13/09/2011
Un spectacle dans le vent
Au théâtre du Ranelagh, sa directrice, Catherine Develay aime les auteurs dramatiques. Pour ce début de saison, elle rend hommage à un des plus grands. Non, pas Molière ! Catherine Develay aime les auteurs vivants. C’est rare, je sais, d’habitude les directeurs, les metteurs en scène, les critiques préfèrent célébrer les morts. Mais comme René de Obaldia est Immortel, elle pouvait le faire sans attendre.
Du vent dans les branches de sassafras inaugure ce festival. Créée en 1966, la pièce est toujours dans le vent. Pour Thomas le Douarec qui l’avait déjà mise en scène en 1999, dans ce même théâtre, elle est fétiche. Pour nous, spectateurs, c’est un régal ! Il a changé de comédiens, changé de décor (Claude Plet), fait récrire des couplets, composer de la musique (Medhi Bourayou qui sur scène joue du piano et de la guitare). Il renouvelle ses effets, et le western, devenu un classique, donne aux spectateurs ce plaisir qui manque, hélas ! souvent, dans nos théâtres.
Patrick Préjean est superbe en patriarche chef de clan, John Emery Rockfeller, forte tête, grande gueule, tyran domestique et grand cœur qui a toujours secouru « la veuve et l’orpheline ». Sa sainte femme, Caroline (Isabelle Tanakil) lui pardonne ses frasques et prédit l’avenir dans une boule de cristal. Attention, pas n’importe laquelle ! Celle-là est énorme, à facettes, elle illuminait les bals de son « manège d’étoiles filantes ». Entrent dans la danse, un vieil ivrogne à la recherche de la rédemption : Butler (Christian Mulot), la fille de la maison : Paméla (Marie Le Cam), le fils indigne : Tom (Charles Clément, qui jouera aussi aux Indiens (Œil de Lynx, Œil de Perdrix) avant qu’on découvre qu’il n’était pas le traître qu’on pensait. Il y aura aussi une pécheresse repentante : Myriam (Michèle Bourdet) qui n’est pas non plus celle qu’on croit. Et naturellement, le héros justicier, Philippe Maynat (Carlos), ne restera pas solitaire, car vous l’avez deviné, René de Obaldia ne prend rien au sérieux. Lui, qui avait trouvé le moyen de faire rire ses compagnons de misère du stalag VIII C, ne va pas se gêner avec la mythologie de la conquête de l’Ouest !
Loin du folklore américain, mais très près des Monty Python, le vent qui souffle dans les branches de sassafras décoiffe et réjouit. Fantastique et ironique, tendre, gai, poétique, il nous ferait croire que l’imagination est au pouvoir.
Photos © Lot
Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia
Théâtre du Ranelagh
Du 9 septembre au 19 novembre à 21 h
01 42 88 64 44
www.theatre-ranelagh.com
17:13 Écrit par Dadumas dans humour, Musique, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rené de obaldia, thomas le douarec, théâtre du ranelagh | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Cette pièce est très ancienne ; je crois que j'en ai entendu parler il y a plus de 30 ans mais malheureusement n'ai pas eu l'occasion d'aller la voir. Dommage que j'habite si loin du Ranelagh. Beau théâtre d'ailleurs.
Écrit par : Wanda | 13/09/2011
Cette pièce est toujours aussi jeune, car Thomas Le Douarec en fait une véritable fête.
D'ailleurs, comme disait Phiippe Soupault "quand on est jeune c'est pour longtemps".
Écrit par : dumas | 13/09/2011
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