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30/04/2013

Hommage à Talma

histoire du théâtre,talma,lectures,conférences 

 

 

François-Joseph Talma (Paris, 15 janvier 1763 – 19 octobre 1826), un acteur dans son temps

Conférences et lectures 

Samedi 18 mai 2013 - 10h à 17h

Bibliothèque nationale de France - Théâtre du Vieux-Colombier


Entrée libre dans la limite des places disponibles
Journée organisée par Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle de la BnF et Agathe Sanjuan, conservatrice-archiviste à la Comédie-Française.


Le 18 mai 2013, la Bibliothèque nationale de France et la Comédie-Française s’associent pour célébrer le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Talma, anniversaire inscrit aux Commémorations nationales de l’année 2013. Conférences et lectures programmées sur le site Richelieu de la BnF et au Théâtre du Vieux-Colombier évoqueront cette grande figure artistique et politique.
Premier acteur de son temps, François-Joseph Talma le fut sur scène autant que dans sa vie personnelle et publique, dans la manière dont il se fit l'écho des bouleversements politiques et historiques qui marquèrent son époque. 
La Révolution lui offreun premier rôle à sa mesure, celui de Charles IX dans la tragédie patriotique éponyme de Marie-Joseph Chénier. Le théâtre fut alors la caisse de résonance des événements politiques, aussi vu comme un puissant instrument de communication et d'éducation du peuple.
C'est après Thermidor qu'il fit la connaissance du jeune Bonaparte, rencontré dans le salon de Mme Tallien.
Après avoir interprété les rôles sombres de rois cruels pendant cette période, il collabora avec des auteurs (Ducis, Lemercier, Arnault) qui écrivirent souvent à sa demande des rôles de fous, de visionnaires et de mélancoliques shakespeariens, flattant son goût préromantique.
Après la victoire Marengo, Talma devint le porte-parole de Bonaparte à Paris ; il annonçait les succès d'Italie au public parisien venu acclamer le double de leur héros. Les deux hommes développèrent une amitié et une fascination réciproque.
En 1808, lorsque Napoléon convoqua à Erfurt les princes d'Europe assujettis, il fit jouer son acteur fétiche devant ce parterre de rois. Il y déclama Voltaire : 
"L'amitié d'un grand homme est un bienfait des Dieux."
Après la chute de l'Empire, Talma ne renia jamais son attachement à Bonaparte, se ralliant au parti libéral et incarnant parfois indirectement l'empereur déchu comme dans Sylla de Jouy.  Désormais, l'acteur cultiva son image de vedette, se partageant entre la Comédie-Française, où il créa des rôles tant shakespeariens que modernes, et ses lucratives tournées en Province. Romantique avant l'heure, il mourut quelques mois avant la parution du manifeste de Cromwell de Hugo. L'archevêque de Paris échoua à le faire renoncer à des funérailles civiles. Son enterrement fut son ultime succès politique : une foule immense suivi le cortège de cet homme épris de liberté.

Bibliothèque nationale de France  (site Richelieu, salle des commissions)
10h – 12h30
Talma, acteur néo-classique ou romantique ?
Mara  FAZIO, professeur d’Histoire du Théâtre et du Spectacle. Université de Rome « La Sapienza »

La réforme du costume selon Talma
Pierre  FRANTZ, professeur des universités en littérature française. Sorbonne Paris IV

« Talma, un succès en héritage », génie spontané ou fils spirituel d’un passé déjà glorieux
Damien  CHARDONNET-DARMAILLACQ, théoricien et praticien du théâtre, docteur et enseignant en histoire, littérature et esthétique du théâtre

L’acteur selon Talma, homme de savoir et de pouvoir,
Madeleine  AMBRIÈRE, professeur émérite. Sorbonne Paris IV

Théâtre du Vieux-Colombier
14h30 – 17h
Jeux de voix :  Larive et Talma dans le rôle d’Oreste (Andromaque de Racine)
Jacqueline  RAZGONNIKOFF, historienne du théâtre.  Ancienne bibliothécaire à la Comédie-Française

Talma, Ducis et Shakespeare
John GOLDER, professeur. Université de New South Wales, Sydney

Anamorphoses littéraires de François-Joseph Talma
Florence FILIPPI, maître de conférence en Arts du spectacle. Université de Poitiers

16h
Portraits littéraires de Talma, lectures des textes de Lamartine, Mme de Staël, Stendhal, Chateaubriand, Dumas, Berlioz... Nelly PULICANI et Laurent COGEZ, élèves-comédiens de la Comédie-Française. 

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20/04/2013

« Amer et merveilleux comme la fin du monde »

 

 

 

Théâtre, humour, françois morel, culture, cinéma, poésie, pépinière-opéraVous vous souvenez sans doute d’Anna Karina traînant son ennui dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard : « J’sais pas quoi faire ? Qu’est-ce que j’peux faire ? » Eh bien ! François Morel lui répond dans La fin du monde est pour dimanche. Sans doute, les débats Bory/Charensol ont-ils réveillé en lui des souvenirs, et aujourd’hui qu’il a « carte blanche » à la Pépinière-Opéra, il peut lui répondre.

Il n’arrête pas de « faire », François Morel, car « tout le monde fait quelque chose », et chacun « fait de son mieux », pour « profiter » du temps qui passe, et garder le bonheur qui ne cesse de s’échapper. Cocteau, comme Prévert  l'avaient remarqué : « on le reconnaît au bruit qu’il fait en partant ». François Morel l’avait interpellé dans  une chronique sur France Inter : « Salaud de bonheur ! », et l’accusateur,  sur scène, recommence. 

François Morel métaphorise l’existence pour philosopher : « la vie, c'est comme une semaine » : lundi serait l’enfance et naturellement, dimanche, la fin... de vie, et ce terme, comme disait Aragon  « amer et merveilleux comme la fin du monde » autant s'y préparer,  mais, « avant de se dire adieu », rions ensemble.

A-t-il été cet « enfant triste qui n’aimait pas le cirque » ? Ce « gamin » que le grand-père faisait lever avant l’aube pour « profiter » d’un ciel et d’un paysage qui n’appartiennent qu’à celui qui les contemple ? François Morel est de ceux qui grandissent sans oublier leur enfance, qui vieillissent sans pourrir et s’il a gardé intactes ses émotions, c’est pour nous les faire partager.

Il est le gamin et le grand-père, la vieille dame qui soliloque devant le portrait d’une idole des jeunes : Sheila. Il est le reporter qui attend la naissance de Jésus à Bethléem, dans une famille « Théâtre, humor, culture, poésie, chanson, françois morel, pépinière-opérarecomposée » et qui annonce « « C’est une fille, elle est l’espoir de l’Humanité ». Il est aussi l’homme mûr qui fantasme sur le sourire d’une jeune fille dans le métro alors, qu’elle veut simplement lui céder sa place. Il est encore celui qui tombe amoureux d’un être différent, « une huître » qui « savait écouter ». Il est Augustin de Beaupré qui rêvait d’interpréter Perdican, Ruy Blas, Cyrano, et ne joue que les acteurs de complément. Tous sont sans amertume, sans regret, ils espèrent encore malgré les vicissitudes. Ils nous ressemblent.

Il est seul en scène, mais un piano magique rythme les séquences, et des vidéos discrètes et bien choisies les illustrent, Benjamin Guillard, le metteur en scène, est fidèle à l’auteur…

Il y a chez l’auteur-comédien tant d’humour, de tendresse, d’acuité qu’il nous semble revoir Philippe Avron auquel, à la fin, il rend hommage, tandis que l’ombre tutélaire de Dario Fo sourit en coulisses.



Photo © Manuelle Toussaint 

La fin du monde est pour dimanche de et par François Morel

Théâtre de la Pépinière-Opéra

À 21 h du 18 avril au 22 juin

Matinée le samedi à 18 h

 

19/04/2013

Pour Isa Mercure


Théâtre, Gilles Guillot, théâtre du BaroufLe comédien et metteur en scène Gilles GUILLOT (né le 24 décembre 1935) est décédé la nuit dernière à son domicile de Villiers-sous-Grez à l’âge de 77  ans des suites d’un cancer.

Il était encore dernièrement à l’affiche de Love Letters au Lucernaire qu’il jouait en compagnie d’Isa Mercure.

Après avoir suivi une formation au cours de Julien Bertheau (1956-1958), il remporte en 1958 le premier prix de l’Oscar du jeune comédien.

 Il joue au théâtre, à la télévision et au cinéma sous la direction de nombreux metteurs en scène.

 Depuis 1978, avec sa femme, Isa Mercure, il avait créé sa propre compagnie théâtrale, Le Théâtre du Barouf. Ensemble ils ont mis en scène et interprété de nombreux auteurs,   classiques et contemporains et rendu hommage aux poètes.

Nous nous souvenons encore avec émotion de L'Eventail de Carlo Goldoni, 1990 créé au Théâtre Paris/Plaine, du Cimetière des éléphants de Jean-Paul Daumas, 1991 Théâtre Paris / Plaine.

Leurs spectacles consacrés aux poètes alliaient l’intelligence, l’élégance et la beauté : L'Empereur s'appelle dromadaire, spectacle Jacques Prévert, L'Archipel sans nom de Jean Tardieu, Je vous écris d'un pays lointain, spectacle Henri Michaux, et  Souvent je ris la nuit, spectacle Victor Hugo, créé en 1993 au Théâtre Silvia Monfort.

Nous pensons à Isa Mercure. Nous partageons sa peine, et nous l’assurons de notre amitié.