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06/05/2011

Sacrée famille !

 

 

La famille Semianyki est une famille nombreuse. théâtre, clowns, théâtre du rond-pointUn garçon : le fils aîné (Kasyan Ryvkin ) et trois filles :Marina Makhaeva (l’aînée), Yulia Sergeeva (la cadette) pas du genre sages comme des images. Ils se poussent, se titillent, tarabustent la petite dernière (Elena Sadkova) qui ne manque pas de se venger. Et les parents ? Ils n’interviennent pas ? La mère (Olga Eliseeva) en attend un cinquième qui tressaute allègrement aux espiègleries de ses frères et sœurs et aux maladresses du père (Alexander Gusarov). Car le père n’a plus aucune autorité ! Vautré dans un rocking-chair, il subit les plaisanteries de sa progéniture, laquelle déborde de vitalité et d’imagination !

Mais aussi, comment survivre dans une Russie à la dérive, si ce n’est par l’humour ? Théâtre, clowns, théâtre du rond-pointLa famille Semianyki est une famille de clowns. Ils ne parlent pas, mais rien n’échappe aux spectateurs qui sont invités à partager leur quotidien burlesque. Commedia dell’arte, jongleries, pitreries, acrobaties, effets spéciaux, c’est une cascade de sketches, qui reliés par des « liens du sang » imaginaires, ont fait le succès de la compagnie dirigée par Boris Petrushanskiy.

A ne manquer sous aucun prétexte !

 

 

 

Photos © Giovanni Cittadini Cesi

 

 

Théâtre du Rond-Point

Jusqu’au 2 juillet

01 44 95 98 21

Août - octobre 2011 Tournée en Amérique latine

novembre 2011 Reprise tournée en France

 

 

 

02/05/2011

Cauchemar d'une nuit d'été

 

 

 

Par une nuit chaude d’août, M. (Denis Lavant), se retrouve sur un quai obscur, dans une rue qu’il ne connaît pas. Il a oublié ce qu’il y faisait, et jusqu’à son nom. Marius von Mayenburg décrit son cauchemar.

Les êtres qu’il rencontre sont affamés et dangereux. Ils se ressemblent tous. Et M. n’a d’autre solution que de les poignarder les uns après les autres. Mais telles les têtes de l’hydre, ils reparaissent et l’agressent. Figures masculines (Frédéric Cherboeuf), figures féminines (Gretel Delattre), policier, patient, docteur, nymphomane, avocat, infirmière, bourreau ou victime, la même violence les habite. théâtre du rond-point,denis lavant,von mayenburg

Jacques Osinski voit Le Chien, la nuit et le couteau  comme une suite du Moche. Et en effet on y retrouve les mêmes obsessions. Le décor s’ouvre sur une rue sombre, et en fond de la scène apparaissent une alcôve, une cellule de prison, un hall d’hôpital, espaces clos et menaçants alors que M. est en quête d’apaisement et de sécurité. Pour inquiéter encore, un rideau de tulle noir voile l’espace entre le spectateur et les protagonistes. Au loin rôdent les loups, que les chiens ont rejoints. Et les humains deviennent des loups entre eux.

Effrayant cheminement pour ce M. solitaire, devenu meurtrier comme dans M. le maudit, accusé comme dans Kafka, traqué comme dans Woyzeck !

Au bout de la nuit cependant, quand le jour se lève, les ombres terribles s’effacent. L’amour naît. Est-ce ainsi que les grands enfants que sont les hommes explorent leurs peurs archaïques ?

 

 

photo : Pierre Grosbois

 

Le Chien, la Nuit et le Couteau de Marius von Mayenburg.

Théâtre du Rond-Point à 21 h

Jusqu’au 22 mai

01 44 95 98 21

La laideur en peinture

 

 

Personne n’avait jamais dit à Lette (Jérôme Kircher) qu’il était moche, ni sa maman, ni sa femme (Delphine Cogniard), ni ses copains. Il était si beau « intérieurement » ! Mais son patron juge qu’il a « une tête pas possible » pour aller présenter aux clients l’appareil qu’il vient d’inventer. Le chef (Frédéric Cherboeuf) lui préfère son assistant (Alexandre Steiger), « un petit bidouilleur » qui ne le vaut pas, bien sûr, mais qui saura plaire dès le premier abord dans une relation où le physique compte tant !

Lette est un esprit positif. Il s’adresse immédiatement à un chirurgien esthétique et la transformation est si admirable qu’une vieille dame riche (et chirurgisée aussi) devient sa commanditaire et que tous les hommes de son entourage se font opérer pour obtenir la même tête…théâtre,rond-point,von mayenburg,kircher

La comédie ne s’embarrasse pas de psychologisme, elle est menée tambour battant par Jacques Osinski qui n'utilise aucun décor. Toutes les scènes s’enchaînent au proscenium, sans autres accessoires qu’une table vaguement médicale et quelques pansements. Les comédiens changent de personnages, de lieux, sans rien modifier de leur tête ni de leurs costumes. Cette activité fébrile expédie tout sentiment humain aux oubliettes et peint surtout la laideur des âmes.

Dans cette société où tous les hommes aspirent à se ressembler, Marius von Mayenburg recrée l’image terrifiante du Rhinocéros de Ionesco.

 

 

Le Moche de Marius von Mayenburg

Théâtre du Rond-Point à 18 h 30

Jusqu’au 22 mai

01 44 95 98 21