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29/11/2005

Surprise à la reprise

La Version de Browning de Terence Rattigan

Une avalanche de récompenses la saison dernière (deux Molières, un prix du Syndicat de la critique, deux prix du Souffleur) justifiait la reprise. Mais voilà que Claude Lévêque (le Directeur) n’était pas libre. Il joue Bartleby dans la grande salle…

Surprise à la reprise ! Didier Bezace qui jouait déjà l’adaptateur et metteur en scène a repris le rôle. Face à Crocker-Harris (Alain Libolt) glacé de bienséance, roidi dans ses blessures, Didier Bezace incarne parfaitement un être retors, affable et cynique, plus chef d’entreprise manipulateur que pédagogue.
Le revirement final a de quoi réjouir ceux qui croient à la justice !
On retrouve avec plaisir Sébastien Accart et les autres comédiens. On savoure le charme du jeune Sébastien Accart qui interprète Taplow, et qui deviendra certainement un directeur virtuose.

Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, jusqu’au 23 décembre.

 

14:35 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer

28/11/2005

Semaine à la Comédie-Française


Flotter dans l’azur

 

Oh ! les beaux jours de Samuel Beckett

On croyait tout connaître de Winnie, de sa décrépitude annoncée et du crépuscule de l’humanité. Catherine Samie en redore le comique.
Elle fait de la créature immobilisée une observatrice perspicace, ironique envers les humains qui ont fui, tendrement attentive aux grommellements de son Willie, qu’Yves Gasc joue bourru et maladroit.
Loin de se sentir étouffée par la terre, Winnie, dans la mise en scène de Frederick Wiseman, "s’élève vers une lumière qui jamais ne faiblit."
Et le spectateur blasé redécouvre des beautés qu’il n’avait pas saisies.

Théâtre du Vieux-Colombier du 22 novembre au 14 janvier



Fille de Roi


Le Cid
de Corneille


Cette nouvelle mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman éclaire deux personnages splendides que souvent Rodrigue et Chimène éclipsent : le Roi et l’Infante.
Jean-Baptiste Malartre compose un roi « ménager du sang de ses sujets », paternel jusqu’au paternalisme, débonnaire s’il est obéi, inflexible quand son autorité est menacée. Loyal, épris de justice, pondéré, fin politique, fine mouche, il nous ferait regretter d’avoir écarté la royauté de nos gouvernements possibles ! Quant à Léonie Simaga, l’Infante fière et douloureuse, digne fille de son père, elle est physiquement et moralement superbe et atteint sans effort le sublime du personnage.
Nous manquons d’objectivité pour Rodrigue.  Nous avions trop « les yeux de Chimène » pour Gérard Philipe, Francis Huster, Samuel Labarthe…

Comédie-Française en alternance


Enfances


Bouli redéboule
de Fabrice Melquiot



Bouli (Guillaume Gallienne) et sa cousine Petula (Julie Sicard) rentrent à la maison. Ils ne veulent plus se marier, mais ils s’aiment bien tout de même. Et ils ont bien des soucis avec leurs parents. Ceux de Bouli divorcent et Mama Binocla (Catherine Sauval) tombe amoureuse de Sigmund Freud (Alain Pralon). Ceux de Petula régressent et se jouent le temps des hippies. Bouli re-grossit, Petula maigrit jusqu’à disparaître. Les acteurs sont épatants et s'amusent sous la direction de Philippe Lagrue. Dans la salle, les parents rient mais les enfants s'attristent, comme Bouli et Petula.



Studio-Théâtre de la Comédie-Française du 24 novembre au 15 janvier.

13:45 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer