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08/12/2017

Pierre Sauvil : à lire et à jouer.

 

 

théâtre,pierre sauvil,fréquence théâtrePierre Sauvil a le regard pétillant de malice, et le sourire ironique. Ses pièces lui ressemblent, et vous conduisent de rebondissements en ruptures, « à sauts et à gambades » (aurait dit Montaigne), vers des actes audacieux et inattendus.

Un couple constate que les gens qui s’aiment finissent par se disputer et rompre. Quand on n’aime pas la solitude, comment faire ? Facile ! Si on ne s’aime pas, on devrait pouvoir se supporter. C’est le raisonnement qui a conduit Sébastien et Chloé à vivre ensemble en bonne entente face à Bérénice et Oscar qui se chamaillent sans cesse. Ça vous paraît absurde, et pourtant c’est logique ! Comme le fait qu’Oscar passe Bérénice par la fenêtre puisque la porte est fermée…

À nos désamours peint des couples qui raisonnent ! Leurs délires sont tout à fait cohérents. Et si vous vous laissez entraîner dans leur dialectique, vous n’avez pas fini d’en rire !

Je ne vous dirai pas ce qui s’est passé au Chameau bleu. Non, il ne s’agit pas de l’antithèse de l’éléphant rose… Mais sachez que Charline, mariée à Guillaume a passé la nuit au Chameau bleu avec Ludovic, le mari de Lola ! Et que Lola n’est pas du genre à pardonner une incartade ! Comme de son côté Charline n’y voit pas autre chose qu’un « accident du travail », les protagonistes ne sont pas sur le chemin de la paix. Ou alors celui de la paix éternelle…

Dans cette livraison de Fréquence Théâtre, les amateurs de théâtre comique vont se régaler. Pierre Sauvil en est le maître incontesté.

 

 

À nos désamours et Le Chameau bleu de Pierre Sauvil, in Fréquence Théâtre N°67, éditions de la Traverse, 12, 50 €

www.librairieduspectacle.com

 

 

21/11/2017

Du côté de chez Eugène

 

 


Théâtre, 13e art, Ionesco Romane Bohringer, Stephan Wojiowicz, Pierre Pradinas
Inspirée par ma méthode assimil pour apprendre l’anglais, La Cantatrice chauve, créée en 1950, donna à Eugène Ionesco la qualité de dramaturge de l’absurde. Il paraît que le titre provient d’un lapsus de répétition. Le comédien, devait dire « l’institutrice blonde », un trou de mémoire lui substitua : « cantatrice chauve ». L’anecdote est jolie, je ne sais pas si elle est exacte, on raconte tellement de choses… absurdes !

Ce qui compte pour nous, c’est que le nouveau théâtre du XIIIe arrondissement, l’ait inscrite au programme de sa saison. Pierre Pradinas, la met en scène, dans un décor turquoise impression cachemire (scénographie Orazio Trotta et Simon Pradinas), dans lequel les aiguilles de la pendule battent la breloque. Car bien sûr, les deux consignes essentielles sont : « ni chronologie, ni réalisme ».

Les Smith reçoivent les Martin. Vous le savez déjà. Théâtre, 13e art, Ionesco Romane Bohringer, Stephan Wojiowicz, Pierre PradinasRomane Bohringer donne à Mrs Smith un sourire lumineux teinté de fantaisie. Elle virevolte, légère et court vêtue, tandis que Stephan Wojtowicz en Mr. Smith lui oppose une placidité bougonne et obstinée. La bonne (Julie Lerat-Gersant), gracieuse Mary, affirme que « tout est anglais ». M. Martin (Matthieu Rozé) et Mme Martin (Aliénor Marcadé-Séchan) ne s’étonnent de rien, même quand le Capitaine des pompiers (Thierry Gimenez) prend feu pour la bonne.

Comme tout (ou presque) a déjà été dit sur ce classique du genre, visant l’absurdité des relations sociales, les conventions incongrues, les phrases banales et la médiocrité des petits bourgeois, nous ne donnerons qu’un seul conseil : pour (re)découvrir l’univers de Ionesco, allez, du côté de chez Eugène, voir cette Cantatrice chauve !

 

Photo © William Pestrimaux

La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco

Théâtre Le 13ème Art
depuis le 14 novembre et jusqu’au 10 décembre

01 53 31 13 13

www.le13emeart.com

 

 

19/11/2017

Rendez-vous au Poche

 

 

 

 

Au Poche-Montparnasse, on reprend Colette et l’amour, une sorte de conférence baptisée « cabaret littéraire » qui avait eu tant de succès la saison dernière.


Théâtre, Théâtre de Poche, Colette, Philippe Tesson, Judith Magre, Elisabeth Quin Philippe Tesson nous invite à suivre les amours de Colette et à découvrir une femme qui sut épanouir sa sensualité, affronter le scandale, mais jamais la solitude.

Colette eut des maris, des amants, des amantes. Plus personne ne s’en choque aujourd’hui, mais les mœurs de la fin du XIXe siècle étaient plus hypocrites et la femme libre perdait sa réputation. Colette en a secoué les préjugés.

Philippe Tesson retrace le parcours de l’adolescente curieuse et effrontée, bercée des mystères de la nature dans sa Puisaye natale, à la dame percluse de rhumatismes du Palais-Royal. Judith Magre, souveraine, lit les textes de Colette de sa voix chaude, avec des mines de chatte gourmande qui auraient ravi l'auteur. Elisabeth Quin les commente, Jean-Baptiste Doulcet au piano, les illustre avec les œuvres de Ravel, Fauré, Debussy, ses amis.

Philippe Tesson digresse, Elisabeth Quin proteste, Judith Magre s'en égaie, le public s’en réjouit. Le dialogue savoureux d’une disputatio impromptue nous ravit.

Ils dissertent aussi et dissèquent ses attitudes, sa soumission au mufle que fut Willy, l’initiateur de « l’harmonie tertiaire de l’amour », et des amours saphiques : Georgie (qu’elle appelle Rézi dans les Claudine), Polaire dont la taille était si menue qu’un faux-col pouvait lui servir de ceinture, Missy qui la donna à Henri de Jouvenel en disant : « Je vous confie une enfant étourdie et sans beaucoup de sens moral. » Comme si la morale importait quand on aime ! Enfin, il y eut « l’amant incandescent », Bertrand de Jouvenel, de trente ans son cadet…

Non, je ne vous dis pas tout, car vous avez rendez-vous le jeudi soir avec de brillants causeurs qui vous apprendront encore bien des secrets…

 

 

Colette et l’Amour conçu et animé Philippe Tesson

Théâtre de Poche-Montparnasse

Le jeudi à 20 h 30

Jusqu’au 11 janvier

01 45 44 50 21

www.theatredepoche-montparnasse.com