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24/12/2006

Relâche...

Trêve des confiseurs. Terminez bien l'année, prenez de bonnes résolutions pour commencer la nouvelle, que je vous souhaite heureuse.

A bientôt.

Et merci de votre fidélité.

05/12/2006

Juliette Drouet, une femme de lettres

 

Vingt mille lettres ! Elle en a écrit vingt mille, Julienne Gauvain, dite Mademoiselle Juliette à  la  scène, l’amoureuse du grand homme, qui va devenir le Maître de sa vie : Victor Hugo. Il exige une lettre le matin, une autre le soir, elle en "gribouille" quelquefois huit.

Sa vie est un roman-feuilleton. Orpheline à deux ans, elle passe ses jeunes années en pension chez les dames de Sainte-Madeleine. Trop jolie sans doute pour rester au couvent, elle devient modèle chez le sculpteur James Pradier qui lui fait un enfant, une fille : Claire. Elle devient comédienne pour gagner sa vie. Elle est charmante, son visage est pur, sa voix agréable, ses débuts sont prometteurs. Elle a tant besoin d’être aimée qu’elle se laisse abuser par un amant peu scrupuleux, et risque la prison pour dettes. Elle rencontre Hugo, joue un petit rôle de dix répliques dans Lucrèce Borgia, et devient sa maîtresse, en 1833.

Et pendant cinquante ans, elle va jouer ce rôle, amante, amie, ange gardien, d’un dévouement absolu, d’une fidélité sans faille, première admiratrice des œuvres qu’il lui donne à copier, tandis que lui paye ses dettes, mais papillonne, la trompe, l’enferme, la tyrannise. Pour le deux centième anniversaire de sa naissance, la maison Victor Hugo lui rend un hommage que Hugo aurait apprécié. L’exposition est superbe car elle n’oublie rien du siècle où vécurent les amants magnifiques.

Et on mesure mieux le sacrifice de la « proscrite du dévouement », qu’elle devint par amour.

 

 

Maison de Victor Hugo

6, place des Vosges 

 75004 Paris

de 10 h à 18 h sauf le lundi et les jours fériés

15:55 Écrit par Dadumas dans exposition | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer

07/11/2006

Le bagne comme utopie

 

On a du mal aujourd’hui à considérer le bagne comme une « utopie », c’est pourtant ce « lieu » (topos) qui « n’existe pas », que les gouvernements imaginent pour « éliminer les indésirables », asociaux considérés comme « classes dangereuses », auxquelles on va imposer le « salut par le travail », forcé, bien entendu.

L’exposition « Itinéraire d’une utopie », au musée municipal Ernest Cognacq, à Saint-Martin de Ré, rend compte de l’histoire de ces condamnations, et de l’échec du bagne. Saint-Martin de Ré, ville fortifiée par Vauban pour protéger l’île et le port de La Rochelle offrait une citadelle transformée en prison. On y regroupait les condamnés, et de là, s’effectuaient les départs vers « les terres de la grande punition », la Guyane et la Nouvelle Calédonie.

Les premiers convois eurent lieu tout de suite après le coup d’état du 2 décembre 1851. Dès le 8 décembre, ils partirent pour Cayenne, mêlant les condamnés politiques et les « droit commun ». Napoléon III, en 1854, légalisa les « transportations ». La troisième République y condamna les Communards, en 1871, et en 1885, elle aggrava les peines en instituant la relégation. Des photos, des dessins, des films montrent les condamnés attendant leur départ outre-Atlantique.

Et la scénographie de l'exposition place le visiteur en observateur de l’Histoire. C’est à travers des persiennes, des interstices, des ouvertures en forme de judas qu’il  regarde les signes, les images et les témoignages. Positions inconfortables, inquiétantes, corroborées par des films d’archives inédits, des extraits de reportages radiophoniques, des articles de presse, dont le fameux reportage d’Albert Londres, qui en 1923 dénonça l’enfer du bagne. On peut y lire les « unes » de l’époque, l’intervention de Gaston Monnerville, le décret signé Paul Reynaud.

On y entend des documents radiophoniques, on y voit aussi les objets familiers des détenus, les caricatures, les lettres, tout un environnement social et politique. Impressionnant !

« Il ne s’agit pas de faire revivre le drame de l’Histoire nationale, mais de dégager de la visite des outils pour s’interroger et pour débattre », dit le commissaire de l’exposition.

Pour questionner, les enfants sont maîtres. Des oeilletons ont été prévus à leur hauteur, l’imagerie naïve peinte par les condamnés leur parle. Et, dans la cour, ils peuvent s’essayer à l’évasion, avec un étrange canot qui leur tend ses avirons. 

« C’est loin la Guyane ? »

« Plus que 9875 kilomètres, tais-toi et rame ! »

 

 

 

 

 

Musée de Saint-Martin de Ré

Visite tous les jours sauf le mardi.

 Le week-end de 10 h à 18 h

05 46 09 21 22

musée.st.martin@wanadoo.fr

 

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