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05/04/2007

Le nom du Père

  Les grands prix littéraires portent un nom, celui de l’Académie qui les décerne : « Goncourt », par exemple, ou celui d'un parangon : "Prix Gérard Philipe", ou d’un fondateur : « Prix Nobel ».

Le Grand  Prix de littérature dramatique, trois ans d’âge, aurait pu s’appeler du nom du ministre qui l’a créé : « Donnedieu de Vabres », ce qu’une famille de grands serviteurs de l’État n’aurait pas, je pense, désapprouvé.

Mais vous connaissez la sensibilité des théâtreux. Il valait mieux trouver un nom parmi les auteurs dramatiques. Le nom du père instruirait alors des qualités du fils. 

Prix Beaumarchais ? C’était déjà pris.

Prix Molière ? Un nom internationalement connu et reconnu par tous ceux qui, sur cette planète pratiquent le Théâtre, il jouit d'une excellente réputation. Mais on a craint, en haut lieu et ailleurs, qu’il n’y ait confusion avec Les Molières. Aurait-ce été si grave ?

Au nom du Père, ne froissons pas les susceptibilités claniques…

Alors ? Prix Corneille ? Trop classique !

Pourquoi pas : Prix Hugo ?

Ah ! en voilà un qui y croyait, à la littérature dramatique, et qui faisait même office de metteur en scène, n’hésitant ni à retoucher un décor, ni à contrarier Mademoiselle Mars en personne…

Il a tâté de tout, roman, essais, poésie, et son œuvre génère autant d’adaptations que la Bible. À Londres par exemple, ses Misérables  tiennent l’affiche depuis décembre 1985. Il y a eu 24 millions de spectateurs à Londres, 40 millions dans le monde entier : 27 pays et 16 langues différentes.

Alors, prix Hugo ? Qu’en pensez-vous ?

04/04/2007

Grand Prix de littérature dramatique 2007


Qui ose encore dire qu'il n'y a plus d'auteurs ? Si vous entendez un grincheux l'affirmer envoyez-le se plaindre ailleurs...

Le  Grand Prix de littérature dramatique a été attribué cette année à :

 

Joël Pommerat  pour sa pièce Les Marchands éditée chez Actes Sud-Papiers et  Mohamed Kacimi a reçu une mention spéciale du jury pour Terre sainte  éditée dans la collection des Quatre-Vents de L’Avant-Scène Théâtre.

 

Rappelons que le jury est composé uniquement d'écrivains de théâtre. C’est donc par ses pairs que le lauréat est couronné. Ce prix, initié par le ministère de la Culture et de la Communication, organisé par l’ANETH, en association avec la SACD et les EAT, affirme que le Théâtre s’inscrit dans la littérature. La pièce de théâtre véhicule d’abord notre langue, avec sa richesse, ses nuances, sa précision. Elle témoigne des mœurs de notre temps, de nos interrogations sur le monde, sur les autres.

Cette année, 28 éditeurs avaient envoyé 78 pièces.

Un premier tour en a sélectionné 26, le second, 6. Gageons que les débats ont été longs, et le choix difficile pour qu’émerge une « mention spéciale » à un candidat qu’on ne peut pas récompenser, mais qu’on veut distinguer.

C’est maintenant à vous, public, de décider quel est le meilleur, ou plutôt celui qui vous plaît, celui qui vous préférez… Car c’est toujours vous qui avez le dernier mot…

 

 

Petit lexique :

ANETH : Aux Nouvelle Ecritures Théâtrales

 SACD : Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Attention D de drama (action) ne signifie pas qu'ils sont tristes : ce sont souvent de joyeux Drilles.

EAT : Ecrivains Auteurs de Théâtre

10:30 Écrit par Dadumas | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, littérature, culture |  Facebook | |  Imprimer

25/03/2007

Polémique

Je croyais naïvement qu’un comédien entrait à la Comédie-Française grâce à ses talents dramatiques reconnus par tous, soit à la sortie du Conservatoire, ou distingués par ses pairs au vu de ses prestations théâtrales. Vous le pensiez aussi. Nous avions tort.

François Koltès, ayant droit de Bernard-Marie Koltès parle de faire interdire les représentations de Retour au désert, (voir la note du 20/02/07) après les trente représentations prévues au contrat, au motif que le rôle d’Aziz (Michel Favory) n’est pas joué par un comédien algérien. Michel Favory ne l’est qu’à moitié puisque sa mère était kabyle, et il réussit superbement, par son talent et son métier, à nous faire croire qu’il est tout entier l’indigène qu’il interprète.

Mais quelle curieuse façon de concevoir le rôle du comédien !

Car alors, Gérard Philipe  qui n’était pas un hidalgo n’aurait jamais dû jouer Le Cid, ni Orson Welles Othello, puisqu’il n’était pas maure. Et pourquoi Marcel Bozonnet en son temps, a-t-il autorisé Rachida Brakni à jouer le rôle de l’Allemande Marie de Neubourg dans Ruy Blas ?

Assez curieusement, François Koltès ne protestant pas contre le fait que le rôle de Saïfi soit tenu (et magnifiquement) par Imer Kutllovci - qui n’est pas non plus algérien, mais possède un joli talent distingué par ses professeurs au conservatoire, - ne doit-on pas penser que l’attaque contre Retour au désert se situe ailleurs ?

Dans une zone sensibilisée par les discours identitaires actuels, ou dans les strates secrets de la famille Serpenoise avec laquelle Bernard-Marie Koltès réglait des comptes…

Allez donc voir Retour au désert avant que la liberté de créer n'y soit étouffée, et avant que votre liberté ne vacille…

 Comédie-Française
2 rue de Richelieu, Paris 1er


- Location par téléphone : 0825 10 1680

12:10 Écrit par Dadumas dans culture, éducation, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Théâtre, culture |  Facebook | |  Imprimer