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24/02/2011

Heureuse Hélène !

 

 

 

 

Elle avait triomphé dans Carmen. Aujourd’hui, elle compose des spectacles où les mots et la musique célèbrent une existence épicurienne. Elle se montre libertine, mais son regard lucide est parfois teinté de mélancolie, voire de pessimisme. Dans Yvette et Sigmund, un peu mordante, jamais méchante, elle approchait la psychanalyse. Dans Un soir à Montparnasse, elle jouait avec les textes et les chansons des Montparnos.hélène delavault,lucernaire,cabaret

Aujourd’hui elle part en quête du « bonheur ». En une vingtaine de chansons, elle folâtre dans un répertoire réaliste (J’vieillis, Mon homme) qu’elle ponctue de citations ironiques avec son pianiste (Victorien Vanoosten ou Cyrille Lehn), signe quelques fables sarcastiques, se moque des « veuves jubilantes », renoue avec les philosophes, les chansonniers (Mariage mondain de Noël-Noël), s’amuse de tout ce qui est grave, dénonce les voluptés rares, invalide les contes de fées, se délecte des menues jouissances que la vie nous réserve et conclut mélancoliquement avec Mac-Nab sur le « bien-être » des fœtus, qui sont « morts avant de naître ». Puis elle revient, et chante « y a de la joie ».

Délicieuse Hélène Delavault ! Elle nous fait frissonner de plaisir.

« Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre » disait Éluard.

Et que nous faut-il, à nous spectateurs, pour connaître le bonheur ? Il nous faut Hélène Delavault.

 

 

photo : Jean Tholance.

 

Heureuse ?

spectacle conçu par Hélène Delavault

Théâtre du Lucernaire

à 20 h du mardi au samedi

Dimanche à 17 h

www.lucernaire.fr

01 43 54 32 21

23/02/2011

Chanter Hugo

 

 

Bertrand Pierre chante en français, et ses musiques sont « rythm n’blues ». Il a choisi Victor Hugo comme parolier, et se promène en connaisseur dans les octosyllabes et même les alexandrins. Les vers s’envolent, sonores, lumineux. Un violoncelle, un batteur, un guitariste l’accompagnent, mais il pourrait chanter de sa voix chaude, avec sa seule guitare, cette poésie intimiste de l’amour.

Ses Jeanne, Sarah, et Rose, qui suscitent ses pensées coquines, sa nostalgie ou sa vigueur, forment une escorte aérienne et chatoyante.

Il dit avoir eu « le coup de foudre » pour ces œuvres et déclare « Victor c’est nous ». Vous pensez bien que nous, les amis de Victor Hugo lui sommes reconnaissants de cette confession. Fauré, Liszt, Saint-Saëns, Gounod avaient aussi mis en musique les vers du poète. Qu’un chanteur du groupe Pow Wow, aujourd’hui, leur donne une nouvelle jeunesse nous ravit. "Victor s'impose" dit-il encore. C'est évident...

Certains désapprouveront la puissance de la sono qui conviendrait mieux à une salle de concert qu’au Petit- Hébertot, mais c’est surtout la rareté du récital qui suscite les regrets. Une fois par mois ! Le prochain (et dernier) concert a lieu le 28 mars. Ne le manquez pas !

 

 

Bertrand Pierre chante Hugo

Petit Hébertot

31 janvier, 21 février, 28 mars à 21 h

01 42 91 13 84

11/02/2011

Recrutement spécial

 

 

 

Du temps où le travail existait, les responsables de l’embauche avait à cœur de choisir le meilleur candidat. Aujourd’hui, afin de pourvoir un poste, on multiplie les entretiens afin d’éliminer, avec les pires méthodes. Celui qui reste est-il compétent ? Peut-être ! En tout cas il est cuirassé contre toutes les attaques psychologiques, et prêt à ouvrir toutes les chausse-trapes pour évincer les autres concurrents. Qu’il connaisse le marché, les dossiers, on s’en tape ! Ce qui est important c’est qu’il reste seul…

théâtre tristan bernardC’est avec cette méthode, dite Méthode Grönholm, du nom de la maison mère sise en Suède, que Jordi Galcerán imagine l’entretien auquel sont convoqués, ensemble, Marc (Lionel Abelanski), Pierre (Philippe Vieux), Charles (Yannis Baraban) et Julie (Marie Piton). Les personnages oscillent entre sadisme et sentimentalité, et les comédiens assument toutes les horreurs de leurs rôles. Le décor d’Olivier Post est limpide, les lumières soutiennent l’action.

Au jeu des faux-culs, tous les coups bas sont permis. Et le plus répugnant gagne ! Enfin, pas vraiment, car le dénouement se voudrait « moral ». Encore faut-il se demander si ceux qui démasquent l’hypocrite ne sont pas les plus salauds…

Mis en scène par Thierry Lavat qui signe aussi l’adaptation, quatre comédiens aguerris mettent en garde les spectateurs naïfs contre les manipulations dans les entreprises. On en apprend de belles ! Le texte est mordant, construit dans une progression qui tient en haleine jusqu’au bout.

La soirée serait excellente sans la réflexion qu’elle suscite. On se flingue tout de suite ou on fait la révolution ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Méthode Grönholm de Jordi Galcerán

Théâtre Tristan Bernard

Du mardi au samedi 21 h

O1 45 22 08 40

 

photo : © BM Palazon 

 

 

10:38 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre tristan bernard |  Facebook | |  Imprimer