27/12/2016
Prolongation
18:32 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Histoire, humour, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre artistic-athévains | Facebook | | Imprimer
19/12/2016
Craindre le diable
Faust de Goethe est une œuvre dense, complexe, qui, en racontant l’histoire du Docteur Faust, peint aussi une société close pleine de préjugés, fourmille de personnages, plonge dans le fantastique, à la fois païen et chrétien. Ronan Rivière en propose une version courte, centrée sur trois protagonistes, Faust, Méphisto, et Marguerite. Seulement deux personnages secondaires les accompagneront, Madame Marthe l’entremetteuse (Aymeline Alix) et Wagner (Jérôme Rodriguez) l’assistant studieux.
Ronan Rivière qui signe aussi la mise en scène, s’est réservé le rôle du Diable. Mince, jeune, vêtu de rouge, il a tout du tentateur. La jambe souple, le sourire sardonique, il provoque, propose et dispose. Il avance en vainqueur.
Face à lui le Faust vieillissant affirme : « Je ne crains rien du diable », mais admet : « je vois bien que nous ne pouvons rien connaître. » et souhaite « plonger dans le néant. » Alors, quand il invoque « l’esprit de la Terre », et qu’apparaît « le fils du chaos », « l’esprit qui toujours nie » lequel lui offre de « s’attacher à son service », ne lui « assigne aucune limite », et lui redonne sa jeunesse, le pacte est vite conclu. Et le jeune Faust (Romain Dutheil), qui ressemble comme un frère à Méphisto, peut séduire Marguerite (Laura Chetrit).
Le texte de Gérard de Nerval résonne car la diction des comédiens est parfaite. Une musique de Léon Bailly, interprétée au piano par Olivier Mazal ponctue les étapes de la métamorphose, et souligne les émotions des personnages. Les costumes de Corinne Rossi, situent l’action dans une époque lointaine et indéfinie entre le Moyen Âge et la Renaissance. Un décor ingénieux reproduit un escalier infernal, métonymie des désirs de puissance et métaphore de la condition humaine. Tantôt Faust domine, tantôt il se cache. Toujours le diable est présent. Et, toujours, cet escalier peut se rompre, se transformer, s’inverser (Scénographie Antoine Milian). L’effet est impressionnant, magnifié par des jeux de lumière (Fantôme).
On sait bien que Marguerite sera jugée mais sauvée, et Faust damné, mais comment ne pas être troublé par ce diable si séduisant ? On peut préférer l'opéra, on peut préférer la version longue, mais la gageure est belle, et vaut qu’on la tente.
Photos : © Ben Dumas
Faust de Goethe
Adaptation et mise en scène de Ronan Rivière
Théâtre du Ranelagh
01 42 88 64 88
Jusqu’au 26 mars 2017
11:20 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre du ranelagh, faust, goethe, nerval, roman rivière | Facebook | | Imprimer
15/12/2016
Une merveille comique
Depuis Kant, nous savons que « par le mariage, la femme devient libre, et l’homme perd sa liberté », mais encore faudrait-il, que, pour se marier, il n’ait pas déjà « un fil à la patte ».
Et Fernand Bois d’Enghien (Stéphane Brel ou Lionel Pascal) noceur impénitent n’a pas encore eu le courage d’annoncer la fin de leur liaison, à Lucette Gautier (Marie Le Cam), sa maîtresse, chanteuse de Café concert. La révélation presse, car déjà, Le Figaro annonce son mariage avec Viviane (Agathe Boudrières), la fille de la baronne Duverger (Solveig Maupu) ! Le matin où cette nouvelle paraît, il est encore chez Lucette. Elle est toujours folle amoureuse de lui, ne se doute de rien et une petite société complaisante l’entoure de flatteries pas toujours désintéressées.
Il y a là, un flambeur, Gontran de Chenneviette (Xavier Clion), père de l’enfant de Lucette ; Ignace de Fontanet (Gaspard Fasulo ou Xavier Martel), dont l’haleine fétide fait reculer d’horreur les meilleurs amis ; Marceline, la sœur laissée pour compte qui vit des largesses de Lucette ; un certain Bouzin (Mikaël Taïeb), clerc de notaire de son état, qui essaie de placer une chanson qui ferait sa fortune ; et le général Irrigua (Anthony Magnier ou Julien Jacob) qui couvre Lucette de fleurs et de bijoux.
Bois d’Enghien ne dit rien à Lucette. Mensonge par omission… Puis, sommé par le Général de divulguer le nom de l’amant de Lucette, il lâche le nom de Bouzin, pernicieux mensonge qui va en déclencher d’autres en cascades, nourrir l’ire du général, et le grotesque d’une situation abracadabrante. Car, le soir même, pour la signature du contrat, la baronne a engagé Lucette afin de divertir ses invités et tout ce joli monde se retrouve chez elle !
Scandale !
Mais c’est une comédie et le lendemain… Il n'y a pas de malheur !
Jouer Feydeau suppose une santé à toute épreuve et cette troupe s’investit totalement dans une sarabande diabolique. Ils se pourchassent, se perdent, se retrouvent, changent d’identités, dans des poursuites incessantes, avec un rythme démentiel. Anthony Magnier, le metteur en scène accomplit « une merveille comique », et ses comédiens sont époustouflants !
On en avait besoin pour terminer cette année 2016. Ils jouent jusqu’au 31 décembre. Ça tombe bien ! Courez-y !
Photos : © LOT
Un fil à la patte de Georges Feydeau
Théâtre 14
01 45 45 49 77
mardi, vendredi et samedi à 20 h 30
mercredi, jeudi , 19 h
matinée : samedi à 16 h
16:57 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre 14, feydeau, anthony magnier. | Facebook | | Imprimer