Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/12/2015

Bigre de bougre !

 

 

Nous avions déjà apprécié, en 2012, les talents comiques de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan dans Le Gros, la Vache et le Mainate[1]. Et les retrouvailles avec Bigre qui promettait un « mélo burlesque », nous ont comblés.
Nous les avions aimés iconoclastes et cyniques, nous les retrouvons tendres et maladroits, victimes d’une conjoncture difficile.Théâtre, humour, théâtre du Rond-Point, Bigre, Pierre Guillois

Ils n’ont plus de patronyme, et vivent sous les toits dans ces cellules étroites et inconfortables qu’on appelait « chambres de bonnes » du temps où les bourgeois se faisaient servir. Elles accueillent maintenant étudiants et travailleurs précaires.

L’un (Olivier Martin-Salvan) s’est aménagé un espace blanc, nu et fonctionnel, où il traque le moindre grain de poussière. L’autre (Pierre Guillois) empile les cartons dans un désordre organisé. Et voici que nos deux célibataires voient s’installer, dans la chambre rose au bout du palier, une blonde (Agathe L’Huillier), court vêtue (costumes d’Axel Aust) qui trimballe outre son sac à dos, un guéridon et un poisson rouge dans son bocal. Ils en tombent amoureux. On se reçoit, on s’emprunte des objets, on se les chipe au besoin, on fait un peu la fête, on partage le même W.C. On se prête aux apprentissages de la demoiselle tour à tour coiffeuse, cuisinière, infirmière (coiffure et maquillage : Catherine Saint-Sever). On souffre quand elle en choisit un, on se cloître quand elle l’abandonne. On espère quand elle revient.

La vie quoi ! L’héroïsme au quotidien, vécue par des anti-héros auxquels les objets résistent, la nature s’oppose, les circonstances jouent des tours.

Ces trois-là ont co-écrit un spectacle plein d’humour qu'ils interprètent avec brio. Ils évoluent dans le décor de Laura Léonard que les lumières de Marie-Hélène Pinon, les effets spéciaux d’Abdul Alafrez, le son de Roland Auffret rendent réaliste, fantastique ou poétique à plaisir…

On pense au Chaplin des Temps modernes, à Buster Keaton imperturbable dans les pires moments, aux amoureux de Peynet sous les toits, et surtout aux Branquignols, car, bigre de bougre et bougre de bigre !... on rit tout le temps.

Bigre n’est pas encore remboursé par la sécu, mais il est plus efficace que n’importe quel remède contre l’angoisse ! Ne manquez pas ce spectacle !

 

Jusqu’au 17 janvier à 20 h 30

              

 

affiche : © Stéphane Trapier.    

 

[1] - Voir notre note du 11/02/2012 sur Blogspirit.