Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/06/2018

Théâtre à lire… et à jouer

 

 

 

théâtre,livre,culture,éducation écologieCe n’est pas la première fois que Jean-Paul Alègre, fait vibrer sa corde écologique. Déjà il y a quelques années, Blaye avait résonné de sa parole poétique, mais aussi prophétique :

« Moi, l’eau de la Gironde, je suis la belle de l’Estuaire. Lourde, lente et vive, ronde. Puissamment, je glisse vers la mer. »

« Moi l’eau de la Centrale, je suis la gardienne de l’atome. Silencieuse, transparente, secrète. Sans vagues, sans rides, je veille sur le sort des hommes... »

Aujourd’hui, avec Le Tourbillon de la Grande Soif, il crie son désespoir de constater que l’espèce humaine court à sa perte.

« Celle qui veille » a d’abord été « Celle qui pêche », elle est devenue la femme « qui sait » avant de terminer « Celle qui passe ». Poignant personnage, magnifique, idéale et vaincue. Elle seule, moderne Cassandre, aurait pu sauver les humains de la folie destructrice qui les conduit à « la catastrophe ». Mais la guerre eut lieu et Troie fut détruite. Écoute-t-on la voix de la raison quand les chefs ne pensent qu’au profit ? Face à elle et contre elle se dresse un personnage cynique et énigmatique dont le nom est un palindrome. Autour d'elles, des faibles, des cupides ou des ignorants. L'humanité est en danger. Peut-on encore la sauver ? 

Mais je vous laisse découvrir la pièce, et la monter peut-être. Seize personnages, mais on peut la jouer à quatre. Jean-Paul Alègre, fidèle à ses « distributions évolutives » tient compte de votre budget. Et, fidèle à l’idée qu’il se fait du théâtre, il en fait une tribune.

 

 

Le Tourbillon de la Grande Soif de Jean-Paul Alègre

L’Avant-Scène Théâtre, collection des Quatre-Vents, 10 €

 

 

 

08/06/2018

Kabarett

 

 

Théâtre, théâtre de Poche, cabaret, musique, stéphene Druet, Marisa BerensonKabarett. Curieuse façon d’écrire « cabaret » penserez-vous.

– « Vous qui prônez partout l’usage de la langue française, vous voici germanisante ? » 

- Point du tout ! En français médiéval « tenir kabaret » apparaît dès le XIIIe siècle. Et connaissant un peu les directeurs du Poche-Montparnasse, cette orthographe a dû les réjouir. Quant à leurs spectateurs, ils en ont été… aux anges. Ange Bleu, évidemment !

Mais si le film de Sternberg situe son action en 1925, celle de Berlin Kabarett de Stephan Druet se situe un peu plus tard, au moment où, conséquence de la crise économique, le parti nazi passe de 3 % à 30%.

Dans le cabaret berlinois que dirige Kristen (Marisa Berenson), les musiciens sont juifs, communistes et homosexuels. Tout pour déplaire au petit moustachu qu’ils vont s’efforcer de combattre. Karl (Jacques Verzier ou Olivier Breitman) et Fritz (Stéphane Corbin ou Simon Legendre) tentent d’alerter du danger qui monte. En vain.

Stéphane Druet dit avoir été « élevé sans l’univers du cabaret », et si sa fascination pour le film de Bob Fosse, celui de Visconti (Les Damnés) et celui de Liliana Cavani (Portier de nuit) est avouée, disons-le tout net, son Kabarett est original, puissant et dérangeant. Sans doute la tragédie de Mary Marquet qui livra son fils à la Gestapo lui a-t-il inspiré ce portrait de mère monstrueuse qui dénonce son fils Viktor (Sebastiàn Galeota). Cependant la trame est neuve, ses propres textes sont si justes qu’ils se mêlent subtilement aux « morceaux d’anthologie » et qu’on les applaudit avec le même enthousiasme, comme les musiques de Stéphane Corbin associées à celles de Kurt Weill, Friedrich Hollaender, Fred Raymund, Dajos Bélia, Henri Christiné.

Ajoutez-y des costumes de Denis Evrard, des chorégraphies de Alma de Villalobos, des lumières de Christelle Toussine et l’atmosphère de décadence des tableaux d’Otto Dix et George Grosz. C’est troublant et on n’en sort pas indemne.

Marisa Berenson, que nous n’avions jamais vue sur scène, est l’impressionnante reine de la nuit et ses complices devenus victimes vont vous bouleverser.

Retenez vite votre table pour ce Kabarett.

 

 

 

 

Berlin Kabarett de Stéphane Druet

Théâtre de Poche-Montparnasse

Jusqu’au 15 juillet

Du jeudi au samedi à 21 h, dimanche 17 h 30

01 45 44 50 21 75

www.theatredepoche-montparnasse.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

05/02/2018

Pas de bobards sur la guerre !

 

 

 

Théâtre, Guerre de 14-18, Comment parler de la guerre aux enfants ? Comment, à l’heure des commémorations du centenaire, les émouvoir sur le sort de ces milliers de jeunes hommes qui laissèrent dans les tranchées boueuses leurs illusions, leurs espoirs et leur vie ?

Alexandre Letondeur, s’inspirant des « journaux des tranchées » a conçu Le Petit Poilu illustré comme un époustouflant numéro de clowns. Il montre avec humour la volonté des puissances, l’enchaînement des alliances, la cruauté de hiérarchies militaires et son mépris de la chair à canon, en jouant sur le grotesque des situations, des costumes (Pierre-Jean Beroy), de l’équipement.

L’auteur est Paul, l’Auguste du duo, qui encaisse toutes les avanies avec l’air naïf d’un brave poilu. Romain Puyuelo (Ferdinand) est son partenaire autoritaire et suffisant. Et sous la direction de Ned Grujic, les deux compères, revenus de l’au-delà nous conte la Guerre sans verser dans le pathos.

Et pourtant ! Ces deux hommes, n’en reviendront pas ! Ils vont mourir à Verdun pour « garder le terrain conquis », quinze fois abandonné, quinze fois repris. Ils citent les chefs indifférents : Joffre et Nivelle. Ils chantent la terrible Chanson de Craonne, hymne de leur désespoir. Et La Madelon de la victoire qu’ils ne pourront entonner avec les vainqueurs.

La scène commence dans une chambre d’enfants, mais chaque objet, tableau, parc, poupées, fusil de bois, est vite détourné de sa fonction. À la guerre, c’est toujours les mêmes qui trinquent !

Ils questionnent les enfants qui assistent au spectacle, et qui vibrent aux injustices. Et ces échanges forment l’esprit critique qui manque aujourd’hui à tant de frères humains. Les dates sont rigoureusement données, les faits avérés, car on ne peut pas mentir aux enfants ni raconter des bobards aux adultes !

Ce spectacle tourne depuis 2014, et va encore tourner. Ne le manquez pas.

 

 

Le Petit Poilu illustré d'Alexandre Letondeur

Jusqu’au 24 mars au Lucernaire

01 42 22 66 87

Mercredi et samedi à 14H30, dimanche 14H

Et pendant les vacances scolaires du mardi au dimanche

 

 

En tournée :

 

 


- 25 mars 2018 au Pecq (78)
- 27 mars 2018 à La Chapelle Saint Luc (10)
- 7 avril 2018 à Bailly (78)
- 10 avril 2018 à Brunoy (91)
- 3 au 5 octobre 2018 à Beaugency (45)
- 12 octobre 2018 à St Quentin Fallavier (38)
- 16 et 17 octobre 2018 à Clermont-Ferrand (63)

- 19 et 20 octobre 2018 à Avallon (89)

- 24 octobre 2018 à La Ferté-sous-Jouarre (77) –

- 11 novembre 2018 à St-Georges-sur-Cher (41)

- 12 novembre 2018 à Eragny (95)
- 14 novembre 2018 à St Dié-les-Vosges (88)
- 16 novembre 2018 à Longvic (21)
- 20 novembre 2018 à Dax (40)
- 24 novembre 2018 à Lambesc (13)
- 27 novembre 2018 à Rognac (13)
- 19 au 22 décembre 2018 à Pontarlier (25)