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19/03/2016

Duel réjouissant

 

 

Théâtre, Musique, Humour, Théâtre du Palais-RoyalL’un, frêle et vif, est au piano (Paul Staïcu) et fait résonner son Steinway en virtuose, l’autre (Laurent Cirade) , massif et maladroit, tente de dompter un violoncelle rétif qui glisse sur le sol. L’un s’agite, l’autre cherche l’équilibre, la lumière, l’acquiescement. Et tous deux se déchaînent sur une valse de Johan Strauss qu’ils ponctuent, par un timbre d’appel.

Ils se poussent, se bousculent, se disputent, échangent leurs places mais toujours la musique les rabiboche. La mise en scène d’Agnès Boury ordonnance leur désordre avec humour.

Pas d’ostracisme dans leur programme, Bach, Mozart ou Bizet fréquentent Barry White, Ennio Morricone, Lou Reed, et rencontrent Strauss ou les Bee Gees, entre autres.

Le violoncelle devient femme, et les voilà rivaux ! Le violoncelle accouche d’un violon, et ils sont papas poules.

Ce Duel est réjouissant. On n’y verse aucune goutte de sang, mais de la musique à flots, qui chacun le sait, adoucit les mœurs.

 

Duel,opus 2 de et avec Laurent Cirade et Paul Staïcu

Théâtre du Palais-Royal

Depuis le 5 février à 19 h, du mardi au samedi.

Dimanche à 16 h

01 73 12 53 05

www.theatrepalaisroyal.com

7 59 76 01 42 97 59 76

 

11/06/2014

À Loches ou à Paris

 

 

Feydeau avait écrit un vaudeville sans chanson ! Erreur fatale ! comme dirait aujourd’hui votre ordinateur. Heureusement, Hervé Devolder et Jacques Mougenot ont réparé cette faute et nous découvrons Les Fiancés de Loches dans une prime jeunesse, une comédie musicale !

Théâtre, théâtre du Palais-Royal, Feydeau, Devolder, Mougenot, comédie musicaleDans l’art de la comédie, Georges Feydeau excelle, car  la technique du quiproquo n’a pas de secret pour lui. Laure Gévaudan (Christine Bonnard), et ses frères, Alfred (Biry-Vicente), et Eugène (Franck Vincent), sont venus à Paris chercher « de bons partis » par l’intermédiaire d’une agence matrimoniale. Mais l’agence est sous scellés, car le « comptable/misérable » s’est enfui avec la caisse. L’employé, Plucheux (Patrice Latronche) prie donc les clients éventuels de s’adresser « au premier étage » où son ami Séraphin (Fabrice Fara) tient une agence de placement. Et, puisque lui-même cherche maintenant du travail, il en profite pour demander un emploi. Justement, le docteur Saint-Galmier (Arnaud Denissel) a besoin d’un doucheur-masseur pour son établissement, le « Louvre hydrothérapique », et de trois domestiques (groom, maître d’hôtel et cuisinière) pour son appartement privé car il se marie avec la belle Léonie (Clara Hesse) que Rachel (Claudine Vincent) sa sœur, une vieille fille, chaperonne. Plucheux trouve donc immédiatement du travail comme doucheur. Théâtre, théâtre du Palais-Royal, Feydeau, Devolder, Mougenot, comédie musicaleMais surgit alors Michette (Charlotte Filou), la maîtresse que Saint-Galmier laisse tomber, et comme la famille Gévaudan fait irruption dans l’agence, les malentendus vont pleuvoir !

Méprises, disputes, mensonges, courses-poursuites, disputes se succèdent… Et le spectateur de jubiler !

Jacques Mougenot et Hervé Devolder secondent le génie de Feydeau. Le premier transforme, presque tous les  dialogues en couplets légers et amusants qui en respectent le sens et la saveur. Théâtre, théâtre du Palais-Royal, Feydeau, Devolder, Mougenot, comédie musicaleEt toute la file d’attente du bureau de placement, avec ses « chômeurs » exaspérés donne le ton satirique, dès la première scène. Et quelle verve inventive, au deuxième acte,  sur les jeux de mots de « je dis /jeudi », et « ça me dit/samedi ». On pense aux compositions de Mireille et Franc-Nohain. Car Hervé Devolder a écrit des musiques qui conviennent aux personnages. Ainsi, les Gévaudan dansent une sorte de bourrée paysanne, Michette le cancan et Léonie chante une romance, qu’un violon sentimental souligne. Catherine Arondel règle des chorégraphies pleines de fantaisie. Et les comédiens chanteurs, dirigés par Hervé Devolder sont épatants. Les musiciens, un pianiste, Thierry Boulanger (ou Daniel Glet), un contrebassiste, Benoît Dunoyer de Segonzac et une violoniste Marianne Devos, derrière un rideau de tulle, les accompagnent.

Les décors de Jean-Michel Adam peuvent se changer à vue ou en un clin d’œil et les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz sont congruents aux personnages

Si vous cherchez du travail, on ne vous conseillera pas l’agence de Séraphin, mais si vous êtes déprimé, on vous recommande, non l’établissement de bains de Saint-Galmier, mais le Palais-Royal, vous en sortirez de belle et bonne humeur, en chantant,  "à Loches ou à Paris", "quand on rit, on est guéri", et  "la santé, ça n'a pas d'prix."

 

 Photos : © Emile Brouchon

 

 

Les Fiancés de Loches d’après Georges Feydeau

Comédie musicale d’Hervé Devolder et Jacques Mougenot

Théâtre du Palais-Royal

Du mardi au samedi à 21 h

01 42 97 00 00