedi dernier, au Champ-de-Mars, des jeunes gens naïfs, se sont fait épingler… Et  redonner Donogoo aujourd'hui semble nécessaire.

Chers enfants de tous pays, précipitez-vous à Donogoo afin de rester lucide…

 

 

 

 

Donogoo de Jules Romains

Théâtre 14 jusqu’au 2 janvier 2010

01 45 45 49 77