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14/04/2011

Embrassez- moi…

 

 

Quelle idée délicate, d’avoir choisi les dialogues amoureux des films de Prévert, pour le « festival Hugo et égaux 2011 » où Prévert est l’égal de Hugo. Danièle Gasiglia, spécialiste de Prévert a élaboré une « conférence spectacle » où les acteurs du Pôle emploi du spectacle de Paris et des étudiants de la Sorbonne nouvelle dirigés par Jean-Paul Zennacker, interprétaient Nelly et Jean de Quai des brumes, Estelle et Charles du Crime de M. Lange, Garance et Baptiste des Enfants du Paradis, Catherine et André de  Remorques, Agnès et Albert dans Les Amours célèbres, Anne et Gilles des Visiteurs du soir, Françoise et François du Jour se lève, Malou et Diego des Portes de la nuit. Quels qu’ils soient, où qu’ils se rencontrent, les amoureux de Prévert, n’hésitent pas. Ils sont  sans préjugés, l’amour les métamorphose et les libère de toute attache. « Embrassez-moi », disent les héroïnes, qui se sentent enfin « vivantes », et pour qui le bonheur est « simple ». Qu’importe l’opinion publique, « ce que racontent les gens, n’empêche pas les choses d’être belles ! ».

Les mêmes acteurs donnent quatre pièces courtes de Jacques Prévert : Le Visiteur inattendu, Antinéodrame, Silence on tourne, et le Tableau des Merveilles, adapté de Cervantès. Quatre petits bijoux d’humour et de subversion dont nous avons redécouvert la force.

Ne manquez donc pas les deux représentations exceptionnelles…

 

samedi 16 avril à 21 h

dimanche 17 avril à 17 h

À la galerie de la Fond’Action Boris Vian,

6 bis, cité Véron, Paris 18e

Entrée libre

 

13/04/2011

Saudade et Sombras

 

 

Deux soirées ! Ils n’étaient à Paris que pour deux soirées !

Ils ? Des fadistes : José Manuel Barreto, Raquel Tavares, des acteurs : Emilia Silvestre, Pedro Almendra, Pedro Frias, les danseurs : Carla Ribeiro, Francisco Rousseau, Mário Franco (qui joue aussi de la contrebasse), et les musiciens : Mário Laginha (piano), Carlos Piçarra Alves (clarinette), Miguel Amaral (guitare portugaise), Paulo Faria de Carvalho (guitare), pour Sombras. Ils viennent du Théâtre national Sāo Joāo de Porto

La création de Ricardo Pais entrelace trois textes dramatiques Castro d’Antonio Ferreira, Luis de Sousa d’Almeida Garrett, et Figurants  de Jacinto Lucas Pires afin de dire combien « notre tristesse est une immense joie ». La tragique histoire des amours d’Iñès de Castro et de l’infant Pedro avait inspiré au jeune Victor Hugo de quinze ans, sa première pièce. Le sombre drame se chante ici, et les fados, les danses, prennent une couleur moins funèbre. La douleur s’épanche dans la mélancolie. Mais on manque de mots pour décrire la sauvage beauté de la saudade.

La seconde histoire est celle du soldat qui revient de la croisade alors que sa veuve est remariée. Le roi Dom Sébastien, disparu après la bataille de Ksar El-Kébir en est le héros. Pour lier les deux, deux présentateurs de télé, des figurants, qui déconstruisent la mémoire, et traversent le temps. De magnifiques projections vidéos (Fabio Iaquone, Luca Attili) ajoutent des couleurs nostalgiques dans un univers empreint de poésie, que colore la poignante musique de Mário Laginha.

« Pour que je revoie cette vie perdue que je n’ai jamais su vivre », dit une de leurs chansons….

Peut-être l’an prochain, resteront-ils plus longtemps,

 

Théâtre de la Ville

11 et 12 avril

 

12/04/2011

Dernière rencontre

 

 

 

Les réunions de famille, ou les retrouvailles entre amis sont souvent prétextes à des règlements de comptes sordides. On ne veut pas lâcher le morceau, on prend des gants, on édulcore, et soudain, un grain de sable ! Un mot mal choisi, un geste incompris, et le masque de la courtoisie tombe. Ce qui commençait bien s’achève en drame. Et on ne remettra « jamais les pieds ici » !

Jean-Luc Lagarce, dans Derniers remords avant l’oubli ciselait des dialogues plein de sous-entendus, de dérapages, de repentirs, comme on dit en dessin.

En choisissant de mettre en scène la pièce non sur la scène du théâtre mais dans le foyer, Serge Lipszyc  abolit l’aspect tragique de la mésentente des couples qui se sont réunis afin de décider s’ils vendaient ou non la maison jusque là en indivis. Ils vont, viennent se séparent, montent à la galerie, passent entre les tables des spectateurs, se servent à boire. Lise (Ophélie Marsaud) photographie, suspendant les querelles, ramenant le calme pour le sourire de rigueur. Ce sera leur dernière rencontre. À ce qu’ils disent ! Mais comment les croire, ils sont si à l'aise parmi nous. Après les fâcheries, les serments définitifs, qui sait s'ils ne vont pas se revoir, et recommencer à se disputer, comme dans la réalité ?

C’est astucieux. Paul (Bruno Cadillon) louvoie, Hélène (Valérie Durrin) se contient, Anne (Juliane Corre) ergote, Pierre (Serge Lipszyc) ratiocine, Antoine (Henri Payet) prend ses distances. Le spectateur témoin, comparse de leurs dissensions est impliqué dans l’aire de jeu, embarqué dans l’histoire.

Le théâtre devient d’une simplicité élémentaire. La vie est là, palpitante…

 

 

 

Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce

Théâtre du Ranelagh 19 h

01 42  88 64 44