27/06/2017
Valjean
Victor Hugo nous est cher et nous ne manquons jamais de vous signaler les meilleures créations de ses œuvres.
Le roman Les Misérables a suscité de multiples adaptations pour l’écran et la scène.
Une des plus réussies est sans doute ce Valjean où Christophe Delessart, seul en scène, interprète la confession du réprouvé. Il est impressionnant.
Cosette vient de se marier et Jean Valjean, (alias Madeleine, alias Fauchelevent), écrit à Marius pour lui expliquer comment l’injustice de la société avait fait de lui un damné, et comment la bienveillance d’un homme l’a conduit à la rédemption.
Le texte, tiré de l’œuvre de Hugo, est admirablement structuré. L’essentiel est dit, l’émotion préservée. Elsa Saladin signe une mise en scène sobre et sensible, tout en retenue et contrastes.
Valjean sera à Avignon et ce serait injuste de ne pas aller assister à ce spectacle bouleversant.
Les amis de Victor Hugo vous le recommandent.
Valjean de et par Christophe Delessart, d’après Les Misérables de Victor Hugo,
Théâtre Pixel Avignon
Du 7 au 30 juillet à 11 h 10
18, rue Guillaume Puy
07 82 04 88 01
19:05 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, avignon off, victor hugo, christophe delessart | Facebook | | Imprimer
20/06/2017
Le cœur de Simon
Tous les amateurs de théâtre, tous les « fous de Tchekhov » connaissent ces répliques de Platonov:
Voïnitzev : « Qu’allons nous faire Nicolaï ? »
Triletzski : « Enterrer les morts et réparer les vivants. »
Yasmina Reza, dans Conversations après un enterrement, restaurait matériellement ceux qui restaient. Maylis de Kerangal par son roman Réparer les vivants ouvrait une dimension philosophique, psychologique et sociologique jamais encore abordée, sauf, peut-être, esquissée, au cinéma par Pedro Almodovar et Denys Arcand.
Sylvain Maurice adapte ce roman pour la scène, et choisit un seul comédien, Vincent Dissez, pour raconter l’histoire du « cœur de Simon Limbres », un jeune homme de 19 ans, en état de « mort cérébrale ». Le narrateur est au centre de la scène, et, sur un tapis roulant, toujours en mouvement, marque l’inexorable avancée du temps, la lutte contre la montre.
La journée fatale commence à 5 heures 50, au réveil de Simon, et s’achève le lendemain matin, à 5 h 49 quand le cœur de Simon reprend ses battements dans le corps de Claire. Entre temps, le Docteur Révol, né en 1959, « l’année où on a redéfini la mort », aura constaté « les lésions irréversibles », et en aura informé Marianne et Sean, les parents dévastés. Thomas Rémige, l’infirmier coordinateur, ornithologue passionné, aura convaincu les parents d’autoriser la migration des organes. Marthe, la doctoresse de Saint-Denis aura mis les équipes médicales en relation, pour qu’enfin, à l’aube du deuxième jour, Virgilio, guidé par le professeur Harfang, assisté de la jeune interne Alice, réussissent la greffe qui va permettre à Claire de reprendre une vie normale.
Un musicien, Joachim Latarjet, l’accompagne liant les passages, soulignant les tempos, diversifiant les rythmes, les émotions, les voix.
Et c’est sublime…
Nous avions bien sûr, lu le roman. Mais, captivé par l’action, subjugué par l’émotion, en avions-nous goûté toute la beauté de l’écriture ? La langue est précise, la métaphore subtile, la description explicite. Jamais le mot « dépouille » n’avait résonné ainsi…
Le récit devient fleuve impétueux, vibrant, et donne à tous l’espoir de l’immortalité.
Photo © E. Carecchio
Réparer les vivants d’après le roman de Maylis de Kerangal
Version scénique et mise en scène de Sylvain Maurice
Jusqu’au 24 juin
Théâtre de la Ville au théâtre des Abbesses
01 42 74 22 77
12:24 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, éducation, Film, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre de la villeabbesses, littérature, maylis de kerangal, sylvain maurice | Facebook | | Imprimer
12/06/2017
Le pouvoir des fleurs
Dans les années 1960 à 1970, des jeunes gens non violents, voulant dénoncer la guerre du Vietnam, opposèrent des fleurs aux fusils du maintien de l’ordre. On appela ce mouvement Flower Power. Ils n’avaient rien inventé, car, depuis toujours, les fleurs ont montré leurs pouvoirs et c’est elles qui ont inspiré, cette année, le « Festival international des jardins de Chaumont. »
Comment rendre compte de cette trentaine de jardins installés autour du Château qui abrita, entre autres, Diane de Poitiers, et qui, aujourd’hui, chaque année fait de ses jardins des broderies internationales où les créateurs paysagistes inventent des merveilles ?
Certains (Belgique, France, Chine) ont choisi de jouer avec les mots et la couleur, À la recherche du lupin blanc remplace le lapin initiateur d’Alice aux pays des merveilles par des fleurs blanches. D’autres ont préféré le rouge du Pouvoir des sorcières (Corée), le bleu de Au pied du mur (France), ou la palette des grands peintres dans Inspiration (France).
Tous montrent que les fleurs, ces êtres vivants si fragiles, connaissent la résilience, et que sur des lieux saccagés, elles reprendront le pouvoir.
Les paysagistes font merveille et magnifient les plantes, l'air, et l'eau.
Les insectes se goinfrent de pollen, et les humains se grisent de parfums. La Nature leur rappelle qu'elle ne s'oppose pas à la Culture, au contraire. Son alliance bien conçue l'enrichit et la renouvelle. Le fleurissement des vivaces donne sa Beauté à la Terre. L'impéritie des hommes la met en danger.
Allez contempler ce désordre harmonieusement installé, ces volumes souples, cette mer de couleurs, ce fleuve magique de vie éternellement recommencée.
N'allez pas trop vite, prenez la journée entière. Des espaces de repos y sont aménagés. Vous y pourrez rêver d'un monde meilleur...
Festival des jardins
Domaine de Chaumont-sur-Loire
www.domaine-chaumont.fr
02 54 20 99 22
Du 20 avril au 5 novembre
13:54 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, éducation, exposition, Loisirs, Nature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, culture, jardins, chaumont-sur-loire, le pouvoir des fleurs | Facebook | | Imprimer