Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/01/2008

Grand-Guignol

Autre enquête, autre style. Le retour du Grand-Guignol par la troupe qui joue Courteline, frisson et rire garantis, avec L’Homme qui a vu le diable de Gaston Leroux.

Ce n’est pas tous les jours, et ils ne sont là que jusqu’au 2 février.

Athénée-Louis-Jouvet

mise en scène Frédéric Ozier

par la troupe acte6

A 23 h vendredi 1er février, et samedi 2,

01 53 05 19 19

21:55 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

La visite de la jeune dame

     Tout va de travers  dans l’hôtel miteux où le réceptionniste (Jean-Claude Dreyfus) s’affaire. Les meubles sont de guingois, le comptoir décrépit, les objets se dérobent (scénographie de Patrick Farru). Le veilleur de nuit ronchonne, exagère le désordre, se complaît dans la grossièreté. Un homme jeune entre. Il porte une mallette de représentant de commerce et demande une chambre : le quotidien ! Il annonce qu’il attend une femme : banal ! Il proteste contre les négligences de l’établissement : c’est déjà moins courant. Il s’enquiert des curiosités municipales : étonnant. Le veilleur de nuit ironise, puis, à de petits détails, se trouble. L’homme sort pour trouver à se restaurer. 

       Peu après entre une femme en robe rouge (Claire Nebout), elle « ressemble ». À qui ? La transition indirecte ne se fait pas. L’art de Serge Valletti  est dans ce langage qui s’affranchit des règles pour mieux se plier à l’action et à la vérité des personnages.

     L’enquête commence, et c’est au réceptionniste de recevoir. Quoi ?

     C’est une quête de la vérité. Et le metteur en scène Christophe Correia trouverait discourtois que je vous livrasse ( !) le secret de la visite de la jeune dame.

     Mais vous l’avez deviné, comme la vieille dame de Dürrenmatt, elle ne fait pas de cadeau ! Allez voir Réception. Vous ne le regretterez pas…

 

 

 

Réception  de Serge Valletti

Théâtre des Mathurins

Petite salle, 21 h

01 42 65 90 00

21:20 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

30/01/2008

La guerre ou l'amour ?

     Mais qu’est-ce qu’elle allait faire, Penthésilée (Léonie Simaga), la fière Amazone, à soutenir les Troyens contre les Grecs ? Mais à quoi il pensait le fils de Pélée, le roi des Myrmidons, pour aller sans armes au devant d’une guerrière ? Parce que Thétis sa mère l’avait trempé dans le Styx, Achille (Éric Ruf) se croyait invincible. Les mortels n’écoutent jamais les conseils des sages et bravent toujours le Destin.

     La rencontre d’Achille et de Penthésilée finit mal. Kleist l’imagine en tragédie sanglante. Un mélange des Bacchantes d’Euripide, et de Titus Andronicus de Shakespeare. Jean Liermer, le metteur en scène choisit l’horreur plus que la pitié. Le spectacle sanguinolent balaie tout romantisme. Ici on préfère la guerre à l’amour. Penthésilée n’est pas amoureuse, elle est possédée. Nietzsche remplace Aristote.

     La scénographie de Philippe Miesch évoque un chaos de pierres où les strates d’ardoise glissent dans des ravines. Les lumières de Jean-Philippe Roy intensifient les ombres. La brutalité de la nature submerge les sentiments. Dans un camp, les Grecs, uniformes modernes, brochettes de médailles : Ulysse (Andrrzej Seweryn), Diomède (Bakary Sangaré), Antiloque (Grégory Gadebois) échangent des propos misogynes. Dans l’autre, les « fiancées du vent », Prothoé (Catherine Sauval), Méroé (Cécile Brune), Astérie (Sylvia Bergé), Io (Géraldine Martineau), sous l’autorité de la Grande prêtresse de Diane (Martine Chevalier), tuniques longues et carquois remplis de flèches assassines (costumes de Werner Strub), guettent leur virile proie. Les guerriers qu’elles vainquent deviennent « à la fête des roses », des hommes qu’elles couronnent et qui seront admis à les féconder.     

     Penthésilée a bien appris les rites. Mais elle confond copulation et dévoration, et au lieu de devenir femme entre les bras d’Achille, elle devient chienne pour le déchirer à belles dents. Dans ses transes meurtrifères, elle tue celui qu’elle aime et le mange… 

     La traduction ne manque pas de lyrisme et de beauté. La Comédie-Française combat vaillamment. On peut préférer L’Iliade. Homère ne raconte-t-il pas que c’est Achille qui tue Penthésilée ? Qu’il pleure en voyant sa jeunesse et sa beauté, et qu’il tue Thersite qui insultait le cadavre.

     Décidément, il vaut mieux faire l’amour…

 

 

 

 

 

Penthésilée de Heinrich von Kleist

Traduction de Ruth Orthmann et Eloi Recoing

Comédie-Française

0825 10 16 80

19:30 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer