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27/01/2013

Mon père, ce héros

 

 

Il n’y avait pas que Victor Hugo pour dire à son père et sa mère tout l’amour qu’il leur portait. Marcel Pagnol a, lui aussi, chanté l’amour de sa famille, et idéalisé son enfance avec La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets, une trilogie aussi fameuse que Marius, Fanny, César qui triomphèrent au Théâtre puis au Cinéma.Théâtre, Poche-Montparnasse, Pagnol, Stéphanie Tesson, Antoine Séguin

Stéphanie Tesson pour l’ouverture de son programme destiné à la jeunesse présente La Gloire de mon père avec un acteur. Antoine Séguin est seul en scène, avec juste un tableau noir, une craie, une chaise et un drap écru ! Le chant cuivré des cigales, le son d’un fifre et d’un tambourin, l’écho d’une farandole, par instants, rythment le temps qui passe.

Il fait bon, il fait chaud dans  le Petit-Poche, et les enfants sont sages, attentifs.

Les « plus beaux jours de sa vie », pour le petit Marcel, et son frère Paul furent ces premières vacances dans les collines de Provence, avec les « sommets qui soutenaient le ciel ».

Et il raconte bien, Antoine, les éblouissements de l’enfant, son admiration pour sa mère, sa fierté pour son père, ses joies et ses déceptions. Il a fallu tailler dans le roman, ne garder que l’essentiel, « la carcasse » du récit qui se déroule, et promène les spectateurs dans les découvertes enfantines. De l’école du Chemin des Chartreux, à Marseille, jusqu'à la Bastide Neuve de collines d’Aubagne, Marcel apprend et nous l’entendons comme le récit d’une enfance privilégiée.

Pas de MP3, de DS, de jeu électronique, mais la lampe-tempête, l’âne, la lutte des Comanches et des Mohicans, les cigales, les papillons, et les fameuses bartavelles et le bonheur jaillit…

La parole vibre, les cigales stridulent, et le spectateur s’engage derrière Antoine, à la découverte des mots, des paysages, des mensonges des hommes.

Car même les héros ont leurs faiblesses…

Mais le spectacle n’en a aucune.

On y emmène ses parents facilement. Marcel Pagnol est un auteur en qui ils ont confiance et ils ont bien raison. Stéphanie Tesson le respecte et Antoine Séguin le sert admirablement.

 

 

La Gloire de mon père d’après Marcel Pagnol

Théâtre de Poche-Montparnasse

Le mercredi à 17 h

Le dimanche à 15 h

01 45 44 50 21

 

12/02/2009

Pour l’amour de l’humanité

Il se passe une chose prodigieuse au théâtre Antoine. Le public y vient pour retrouver ses personnages favoris. Il les connaît, il les aime depuis des décennies, et grâce à La Petite Illustration des années 30, puis grâce au cinéma, enfin, grâce à la télévision, il sait les répliques fameuses par cœur. Et il les attend, les savoure, les mâche silencieusement avant que les comédiens, en scène, ne les lui lancent.

On assiste donc à un duo d’amour, non entre le beau Marius (Stanley Weber) et la délicate Fanny (Hafsia Herzi), mais entre les spectateurs et les mânes de l’auteur. La représentation devient un repas spirituel où les mots de Marcel Pagnol servent de pain de communion, pour l’amour de l’humanité.

L’instigateur de cette transsubstantiation ? 20090121-_DSC6845.jpgFrancis Huster, metteur en scène, adaptateur de la trilogie de Pagnol, Marius, Fanny, César, dont il propose une version en trois heures : César, Fanny, Marius. Il réussit son miracle. Il y joue aussi Panisse, le « brave homme ». Un Panisse moderne, fougueux, généreux et qui aurait travaillé pour perdre son accent car, plus personne n’a « cet accent-là », aujourd’hui, avec la télévision.

Les autres officiants de cette liturgie ont un grand prêtre, un César mythique, incarné par Jacques Weber, truculent, « hénaurme », dans ses colères et sa mauvaise foi. Urbain Cancelier est un Escartefigue de tradition bonhomme, comme Éric Laugérias avec Monsieur Brun. Charlotte Kady crée une Honorine décidée, mince et jeune d’allure et on comprend qu’elle prenne pour elle la « demande » de Panisse. Les seconds rôles (Jean-Pierre Bernard, Arnaud Charrin, Serge Spira ou Serge Esposito) ont de la tenue.

Le décor de Didier Flamand restitue l’atmosphère du « bar de la Marine », côté salle, côté terrasse et les lumières de Nicolas Copin enveloppent les personnages d’une douceur chaude. On s’y croirait…

On resterait bien avec eux deux heures de plus.

 

 

 

César, Fanny, Marius d’après la trilogie de Marcel Pagnol

Théâtre Antoine

01 42 08 77 71

Du mardi au vendredi à 20 h

Samedi, à 16 h  et 20 h 30

Dimanche à 15 h 30