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22/03/2007

Pour de rire

Enfin une bonne nouvelle ! Un festival pas comme les autres : « Paris fait sa comédie », On connaissait les bienfaits du « Rire médecin », à partir du 28 mars, Paris fait soigner la morosité.

Ce n’est pas encore remboursé par la sécu, mais un « Pass » unique à 12 euros, c’est donné pour voir :

35 scènes, 60 spectacles, 300 artistes, dont : Anaïs, Guy Bedos, Michel Boujenah, Ramzy Bedhia, Clémentine Célarié, Les Chevaliers du Fiel, Christophe, Clair, Les Joyeux Urbains, Gérald Dahan, Jérome Daran, Jamel Debbouze, Fatals Picard, Julie Ferrier, Brigitte Fontaine, Arthur H, Jacques Higelin, Sylvie Joly, Yvan Le Bolloc’h, Fabrice Lucchini, Roland Magdane, Marcel et son orchestre, Denis Maréchal, Georges Moustaki, Mustapha, Jacques No, Tom Novembre, Frédéric Recrosio, François Rollin, Anne Roumanoff, Laurent Ruquier, Bruno Solo, Agnès Soral…On en passe et des pires…

Mais on rira aussi en décentralisation puisque la SACD a placé l’année 2007 sous le signe de l’humour et soutient aussi :

Le  Jamel comedy club à Paris et en tournée

Le festival « Juste pour rire », Nantes-Atlantique

Le théâtre Point-Virgule.

N’hésitez plus à acheter votre Pass, car mourir de rire, c’est la seule mort qui vous fasse ressusciter.

13:35 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

Un doux secret

 

Quel tracas pour un père d’avoir deux filles à marier ! L’aînée, Elisetta (Karine Godefroy), est fière, la cadette, Carolina (Gaëlle Pinheiro),  est tendre. Le seigneur Geronimo (Pierre-Michel Dudan), riche marchand de Bologne, croit avoir trouvé la tranquillité quand Paolino (Gorka Robles-Alegria), son commis, lui transmet l’engagement du Comte (Frédéric Bang-Rouhet) à épouser Elisetta.  Hélas ! Dès la première rencontre, le Comte n’a d’attentions que pour Carolina et repousse Elisetta. L’aînée tient à ses prérogatives. La cadette refuse de se laisser marier d’autant qu’elle n’est plus libre. Elle s’est unie secrètement à Paolino. Le père l’ignore, la tante aussi, qui est veuve et a des vues sur le jeune homme. Alors les quiproquos succèdent aux malentendus.

L’action, commencée en costumes modernes stricts et chics mais noirs, se colore à la fin du deuxième acte de taffetas chatoyants ou brodés,  et de perruques poudrées (costumes de Dominique Bourde). Le décor est immuable, une jolie terrasse où un labyrinthe de verdure conduit les protagonistes. Au fond un ciel clair nuancé de rose veille sur les amours et rappelle l’harmonie strehlerienne.  Décor et lumières sont signés François Cabanat pour cette mise en scène très enlevée d’Anne-Marie Lazarini. 

 L’expérience de sa mise en scène de La Traviata  en 2005, a permis à la directrice du théâtre de réaliser son vœu secret : accueillir aux Athévains une œuvre lyrique. Il a fallu dégager une fosse d’orchestre. Toutes difficultés aplanies, avec huit musiciens de l’Orchestre-Studio de Cergy-Pontoise, la musique de Cimarosa court, allegro, tout en cordes espiègles. Le livret de Giovanni Bertati gambade vers une fin heureuse.

Au dénouement, on aimerait présenter ses félicitations…

                                                                                                        

 

Il Matrimonio segreto (Le Mariage secret),

Opéra bouffe de Domenico Cimarosa.

Depuis le 6 mars

Artistic-Athévains

01 43 56 38 32

les 24, 25 et 26 mai au Théâtre de Jouy-le-Moutier (95) 

10:10 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

21/03/2007

Revenir et mourir

L’intérieur est cossu, l’atmosphère est tranquille. Une baie vitrée ouvre sur le jardin d’hiver. Régine (Elisabeth Ventura) entre, vêtue d’une robe grise comme une parente pauvre ou une servante : elle vient allumer le feu. Le portrait du maître décédé trône au dessus de la cheminée. Bel homme, auquel le « jeune maître », Oswald Alving (Arnaud Denis) ressemble. Dans Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde donnait à une peinture, les stigmates des crimes que son héros perpétrait. Le jeune metteur en scène, Arnaud Denis a dû s’en souvenir. Car, malgré l’aisance de l’intérieur bourgeois, il manque un morceau au cadre et le manteau de la cheminée semble rongé par quelque prédateur  xylophage. Les décors de Millie, les costumes d'Emmanuel Peduzzi, sobres et intelligents ont installé le drame.

Oswald Alving (Arnaud Denis) est artiste peintre, il est revenu dans la maison familiale, et sa mère, Madame Alving (Michèle André) peut enfin lui témoigner la tendresse dont elle se privait. Pour quelles raisons ? Le mari décédé, l’homme du portrait, a mené une « vie de débauche » ! Le terme a été « employé par le médecin » et Mme Alving le répète au pasteur (Jean-Pierre Leroux). Elle a « porté sa croix avec humilité », elle a « fait son devoir », mais le « ver » est passé dans le fils menacé de « ramollissement cérébral » à brève échéance. Il s’est amouraché de la jeune protégée que Mme Alwin a arrachée à  Engstrand (Bernard Métraux), un autre père indigne. Cependant, Régine ne pourra pas l’épouser, ni Oswald chercher quelque rédemption dans l’amour, puisque le la jeune fille est une fille adultérine de son père… Quand Mme Alvin les aperçoit dans le jardin d’hiver, elle  croit voir « des revenants » : son mari et la servante Joanna.

 

Pères coupables, femmes humiliées, pasteur hypocrite, Ibsen peint une société close qui condamne les artistes dont elle fustige la « flagrante immoralité », mais accepte des turpitudes autrement destructrices. Mme Alvin rejette trop tard cette vie de façade, cette « morale, cause de tous les malheurs des familles. » Plus de soleil pour le pauvre Oswald ! Il est revenu pour mourir.

Les comédiens sont admirables, Arnaud Denis ténébreux et fébrile, tout en nerfs, Bernard Métraux cauteleux et inquiétant, Elisabeth Ventura fragile et dure, Michèle André raidie de chagrin dans le corset qui la maintient dans le droit chemin, Jean-Pierre Leroux guindé et prude, que les lumières de Laurent Béal cernent et isolent, et la musique de Philip Glass enveloppe.

Ces Revenants  parlent de secrets enfouis et de vies dévastées : un grand Ibsen révèle un jeune metteur en scène de valeur.

 

 

 

   

 

Les Revenants d’Ibsen au Théâtre 13

jusqu’au 15 avril

01 45 88 62 22

19:10 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer