27/02/2017
Résister
18:05 Écrit par Dadumas | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté, théâtrte, société | Facebook | | Imprimer
14/10/2016
Objet théâtral non identifié
Dans le genre « spectacle inclassable » Blockbuster[1] devrait remporter la palme. On le joue dans un théâtre, mais ce n’est pas une pièce. Il se déroule partie sur écran, mais ce n’est pas de la vidéo, ni du cinéma. On y joue de la musique en live comme on dit aujourd’hui, mais ce n’est pas un concert. Le « Collectif mensuel » qui l’interprète dit s’inspirer du roman de Nicola Ancion Invisibles et remuants, mais ce n’est pas de la littérature. Alors ? C'est un OTNI (objet théâtral non identifié)
Imaginez une joyeuse bande de cinq jeunes insolents : Sandrine Bergot, Quentin Halloy, Baptiste Isaia, Philippe Lecrenier et Renaud Riga. Ils ne respectent rien et surtout pas la richissime industrie du cinéma américain.
Ils ont mis bout à bout « 1400 plans séquences puisés dans 160 films hollywoodiens » (vidéo et montage Juliette Achard). Et sur scène, dans une scénographie de Claudine Maus, des éclairages de Manu Deck, ils synchronisent en direct, sur ces images, des dialogues de leur invention. Doublage des voix, bruitages et musique sont de leur cru et ces garnements court-circuitent l’ordre moral et le politiquement correct. Ils dézinguent le capitalisme et ses dérives, le lavage des cerveaux, les injustices et les crimes.
On n’a jamais fait mieux pour montrer aux spectateurs comment l’image peut être manipulée. On en rit. Mais c’est une belle et impertinente leçon ! Cependant, si on sait ce dont ils ne veulent pas, ils ne nous disent pas ce qu’ils veulent…
Le mieux pour les apprécier et les répertorier est d’y aller vous-mêmes, très vite avant que la censure ne leur tombe dessus…
Blockbuster de Nicolas Ancion avec le collectif Mensuel
Jusqu’au 15 octobre au Théâtre 71 à Malakoff
01 55 48 91 00
En tournée ensuite jusqu’en juin 2017
(en France et en Belgique)
http://www.collectifmensuel.be
[1] - « Blockbuster » nous dit le programme, signifie « qui fait exploser le quartier ».
15:35 Écrit par Dadumas dans Blog, Film, humour, Musique, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, musique, théâtre 71, société | Facebook | | Imprimer
20/02/2009
Discrimination pondérale
La DRH a décidé de dégraisser le personnel. Au propre comme au figuré. Et voilà, Sheila (Karina Marimon), Lily (Isabelle Hétier), Patrick (Xavier Letourneur, qui met aussi en scène) et Claude (Nicolas Thinot) qui décident de devenir minces afin de ne pas se retrouver « dé-crutés ». Néologisme signifiant « virés », puisqu’il est l’antonyme de « recrutés ».
Leur semaine de congé, ils vont la passer ensemble, en jeûnant. Car « le jeûne est une pratique ancienne et répandue ». Toutes les religions inscrivent des périodes de carême à leurs rites. Les règles d’abstinence alimentaire sont draconiennes. Ils n’ont droit qu’aux bouillons (sans graisse), au jus de fruits (sans sucre), et aux tisanes. Ils doivent se peser tous les matins, ne pas sortir du périmètre afin de ne céder à aucune tentation, se purger pour « tout vidanger », et brûler des calories en pratiquant la marche ou quelque exercice physique et spirituel.
Un tableau journalier exhibe la courbe de leur poids. Claude plaisante au début : « le jeûne, ça ne mange pas de pain », mais la faim venant, le découragement le gagne. Patrick devient agressif, Lily de plus en plus déprimée, et Sheila a bien du mal à apaiser les tensions.
Dans cette intelligente comédie de Frédéric Sabrou, ce ne sont plus les canons de la mode qui dictent cette opération morbide, mais l’angoisse de perdre son emploi. En période de crise, le temps est venu de la « discrimination pondérale ». Terrible époque...
Heureusement l’humour éclaire la situation conflictuelle, et adoucit les mœurs cruelles d’une société sans autre repère que l’apparence. C’est mené tambour battant, et les nutritionnistes soutiennent la lutte finale.
On rit, et souvent de soi, car ces quatre cobayes qui regardent la salle comme eux-mêmes nous renvoient le reflet de nos travers…
On n’a plus aucun remords d’aller dîner ensuite, et copieusement ! Rien de tel que le théâtre pour vous ouvrir l’appétit.
Diète Party de Frédéric Sabrou
Mélo d’Amélie à 20 h
01 40 26 11 11
18:56 Écrit par Dadumas dans culture, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, société, régime | Facebook | | Imprimer