07/01/2009
Bals musette
Jean-Pierre Bodin nous a déjà raconté des histoires de quand il était jeunot, et que l’harmonie municipale faisait les beaux jours de Chauvigny. Et comme sa mémoire garde le souvenir des fêtes populaires, noces, banquets et bals musette, il s’installe, Chemise propre et souliers vernis afin de faire revivre les soirées de François et de Jeannot l’accordéoniste.
Il n’est pas seul : de joyeux complices l’accompagnent : Bertrand Péquèriau (batteries, guitares) Éric Proud (accordéon, concertina, guitare, claviers), Bruno Texier saxophones, flûte, bugle, guitare basse). Tous les quatre nous font revivre les belles soirées du temps où le parquet s’installait sur la place du village, et où, aux premières notes du paso-doble, les gars s’élançaient vers les filles pour leur faire perdre la tête…
« Bon musicien, et en plus, il est rigolo », Jeannot l’accordéoniste a un répertoire éclectique. Avec les chansons d’Alexandrine Brisson, Jean-Pierre Bodin tient beaucoup du personnage qu’il incarne. Il anime la salle, dirige les spectateurs dans un exercice de récapitulation, paroles et gestes, et au final, les invite à danser sur scène : « le bal est ouvert ! le bar est ouvert ! »
Si vous voulez commencer l’année gaiement, il y a bal tous les soirs aux Artistic Athévains, sans chichi, car les souliers vernis ne sont pas obligatoires…
Chemise propre et souliers vernis
jusqu'au 8 février à 20 h 30
Théâtre Artistic Athévains
01 43 56 38 32
puis en tournée dans toute la France
16:37 Écrit par Dadumas dans danse, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, danse, musique | Facebook | | Imprimer
15/11/2008
Faire vibrer la ménagère
Qu’est-ce qui fait vibrer la ménagère de moins de cinquante ans (et les autres) qui regarde la télé à longueur d’années ? L’Amour, toujours ! Et si les producteurs d’émissions (plus ou moins médiocres) n’en tiennent pas compte, leur audience chute ! Car elles font « la pluie et le beau temps /Sur le petit écran ». Les ménagères (Alma de Villalobos, Cécile Nodie, Laurie May), robe verte, robe bleue et robe jaune bordées de peluche douce à l’ourlet, portent des dessous de simili-cuir, culottes et corselets noirs, érotiques et dominateurs.
La mise en scène de Stéphan Druet est inventive. Les lettres « A-u-d-i-M-A-t » constituent un décor astucieusement construit. Les deux A, l’un à jardin, l’autre à cour, se souviennent les rébus d’Hugo*. Ils s’ouvrent en tables et les deux producteurs rivaux y tiennent leur bureau. Le M se sépare en deux colonnes adverses, vases communicants des « belles audiences » de l’un et des « pertes d’influence de l’autre ». « Quand on est producteur, on n’est pas enfant de chœur », et tous les coups bas sont permis. Quand l’émission de M. Slidge (Frédéric Norbert) cartonne, celle de M. Chaussette (François Briault) cafouille. Christiane Serpentin (Valérie Zaccomer) chargée des pourcentages et des classements de l’Audimat fait équipe avec une assistante déçue : Ilda (Alice Decelle). Toutes deux manipulent le jeune présentateur Etienne Poule (Sinan Bertrand), et Violette (Amala André) la séduisante animatrice.
Rassurez-vous, au royaume de la comédie musicale, on n’achève pas les concurrents. Les enquêtes et les fluctuations de l’opinion publique s’en chargent. Et l’humour aussi, car la musique et les lyrics de Tancrède dynamitent tout réalisme.
Stéphan Druet a travaillé longtemps avec la compagnie des Brigands.
Maintenant avec Tancrède, il a trouvé un auteur compositeur contemporain exceptionnel.
Ah ! Vive la télé sur scène avec de tels interprètes. Ils sont tous épatants.
« Va y avoir des remous » dans le domaine de la comédie musicale tant l'équipe est talentueuse !
* Voir note sur l’exposition : L’esprit de la lettre automne 2007 et en particulier Victor Hugo, Rébus amoureux pour Léonie d’Aunet, vers 1858. Maison de Victor Hugo.
Au Trianon
depuis le 13 novembre
01 44 92 78 04
Depuis le 13 novembre
22:54 Écrit par Dadumas dans danse, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : comédie musicale, théâtre, télévision | Facebook | | Imprimer
29/05/2008
Au pays des monstres domptés
Voilà plus de vingt ans que des vagues de soie, de toile ou de peluche glissent, flux et reflux, sur les scènes du monde entier, que des personnages, doublés de marionnettes s’y débattent, et que des marées de plaisir submergent le public aux spectacles de Philippe Genty et Mary Underwood. Avec Boliloc au Théâtre du Rond-Point s’achève une tournée commencée à Nevers en novembre 2007.
On sait combien il est difficile d’apprivoiser ses monstres intérieurs. Alice (Alice Osborne) la ventriloque, ne maîtrise plus les siens. Doc, à la tête de beau ténébreux, lui soutient qu’il n’est « pas une marionnette », et il ose même affirmer : « je suis toi ». Quant à l’avorton pétomane qui lui sert de double et de rival, il est si turbulent qu’il risque d’éliminer son rival. Mais ces deux êtres furieux sont en réalité des affamés de tendresse, ils sont prêts à risquer leur vie pour aller chercher la clé des « souvenirs interdits » au plus profond des méandres de la mémoire d’Alice. Là où rôde un motocycliste, vêtu comme l’homme invisible. Là où la hante une maison en flammes.
Ces marionnettes deviennent de vrais personnages. Scott Koehler en amoureux transi et Christian Hecq en troublion rageur s’engagent dans des métamorphoses successives. Au bout du voyage, le pays des monstres domptés leur ouvre le coeur de la belle.
Secoués de décharges électriques, bousculés par des vagues impétueuses, des contractions tectoniques, des déferlements de lames de plastique, ils sautent, rampent, vibrent, roulent, s’envolent, danseurs d'un sabbat affolant. Le pantin grimaçant et flatulent devient clown céleste, acrobate de l’espace, flottant dans une galaxie fabuleuse. Osons le mot « génie » !
La musique des espaces infinis guide le spectateur dans ces tourbillons où tout est beauté, mouvement et illusion. On ne verra plus jamais les poupées des ventriloques de la même façon.
Boliloc de Philippe Genty
Théâtre du Rond-Point-salle Renaud-Barrault
Jusqu’au 29 juin
01 44 95 98 21
photos : Brigittte Enguerand