03/07/2016
Une poupée souriante
Gaston Leroux fut le maître du roman feuilleton populaire, et un virtuose des mystères policiers qui passionnent toujours les amateurs d’énigmes. En 1976, Marcel Cravenne tourna une série de six épisodes de La Poupée sanglante où Jean-Paul Zehnacker tenait le rôle de Bénédict, le monstre étrange et sensible. Aujourd’hui, Didier Bailly et Éric Chantelauze font du roman une comédie musicale.
Et, puisqu’il faut tout faire dans ce métier, Éric Chantelauze la met en scène, pendant que Didier Bailly accompagne au piano trois comédiens chanteurs qui interprètent avec subtilité quinze rôles totalement différents, dans une intrigue invraisemblable où le fantastique et l’absurde se mêlent.
Charmotte Ruby, à la voix pure et délicate, est Christine, au « visage de madone » mais vierge pas très sage, elle attise les sentiments amoureux. Elle devient aussi la môme Langlois, femme de ménage bavarde et médisante, puis, prêtresse cruelle d’une secte orientalisée, (Costumes de Julia Allègre). Edouard Thiebaut à la voix chaude passe aisément du rôle de père noble à celui de Bénédict, le « crapaud crapahutant » à moins qu’il ne soit la « machine à assassiner ». Alexandre Jérôme, voix charmeuse est le marquis vampire mais aussi la marquise exsangue ! Sans compter les petits rôles, complices, témoins, ou accusateurs que l’action entraîne dans une sarabande diabolique (Chorégraphie : Cécile Bon), dans un décor minimaliste d’Erwan Creff, éclairé par Laurent Béal.
Loin des affres du Grand Guignol, La Poupée sanglante serait plutôt une poupée souriante !
Photos © Fabienne Rappeneau.
La Poupée sanglante de Didier Bailly et Éric Chantelauze
Théâtre de la Huchette
Du mardi au vendredi à 21 h
samedi 16 h et 21 h
01 43 26 38 99
16:37 Écrit par Dadumas dans Blog, cabaret, humour, Littérature, Livre, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, musique, comédie musicale, théâtre de la huchette | Facebook | | Imprimer
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