10/11/2014
Les deux Mario
Ces deux-là, me rappellent Grégoire et Amédée. Et bien que l’auteur, Daniel Cabanis, nous défende d’enfermer ses deux Mario (Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin) dans une catégorie, on ne peut s’empêcher d’évoquer les duettistes célèbres de Dubillard, qui eux-mêmes rappelaient Bouvard et Pécuchet de Flaubert.
En trente-six saynètes, ils parlent des voisins, des animaux, de la culture, des éléments, de tout et de rien. Ils sont péremptoires, se gaussent d’importance, se chamaillent, s’épient, se contredisent, se dénigrent et ne peuvent se passer l’un de l’autre. Une bande son (Bernard Vallery) dessine subtilement leur environnement.
Ils ont des pantalons trop courts comme dans les grands duos clownesques. L’un porte des chaussures montantes vert épinard, et une veste à gros carreaux, l’autre une chemise rose (Costumes Astrid Vartanian). La mise en scène de Jacques Bonnaffé joue avec des sangles rétractables, et détachables, et les protagonistes, sans cesse occupés se livrent avec gravité à des travaux répétitifs et inutiles, parfois captés par une lumière noire qui les rend irréels (Lumières Orazio Trotta) .
Et ils font rire ! Ils prennent le public à témoin, lancent des énormités tellement absurdes qu'elles provoquent, démontent le langage.
Bref ! C’est un régal ! Ne les manquez sous aucun prétexte !
Photo : ©Philippe Dereuder
Trente-six nulles de salon deDaniel Cabanis
Mise en scène Jacques Bonnaffé
Théâtre du Rond-Point
01 44 95 98 21
à 18 h 30
www.theatredurondpoint.fr
7 novembre – 6 décembre à 18h30
12:09 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, langue, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre du rond-point, d. cabanis, j. bonnaffé, o. saladin | Facebook | | Imprimer