15/12/2012
Bohèmes
L'exposition s'appelle "Bohèmes", et elle décline l'histoire d'un peuple rêvé par les artistes, les personnages qu'ils peignirent ou qu'ils imaginèrent, et comment d'un peuple exclu, les mêmes artistes créèrent un univers mythique, celui de l'artiste maudit.
Bohémiens, tsiganes inspirent les peintres du XVe siècle au XIXe, et on raconte que Jacques Callot leur doit protection dans son voyage à Rome.
En 1832, Hugo publie Notre-Dame de Paris et bien avant la comédie musicale que vous connaissez, son personnage d'Esméralda inspira un opéra à Louise Bertin (livret de Hugo lui-même). Un peintre d'origine russe, le baron Charles de Steuben la représente avec la petite chèvre Djali, inspiré sans doute par ce passage du roman :
"La danseuse des rues était, en parlant ainsi, d’une beauté qui frappait singulièrement Gringoire, et lui semblait en rapport parfait avec l’exaltation presque orientale de ses paroles. Ses lèvres roses et pures souriaient à demi ; son front candide et serein devenait trouble par moments sous sa pensée, comme un miroir sous une haleine ; et de ses longs cils noirs baissés s’échappait une sorte de lumière ineffable qui donnait à son profil cette suavité idéale que Raphaël retrouva depuis au point d’intersection mystique de la virginité, de la maternité et de la divinité."
Personne n'est oublié dans cette exposition, ni la Carmen de Mérimée, ni celle de Bizet.
Les rapins, les musiciens, rejoignent Van Gogh, Corot,Courbet,Cézanne,Dehodencq ,Casas, Signac, et tant d'autres, tandis que Rimbaud y tire "les élastiques de (ses) souliers blessés, un pied près de (son) coeur."
Au Grand Palais
jusqu'au 14 janvier 2013
18:45 Écrit par Dadumas dans exposition, Littérature, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : expositions, littérature, opéra, hugo | Facebook | | Imprimer
07/01/2012
Exposition : Sorcières...
L’Église médiévale se méfiait de la Femme. Elle donnait la vie, elle nourrissait, elle soignait, et quelquefois, elle guérissait les malades avec sa connaissance des plantes. Elle était donc suspecte, et on disait qu’elle s’était donnée au diable. On la croyait "sorcière".
Jules Michelet dans La Sorcière dresse un était terrible des procès de l’Inquisition. Et même si les bûchers furent moins nombreux qu’il l’affirme, les jugements sommaires, la liste des tortures subies, les supplices endurés durent réels et injustes.
Le Musée de la poste dans une exposition très documentée montre que les superstitions, les croyances au Diable, aux démons, aux pouvoirs magiques, traversent l’Histoire et courent dans tous les pays.
Depuis les amulettes antiques, jusqu’aux philtres d’amour, l’Homme a souvent été tenté par la possession de pouvoirs surnaturels. La « sorcellerie » profita aux fanatiques qui confisquaient les biens des victimes et terrorisaient les peuples.
Et comme toujours quelques petits malins profitèrent de la crédulité des ignorants…
Mais le mythe donna aussi naissance à des oeuvres littéraires, musicales, cinématographiques. Et l'exposition ne les néglige pas. Allez-y, vous n'éviterez pas de tomber sous le charme...
Sorcières, mythes et réalités
jusqu’au 31 mars 2012,
musée de la Poste,
34, bd de Vaugirard, Paris.
01 42 79 24 24.
17:44 Écrit par Dadumas dans culture, exposition, Film, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, littérature, cinéma, exposition | Facebook | | Imprimer
25/02/2011
Prévert et fantaisies
Jacques Prévert n’était pas sérieux. Il jouait avec les idées, les mots et les images.
Quand a-t-il commencé ses collages ? Les premiers que présente la Maison européenne de la photographie date des années 40. Ce sont d'étonnantes fantaisies, exposées pour la première fois.
A partir des photographies de ses amis : Brasaï, Turner, Izis, Ronis, Doisneau, - « j’en passe et des meilleurs » aurait dit notre ami Hugo,- Prévert découpait, collait, métamorphosait les images. Dessins, planches d’anatomie, guirlandes de cartes postales sentimentales, chromos de magazine, il collectionnait des bouquets de fleurs conventionnels, des illustrations de contes ou d’albums enfantins, et à partir d’un cliché en noir et blanc, il dressait des tableaux surréalistes. Gandins à têtes de fauves, statues décapitées au cœur hypertrophié, gentils animaux vêtus comme des enfants, toutes ces créatures dialoguent dans un monde moins cruel que celui de la Réalité.
Dans le cadre du festival « Hugo et égaux », Prévert et Hugo, cette année, une visite s’impose pour ces deux poètes de génie, frères par la langue sublime, la musique admirable des mots et l’inspiration prodigieuse de leurs graphismes.
Collages de Jacques Prévert, photos détournées
Jusqu’au 10 avril
Maison européenne de la photographie
01 44 78 75 00
du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h
18:28 Écrit par Dadumas dans culture, exposition, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, jacques prévert, exposition | Facebook | | Imprimer