29/11/2017
Théâtre du Soleil en tournée
23:50 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, danse, éducation, Histoire, humour, Littérature, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
16/09/2017
Loin de Venise
En ce temps-là on n’avait pas encore découvert l’Amérique, mais on cherchait déjà à développer le commerce. Et ce furent des marchands qui dessinèrent les premières cartes des continents. Le Livre des merveilles de Marco Polo fut le livre qui accompagna Christophe Colomb dans sa traversée de l’Atlantique et la carte du monde connu fut établie selon son récit. On dit aussi qu’il fut « missionné » par le pape qui, afin de lutter contre l’expansion de l’islam, cherchait à rallier le grand Mogol, sur les terres duquel les « chrétiens syriaques » étaient établis. C’était au XIIIe siècle. Et le jeune Italien, loin de Venise, envisageait déjà « la mixité des peuples. »
Éric Bouvron, qui adapta Les Cavaliers de Kessel avec une virtuosité rare, s’inspire des mémoires de Marco Polo et en particulier du moment où Kubilaï Khan (Laurent Maurel), le Grand Khan, petit-fils de Ghengis Khan, accueille le jeune homme (Kamel Isker en alternance avec Eliott Lemer) à sa Cour dans Marco Polo et l’Hirondelle du Khan.
L’Hirondelle (Jade Phan-Gia) ? C’est la quatrième épouse du souverain. Elle lui a été donnée en gage de paix par le souverain d’une province de Chine. Elle est belle, elle danse bien. Marco est séduit. Il ne résiste pas longtemps à ses avances et ravit le « trésor le plus précieux » du Khan.
Un habile dispositif scénique supprime la contrainte des différents lieux. Une chanteuse (Cécilia Meltzer), d’une chaude voix de mezzo-soprano, interprète la mélopée d’un ange annonciateur un peu gardien aussi. Deux musiciennes (Ganchimeg Sandag et Bouzhigmaa Saantaro) constituent un chœur mongole qui accompagne et commente les séquences sonorisées par Didier Simione. Les costumes de Sarah Colas suggèrent la richesse de l’Asie. Le Grand Khan est brutal, cruel, autoritaire, mais il sait où est son intérêt. Son épouse est lascive, le jeune Italien irrésistible.
Le spectateur se laisse fasciner par l’étrangeté du voyage.
Dans ce face à face entre l’Orient et la chrétienté, Éric Bouvron imagine les rapports humains, les ruses, les désirs. Et le conquérant n’est pas forcément du côté du pouvoir politique.
Photos © Marc O Carion.
Marco Polo et l’Hirondelle du Khan écrit et mis en scène par Éric Bouvron
Depuis le 13 septembre
Théâtre la Bruyère
01 48 74 76 99
Du mardi au samedi à 21 h
Matinée samedi à 15 h 30
19:10 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, danse, Littérature, Théâtre, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre la bruyère, eric bouvron, marco polo | Facebook | | Imprimer
13/09/2017
Vaincre ses préjugés
Hillel Kogan est en scène, en équilibre, immobile dans un rond de lumière (lumières Amir Castro). Puis lentement il vient vers nous et la lumière monte et s’élargit. Il nous explique qu’il « aimerait partager » avec nous les questions qu’il se « pose dans son processus de création ». L’élocution est hésitante, il ne termine pas ses phrases, semble chercher les mots qu’il remplace par des gestes. Il théorise les rapports de la danse et du sol et montre « comment l’espace se laisse pénétrer par le corps ». La plateau est vide mais il affirme que l’espace est arabe ». Il est israélien, il est « de gauche. »
Et voici que se présente Adi Boutrous. – « C’est arabe ? » - « Oui » répond sobrement Adi qui sera son partenaire dans le travail de création. « Moi je suis dans le rôle du juif. » dit Hillel. Comment montrer clairement l’identité ? L’étoile juive et le croissant ? Et tant pis si Adi est chrétien.
Ils vont danser, pour montrer « l’unisson du mouvement », prouver qu’ils sont deux artistes et qu’importent les religions, les nations et les races ! Adi est un taiseux. Hillel est devenu volubile. Il cherche les figures, les explique, ratiocine à l’envi. Adi exécute, mutique, le regard ironique. Le summum est atteint quand Hillel présente le « houmous », cette purée de pois chiches très orientale, comme « un lien sacré. »
Mais enfin Hillel abandonne ses préjugés. Ils dansent, dans une symétrie parfaite, une fluidité harmonieuse où s’enchaînent les glissades, les déroulés-enroulés-développés, les balancés, les équilibres et les portés.
La danse semble alors élaborer une coexistence pacifique et abolir les murs des frontières ? Il a été créé en 2013 à Tel Aviv, et depuis, il tourne.
Hillel Kogan serait-il cet artiste universel dont nous rêvons tous ?
Photo : © Gadi Dagon
We love Arabs texte et chorégraphie de Hillel Kogan
Théâtre du Rond-Point
Jusqu’au 8 octobre à 18 h 30
01 44 95 98 21
Ensuite tournée internationale jusqu’au 28 juin 2018
En Australie, en Belgique, mais aussi en Touraine, en Anjou, en Vendée, en Poitou… Renseignez-vous.
www.theatredurondpoint.fr
16:56 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, danse, humour, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, théâtre du rond-point, hillel kogan | Facebook | | Imprimer