Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/01/2010

À lire (5)

 

Machiavel Nicolas, La Mandragore, texte français de Gilles Costaz.

On connaît Le Prince, le grand œuvre politique de Nicolas Machiavel, du moins par le mot qu’il généra : « machiavélisme ». On l’imagine mal en homme de théâtre.

Gilles Costaz, dans une préface documentée nous présente cet auteur dramatique de la Renaissance, qui fut aussi diplomate, juriste et agent secret. Il traduit La Mandragore dans une langue pittoresque, sans rien dissimuler des verdeurs du langage.

La Mandragore, est une farce. Elle en cultive les situations scabreuses, les allusions obscènes. Les moines y sont cupides et infâmes, les vieillards stupides, les jeunes gens gaillards, les valets rusés. Elle tient de Boccace et de Rabelais réunis.

Comment Callimaco, fou d’amour pour Lucrezia, mal mariée à un vieillard, Nicia, parviendra-t-il à se glisser dans son lit ? Grâce à une potion magique à base de mandragore que le mari lui-même servira à sa femme. Et avec l’aide de qui ?

Mais je ne vais pas vous tout vous raconter. Lisez donc la Mandragore.

 

Editions de l’Avant-Scène théâtre, collection des Quatre-Vents, classique, 11 €

24/01/2010

À lire (4)

 

 

Pouderou Robert, La Trappe. La pièce avait été créée à la fin des années 70. Elle n’était pas publiée. Grâce à l’édition, elle va pouvoir circuler, et être de nouveau montée à la scène. Elle n’a pas vieilli.

Il y était question de deux marginaux, deux clodos qui survivent mal et rêvent d’amour et de fraternité. On ne rêve que de ce qui nous manque. Moïse et Max ont sombré dans l’ivrognerie. Ils n’ont plus l’âge de lutter. Arrive David, 25 ans, qui croit encore à la révolte. Et puis il y a la belle Juliette, qui n’a pas dix-huit ans.

Les flics cernent leur repaire… Alors ça finit mal…

 

Éditions de L’Harmattan, 11, 50 €

 

Pouderou Robert, Pendant que vous dormiez. Ce fut d’abord un synopsis de film, puis une pièce publiée à L’Avant-Scène Théâtre (N°812), et créée au Théâtre de l’œuvre dans une mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz. C’est aujourd’hui sous forme romanesque que Pendant que vous dormiez raconte l’histoire de jeunes appelés, engagés malgré eux dans la « pacification » en Algérie. Roman amer d’une épopée tragique dont les blessures ne se referment pas.

La plume de Robert Poudérou est singulière et poignante.

Un court récit complète le volume : Monsieur ou le rêve oriental. Il y est aussi question de conquête, de défaite et de regrets.

 

Éditions de L’Harmattan, 13 €

 

21/01/2010

Une histoire qui finit mal

 

 

En mars dernier, la création de Casimir et Caroline nous avait donné une émotion immense*.

La pièce est reprise, et si vous n’aviez pas pu y assister alors, il est temps de vous précipiter au théâtre de la Ville (jusqu’au 24 janvier). Et si vous aviez comme moi, envie de la revoir, vous l’apprécierez encore plus.

Nous avions aimé, Sylvie Testud dans le rôle de Caroline, être fragile et désemparé, ballottée par le destin. Elle a cédé son rôle** à Élodie Bouchez, qui montre plus, de volonté, de désir et de souffrance. Le reste de la distribution (dix-huit comédiens) ne change pas, et tous mérite méritent nos éloges.©JEAN-LOUIS FERNANDEZ 01.JPG

Ödön von Horvath écrit Casimir et Caroline, au début des années 30, lorsque la grande crise économique a laissé l’Allemagne exsangue et que le nazisme se présente comme l’espoir d’un ordre nouveau.©JEAN-LOUIS FERNANDEZ 02.JPG

Caroline sent d’instinct qu’il faut profiter de cette fête de la bière pour jouir encore un peu. Casimir vient de perdre son emploi et n’en a pas envie. Ce malentendu brise leur attachement. L’atmosphère trouble, les fréquentations douteuses, les rites obscènes de la fête de la bière achèvent de détruire leur amour.

Les filles se vendent, les hommes s’avilissent, l’horizon devient noir et rouge, comme le drapeau nazi. L’histoire finit donc mal. Mais la pièce, telle qu’elle est mise en scène, est un chef d’œuvre.

Emmanuel Demarcy-Mota montre le crescendo de la violence et du Mal, mieux que l’Histoire nous l’enseigne. Sa mise en scène marquera le théâtre d’Horvath. La tournée qui commence, après le Théâtre de la Ville, lui trace le chemin d’une carrière internationale à laquelle nous applaudissons.

 

 

 

* voir note du 22 mars 2009 (archives)

** Sylvie Testud joue actuellement sur une autre scène.

 

 

Casimir et Caroline d’Ödön von Horvath

Traduction de François Regnault

Jusqu’au 26 janvier au Théâtre de la Ville

 

Tournée : Sète, Bordeaux, Annecy, Salins, Valence, Cergy-Pontoise, Amiens, Clermont Ferrand, puis Moscou, Saint-Pétersbourg, Portugal, Italie, Luxembourg.