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07/01/2012

Exposition : Sorcières...


 

 

L’Église médiévale se méfiait de la Femme. Elle donnait la vie, elle nourrissait, elle soignait,  et quelquefois, elle guérissait les malades avec sa connaissance des plantes. Elle était donc suspecte, et on disait qu’elle s’était donnée au diable. On la croyait "sorcière".

Jules Michelet dans La Sorcière dresse un était terrible des procès de l’Inquisition. Et même si les bûchers furent moins nombreux qu’il l’affirme, les jugements sommaires, la liste des tortures subies, les supplices endurés durent réels et injustes.

Le Musée de la poste dans une exposition très documentée montre que les superstitions, les croyances au Diable, aux démons, aux pouvoirs magiques, traversent l’Histoire et courent dans tous les pays. 

Depuis les amulettes antiques, jusqu’aux philtres d’amour, l’Homme a souvent  été tenté  par la possession de pouvoirs surnaturels.  La « sorcellerie » profita aux fanatiques  qui confisquaient les biens des victimes et terrorisaient les peuples.

Et comme toujours quelques petits malins profitèrent de la crédulité des ignorants…

Mais le mythe donna aussi naissance à des oeuvres littéraires, musicales, cinématographiques. Et l'exposition ne les néglige pas. Allez-y, vous n'éviterez pas de tomber sous le charme...

 

 

 

Sorcières, mythes et réalités

jusqu’au 31 mars 2012,

musée de la Poste,

34, bd de Vaugirard, Paris.

01 42 79 24 24.

05/10/2011

« Mésentente parfaite »

théâtre,cinéma,théâtre 71 

Ils avaient théâtralisé leurs débats, et le dimanche soir, nous écoutions Georges Charensol et Jean-Louis Bory au Masque et la Plume pour jubiler de leurs affrontements. Les querelles argumentées sont toujours tellement plus intéressantes que les plates louanges ! L’un commençait toujours par s’opposer à l’autre, et les joutes auxquelles ils se livraient suscitaient le désir d’aller vérifier la sincérité de leurs critiques. On allait au cinéma pour donner raison à Bory et tort à Charensol, ou l’inverse. Mais on avait envie d’aller au cinéma…

François Morel a eu l’idée de faire incarner ces journalistes passionnés et passionnants, par Olivier Broche (Bory) et Olivier Saladin (Charensol). Je ne connaissais que leurs voix, mais ils avaient « tout à fait la tête de Bory », et « le profil de Charensol », m’ont dit ceux qui les ont croisés à Cannes. Déjà physiquement à l’aise avec leurs personnages, les comédiens pouvaient interpréter leurs rôles avec brio. Et c’est un bonheur…

François Morel a effacé les autres intervenants du Masque et n’a gardé que les duettistes à la « mésentente parfaite ». Il les situe dans une salle de projection un peu désuète, où les deux rangées de fauteuils, incomplètes, sont séparées par un large tapis rouge. théâtre,cinéma,théâtre 71Cette frontière aisément franchissable, devient espace scénique de dispute et de réconciliation, tandis qu’au fond, la cabine de projection peut se transformer en castelet de guignol (décor d’Édouard Laug). Il a imaginé une sorte d’Ariel, esprit ludique et bienfaisant. Lucrèce Sassella au piano, tout de rouge vêtue, module et chante la « météo marine » qui précède l’émission. Elle fera le lien entre chaque séquence, où ils dissèquent un film. Elle entraîne les deux protagonistes dans des chorégraphies fantaisistes et même les tance quand ils vont trop loin : « On le fera plus, Madame », diront-ils penauds comme des enfants.

Car c’est un jeu entre eux, un duo plus qu’un duel. Ils « traquaient les engouements de la mode », dira d’eux Bertrand Poirot-Delpech qui succéda à François-Régis Bastide pour diriger l’émission.

théâtre,cinéma,théâtre 71Quand l’un est agressif, l’autre est goguenard. Quand l’un est méprisant, l’autre est généreux. Mais ils sont d’accord sur l’essentiel : le cinéma est un art qu’ils défendent avec force. Et, pour Les Parapluies du Cherbourg, lorsque l’un dit : « c’est de la guimauve ! », l’autre dit : »c’est de la romance », que le piano attaque la mélodie, les voilà « dans le film », mimant la scène d’adieu, et s’éloignant sous un parapluie (lumière de Gaëlle Malglaive). Et lorsque Bory décrit la scène finale de Cris et Chuchotements, Charensol se tait, saisi, lui aussi par la même émotion...

Quel plus bel hommage pouvait-on rendre à ces deux amoureux du cinéma ?

 

 

 Photos : Manuelle Toussaint

Instants critiques de François Morel d’après les échanges de Georges Charensol et Jean-Louis Bory au Masque et la Plume

 

Théâtre 71 à Malakoff

 

01 55 48 91 00

 

www.theatre71.com

 

Jusqu’au 23 octobre

 

 

 

puis en tournée :

 Montpellier (Théâtre Jean Vilar) : 3 et 4 novembre,

puis Feignies, Cognac, Arcachon, Divonne-les-Bains, Villefontaine, Bourges, Vendôme, Ermont, Martigues, Saint-Etienne du Rouveray, Cébazat, Besançon, Gradignan, Saintes, Les Sables d'Olonne, Deauville, Canteleu, Vienne, Beauvais, Albi, Quimper, Cesson-Sévigné, Tarbes

 

14/09/2010

Centenaire Jean-Louis Barrault

 

 

Depuis le 8 septembre, la célébration de Jean-Louis Barrault est commencée.

Lectures, projections, spectacles, et concerts vont se succéder à Paris, où il avait son théâtre, - on devrait dire ses théâtres, car il anima plus d’un lieu - et au Vésinet où il est né.

photo Barrault utilisée pour la com du centenaire.jpgHier soir, Didier Sandre a lu des extraits de Souvenirs pour demain, à l’Atelier, où Jean-Louis Barrault apprit son métier avec celui qu’il appelait « le jardinier », Charles Dullin, maître des lieux, metteur en scène du Cartel qui bouleversa la scène entre les deux guerres.

La voix chaude, vibrante du comédien, son sourire redonnèrent à Jean-Louis Barrault les couleurs de son éternelle présence. Camlle Boitel, dans un fabuleux numéro de mime rappela les influences de Decroux, et le penchant du comédien pour cette discipline.

C’était émouvant, et cependant plein d’espoir, car les artistes nous disaient ainsi leur admiration et leur confiance dans celui auquel ils rendaient hommage…

Une association s’est créée. Un comité d’honneur, présidé par Pierre Bergé, a mobilisé les auteurs, les comédiens, les musiciens, les éditeurs, les directeurs de théâtre, afin de commémorer Jrean-Louis Barrault qui consacra sa « vie au Théâtre » et révéla les grands auteurs du XXe siècle, Ionesco, Claudel, Prévert, Genet...

Le prochain rendez-vous sera le 4 octobre au Théâtre du Rond-Point qu’il créa à partir d’une patinoire. La grande salle porte encore son nom.

Le théâtre Marigny, lui doit la salle Popesco, c’est là que le 11 octobre, on lira sa correspondance avec Artaud.

Puis viendront le Palais-Royal (18 octobre), le centre Wallonie-Bruxelles (15 et 22 novembre), la Cinémathèque française (15 novembre), l’Odéon (19 et 23 novembre, 1er décembre, 6 décembre), la Comédie-Française (6 décembre), le Musée d’Orsay (7 et 15 décembre), le Théâtre de la Ville (11 décembre)

Le Théâtre des Champs-Élysées (10 octobre, 14 novembre, 12 décembre, et 29 mai), lui consacrera ses concerts du dimanche matin, puisque c’est lui qui les avait créés, à Orsay. Et l’Opéra de Paris, avec son école de danse à Nanterre (26 mai), et son ballet à Paris (29 juin au 15 juillet) a créé deux ballets écrits d’après le scénario de Prévert et Carné : l’immortel chef d'oeuvre, Les Enfants du paradis.

De quoi faire rêver tous les théâtreux...

 

 

 

Photo : D. R.

Pour tout renseignement : www.centenairejeanlouisbarrault.fr

Les partenaires de l’association, sont, outre les théâtres cités, l’INA, la BNF , la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent, Arte, Jeanine Roze Productions, le CNT, le CNEA, le Théâtre du Vésinet et l’association des Théâtres privés.

Souvenirs pour demain est édité au Seuil.

Saisir le présent, autre livre de souvenirs, est édité chez Robert Laffont.

Correspondance Paul Claudel/Jean-Louis Barrault, éditions Gallimard.

Une vie sur scène, éditions Flammarion.