Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/03/2006

L’Ange du Lucernaire



 Les nouveaux directeurs du Lucernaire ont ouvert une collaboration avec l’Université, depuis deux ans. Le groupe Sorbonne Nouvelle de Paris III a donné les lundis 6, 13, 20 et 27 mars, La Novice et la Vertu, une pièce de Jean-Louis Bauer dans laquelle l’auteur invente une nouvelle Annonciation, et un « Tout Nouveau Testament ». Ce n’est pas que l’auteur se prenne pour Dieu, ni pour un prophète, mais vous avez remarqué comme moi, que le monde ne tourne pas très rond… À croire, se dit Jean-Louis Bauer, que le diable a pris la place de Dieu dans cette course effrénée au profit qui ignore le Bien pour mieux établir le Mal.
D’ailleurs l’Ange déchu (Gilda Cavazza) explique à Jose (Frédéric Bour) que le nouveau Messie devra naître d’une Vierge à qui on inséminera la semence du Diable en laissant croire aux gogos qu’il s’agit d’un « panel extrêmement représentatif de l’humanité tout entière ». Le spectacle sera retransmis par les télévisions du monde entier. Il n’y a plus qu’à trouver Marie.
Pauline Colon joue l’Innocence avec foi, ses cheveux blond vénitien et sa carnation rappellent exactement le tableau de Fra Angelico représentant l’Annonciation. Gilda Cavazza est une belle diablesse, mais elle boule encore un peu son texte. Frédéric Bour aussi. L’émotion sans doute ! Et le manque de métier. Ils doivent s’aguerrir. Le metteur en scène, Yves Morvan utilise le plateau nu, il a raison. Les musiques choisies conviennent parfaitement. On reverra volontiers la sympathique équipe.
En avril, Gilda Cavazza met en scène un texte de Philippe Minyana. Il n’y sera question que de ces pauvres humains.

La Novice et la Vertu

De Jean-Louis Bauer
Texte publié à l’Avant-Scène Théâtre
Prix : 10 €
En avril

Les Petits Aquariums

De Philippe Minyana
Au Lucernaire, le lundi à 21 h.

13:45 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre |  Facebook | |  Imprimer

25/03/2006

Des planches apprivoisées

 

Pour se sentir à l’aise sur la scène, les jeunes comédiens doivent « apprivoiser les planches ». On disait autrefois « balayer les planches », ce qui ne signifiait pas que le débutant était assimilé à un « technicien de surface », mais qu’il devait apprendre à marcher sur la scène, à s’y tenir, y prendre de l’aplomb.
Jeux de planches de Jean-Paul Alègre a été écrit pour tous ceux que le Théâtre fascine, et qui, un jour, tentent l’aventure. Composé en saynètes, le texte joue avec les codes, les situations, le vocabulaire. On peut d’ailleurs s’en servir pour expliquer les différents sens d’un mot, comme « répéter ». On peut jouer aux métaphores : « tuer le temps », « tuer la poule aux œufs d’or ». Mais, on y dénonce aussi les tics des théâtreux, le théâtre où l’on s’ennuie, et les menaces du Pouvoir contre les artistes. Les choses les plus graves s’y disent avec légèreté. On en découvre les strates en le jouant.

Josèphe Cottet, Yannick Landrein, Thomas Moreno, l’ont bien compris, et dans une « mise en scène collective, dirigée par Elisa Pariente », ils s’en emparent pour leurs débuts au Théâtre.

Josèphe est brune, fine, charmante. Elle peut interpréter les amoureuses, jouer aussi bien le drame que la tragédie, et son sourire fait merveille dans la comédie. Le svelte Yannick a la souplesse d’un Arlequin, la mine rêveuse d’un Perdican, l’œil malicieux d’un Turlupin. La voix de Thomas sonne grave, et il sait jouer les importants, courtiser les spectateurs, Matamore ou Dom Juan, il a de la présence. Tous les trois ont la grâce.

Et Elisa Pariente a eu l’intelligence de tout centrer sur eux, d’éliminer tout artifice, tout décor, tout accessoire. Un théâtre de tréteaux avec deux chaises, et c’est tout. Retenez les noms de ces jeunes-là.

 

 

 

Au théâtre de l’ARTicle
41, rue Volta
75003 Paris
01 42 78 38 64
le vendredi 31 mars à 19 h 30
et à Versailles, pendant le mois Molière.
Texte publié à l’Avant-Scène Théâtre
Prix : 10 €

22:10 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre |  Facebook | |  Imprimer

24/03/2006

Colette, la vagabonde

Après avoir été Claudine et Madame Gauthier-Villars, Colette paya son divorce d’amères expériences théâtrales. Au music-hall, elle fut mime, danseuse, comédienne, et connut les tournées épuisantes et les luttes pour conquérir le droit de signer des œuvres personnelles.

François Bourgeat choisit parmi les textes de Colette ceux qui décrivent cette époque de difficultés matérielles et de solitude affective, où se révèlent, évidente, la solidarité féminine, et en filigrane, les amours avec Missie. D'extraits de Gribiche, L'Envers du music-hall, La Vagabonde, En pays connu, La Naissance du jour, Dialogues de bêtes, les Vrilles de la vigne, il fait Les Belles Vagabondes qu'il met en scène, sans autre décor qu'un piano et une malle.

Trois superbes comédiennes qui sont aussi chanteuses et musiciennes, Jocelyne Carissimo, Gabrielle Godart, Susanne Schmidt, interprètent trois comédiennes sans loge dans un music-hall sordide où la pingrerie du directeur rivalise avec l'égoïsme des hommes. Amis, amants, leurs hommes assouvissent leurs désirs sans se préoccuper des conséquences.

Entre le rêve d'être aimées et la réalité décevante, ces trois femmes, d'âges différents évoquent leurs amours, leurs désillusions, leurs envies. Elles sont mélancoliques, mais pas trop longtemps. Elles sont ironiques, mais pas blessantes. Elles sont sensuelles, mais pas lascives. Jocelyne, Gabrielle (n'était-ce pas le vrai prénom de Colette?) et Susanne colorent leurs sourires de nostalgie rêveuse. Elles jouent dans la nuance, subtiles, émouvantes.

Gabrielle Godart, au piano, accompagne et chante. Les strass brillent sur les parures clinquantes de leurs numéros, robes et bijoux qu’elles enlèvent sitôt le numéro terminé et rangent soigneusement dans la malle à costumes.
Poèmes d’Apollinaire, Francis Carco, de Boris Vian, Louise de Vilmorin, ou de Colette elle-même, sur des musiques de Poulenc, Ravel, Auzépy, chanson du film La Belle Equipe, toutes les romances du spectacle disent les petits bonheurs grappillés quotidiennement pour gagner le droit de vivre libre. Un spectacle pour âmes sensibles.


     

Théâtre du Tambour royal

01 48 06 72 34

du 23 mars au 14 mai

15:40 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre |  Facebook | |  Imprimer