26/10/2006
L’apprenti prodigieux
Il y a des gens qui vont au spectacle pour se reposer. Ne dites pas non, j’en ai vu qui piquaient des roupillons pendant les représentations, et même pas pendant le récit de Théramène. Je tairai les noms, parce que je suis sympa… Et qu’avec Sébastien Mossière, il n’en est pas question. Au contraire.
Il entre dans la pénombre, raconte que son oncle, magicien réputé, lui a donné rendez-vous pour sa leçon, et comme, de maladresse mystérieuse en éternuement prodigieux, le maître n’arrive pas, Sébastien dialogue avec le public. Et c’est parti pour une bonne heure de bonheur…
Il se dit « apprenti » magicien, mais c’est un vrai professionnel pour solliciter constamment l’attention des enfants, les faire participer à tous les numéros, leur raconter en même temps des histoires et les tenir toujours sous son charme. La magie n’est qu’un prétexte, le récit nourrit la pratique, libère la poésie, éveille l’imaginaire.
Si Sébastien Mossière joue les distraits, c’est pour que les enfants soient attentifs. S’il se dit apprenti, ce n’est pas pour étaler son savoir-faire, mais pour donner confiance aux petits qui sont fiers de lui rendre service. N'était-ce pas la méthode de Célestin Freinet, champion de la pédagogie active, lui-même émule d'un certain Socrate ?
L’Apprenti-Magicien de et avec Sébastien Mossière
à partir de 4 ans
Théâtre des Mathurins
A 14 h 30 pendant les vacances et après
0142 65 90 00
15:30 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
24/10/2006
Un peu, beaucoup, passionnément
Ils se sont aimés, un peu, beaucoup, passionnément… « Mais la vie sépare ceux qui s’aiment », l’air est connu, autant que les rencontres autour des « grandes occasions », c’est-à-dire, mariages et enterrements.
Véronique Olmi, l’auteur, choisit la fête heureuse, le mariage de la petite sœur, qui va permettre à Nicole (Véronique Olmi), de retrouver Maxime (Pascal Elso), qui fut son amant dix ans auparavant, et avec qui elle a rompu pour rentrer auprès de son mari Jean (Stéphane Hillel).
On se dit tout, on se déchire, on se pardonne, l’orage gronde dans cette fermette isolée où on les a logés le temps d’une nuit. Pendant que les couples s’électrisent, la jeune Virginie (Aurore Auteuil) tente de faire comprendre à Laurent (Sébastien Lalanne) qu’il est temps pour elle de se marier. La pauvre ingénue qui découvre l’orgasme sado-maso, apprendra pourquoi son séducteur ne peut réaliser ses rêves de petite fille. Le texte rebondit, le temps marche, inexorablement, les émotions gonflent, explosent, libèrent les rires et les larmes. C’est délicieux comme une pluie d’été, fluide, rafraîchissante.
La mise en scène de José Paul et Agnès Boury utilise au mieux l’espace difficile du Petit Théâtre de Paris, grâce au décor de d’Edouard Laug. Les comédiens se glissent aisément dans ces rôles qu’on croit écrits exprès pour eux.
Les personnages ont les faiblesses de nos amis. Ils sont attachants, vulnérables, ils nous ressemblent. C’est le miracle de l’écriture de Véronique Olmi de nous laisser croire que la vie est là, simple et tranquille, et qu’il faut la saisir, très vite.
Je nous aime beaucoup
de Véronique Olmi
Petit Théâtre de Paris
01 42 80 01 81
18:57 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
22/10/2006
Fuites et délires.
Vous aviez peur du plombier polonais ? Grave erreur ! C’était le plombier espagnol qu’il fallait redouter. Jacques Leroy (Patrick Zard’) ne s’en méfiait pas, et, un beau matin, en voilà un qui débarque pour chercher une fuite qui n’existe pas… Car c’est un fieffé menteur que ce prétendu Miguel (Roland Giraud), qui perd son accent et sa moustache dès que Leroy a tourné les talons. Il s’empare du téléphone, lance un ultimatum à un certain Delambre auquel il demande 4 millions d’euros pour prix de son silence. Plombier, lui ? Plutôt maître chanteur ! Toujours mêlé à des malversations, il a dû fuir, cinq ans auparavant. Exil doré, si on en croit les photos des magazines people, ce que sa maîtresse Lucie (Elizabeth Bourgine) qu’il a abandonnée avec leur fille Christelle (Delphine Depardieu), ne lui pardonne pas.
Mais il a du charme, du bagout et des excuses puisque chacun sait que « dans la politique, si on ne sait pas mentir, on ne réussit pas », et ce Michel-là est familier d’un futur Premier Ministre… Il n’est pas à une invention près, ni auprès de la mère de Leroy (Arlette Didier), ni vis-à-vis de sa femme Camille (Pascale Louange). De quoi affoler la pauvre génitrice et le brouiller définitivement avec toutes les deux.
Dans le décor de Charlie Mangel, les portes claquent, le téléphone sonne, les papiers peints se décollent, mais tout finit bien. C’est une comédie de Jean-Claude Islert qui tire au but efficacement, avec la complicité de Jean-Luc Moreau pour la mise en scène. Match gagné : le public s’amuse ! C’est pour ça qu’il est venu !
Délit de fuites de Jean-Claude Islert
Théâtre de la Michodière
01 47 42 95 22
22:19 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer