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29/06/2009

Un bateau libre

 

 

Il se passe de drôles de jeux à bord de l’Henriette, la péniche qui, de Maisons-Alfort à Neuilly-sur-Marne suit le cours de la rivière. Sous ses allures tranquilles de péniche, l’Henriette transporte à fond de cale, une centaine d’émigrés, prêts à tout pour obtenir  des papiers, un asile, un logement, un titre de séjour. Seul le gagnant d’un jeu télévisé, Le Grand Choix y aura droit. Et, comme l’animateur (Michel Burstin) est vêtu de lin blanc mais pas de probité, qu’il est lui-même soumis à l’Audimat (Bruno Rochette), chacun peut aller jusqu’au crime.

En demandant à Gustave Akakpo le texte du Grand Choix, la compagnie Hercub’ reste fidèle à ses thématiques. Elle combat joyeusement, avec finesse, le racisme et l’exclusion et propose la fraternité et le respect de l’autre. Les charognards auront beau faire, les joueurs deviendront des partenaires pour déjouer les pièges de la haine.

Le bateau-prison-plateau de télé-réalité, ne connaîtra pas les « yeux horribles des pontons », mais d’escale en escale, repartira comme un bateau libre.

Créé sous l’égide du « Festival de l’Oh ! » le spectacle naviguait ces samedi et dimanche deniers sur la Marne, de Maisons-Alfort à Bonneuil-sur-Marne, en passant par Saint-Maurice, Nogent, Neuilly, et sur la Seine, d’Ablon à Orly, en passant par Vitry et terminait à Bonneuil-sur-Marne.

Les spectateurs, depuis les berges ont applaudi une troupe métissée, car le fleuve Niger étant invité, aux côtés de Sylvie Rolland (rabatteuse, égérie de pub), Virgile M’Fouillou, Assane Timbo, et Nathalie Victoire interprétaient la foule des malchanceux qui viennent chercher en Europe de quoi vivre mieux. C'était plein de dangers, mais rafraîchissant et porteur d'espérance.

Il est question que le spectacle soit remodelé pour la salle.

Restez branché sur Hercub'.

30/04/2008

Une folle journée

 

 Avec sa réputation de rêveur, Jean-Louis Bauer en surprendra plus d’un par sa nouvelle pièce. Une vie de château est une comédie musicale insolente et hilarante.

Jugez de la fable. Un Président (de la République) hyperactif, narcissique, cynique, et mal embouché, traque son épouse versatile et frivole, tandis que le Premier ministre, cerné par les manifs, est dépassé par les changements continuels d’emploi du temps. Survient alors un animateur de radio aux dents longues. Que voulez-vous qu’il advienne ?

Sur un rythme infernal, le Président fonce dans le mur. Sa femme virevolte, ses thuriféraires valsent, et son Premier ministre n’arrive pas à démissionner.

Les ambitions des uns font le malheur des autres, mais le bonheur des lecteurs, en attendant que les spectateurs hurlent de rire. Profitez de cette folle journée au « château », entre la Dame de chez Maxim’  de Feydeau et Les Prétendants de Lagarce.

Une vie de château, de Jean-Louis Bauer, Fayard, 12 €