03/06/2009
Le Grand Prix !
C’est l’événement littéraire pour le monde théâtral.
Le grand prix de littérature dramatique a été remis à Christophe Pellet pour sa pièce La Conférence (L’Arche éditeur).
La cérémonie n’était pas guindée. Les discours pesants nous ont été épargnés. En revanche, des comédiens ont prêté leurs voix et leur talent pour révéler les œuvres des cinq finalistes. Avoir Anne Benoît, Marie-Armelle Deguy, Christophe Brault, Jérôme Kircher, Frédéric Maragnani, pour interprètes, c’était un vrai cadeau ! Même s’il ne s’agissait que d’extraits.
Nous les avons tous aimés :La Petite Pièce en haut de l’escalier de Carole Fréchette (éditions Actes-Sud Papiers),
Encore un jour sans de Samuel Gallet (éditions espaces 34),
Les Arrangements de Pauline Sales (Les Solitaires intempestifs)
et Couteau de nuit* de Nadia Xerri-L. (éditions Actes-Sud Papiers).
Certains titres sont déjà montés. Vous les trouverez aussi en librairie. Car le Théâtre, c’est d’abord un texte.
L’association ANETH (aux nouvelles écritures théâtrales), le Centre National du Livre, le Ministère de la Culture, la SACD, les EAT, et le Théâtre de la Ville l’affirment et le démontrent.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
22:04 Écrit par Dadumas dans Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, théâtre, grand prix littérature dramatique | Facebook | | Imprimer
03/05/2009
Une fille soumise.
Dieu a toujours aimé les bergères naïves et confiantes. Allah aussi. Et Jbara (Alice Belaïdi) lui parle, sans attendre de lui qu’un peu de compréhension. Née femme, elle lui est soumise, ainsi qu'à son père, ses frères, l’imam, et aux mâles de toute condition qui peuvent user et abuser d’elle, en toute impunité, protégés qu'ils sont par la Sainte Loi d'hypocrisie.
Elle va son chemin semé d’interdits, dans un univers sans tendresse,. Elle pourrait désespérer, mais sa foi est telle qu’elle transforme le péché en incident de parcours, et sans regret, sans remords, en fille respectueuse, elle pardonne même à ceux qui la battent, la violent et l’humilient. Fatalisme ? Résignation ? Non, volonté de vivre...
Alice Belaïdi est cette servante du Seigneur. Silhouette sombre sur fond noir, un pinceau de lumière tombe des cintres et éclaire son visage levé vers Allah, elle apparaît comme ces mystiques passionnées qui brûlent dans leurs prières et leur corps. Mais c’est juste une image de commencement.
Entourée de ténèbres, la jeune fille quitte les lourds rideaux qui l’ensevelissaient. Elle est jolie dans son pull déchiré, et sa tenue modeste. Elle deviendra belle. Elle était innocente, elle deviendra prostituée. Elle s’appelait Jbara, elle deviendra Shéhérazade, puis Khadidja… Le timbre de sa voix jamais ne se brise dans un geignement. Les filles du Maghreb ne connaissent pas les jérémiades. Elles serrent les dents, luttent et, comme Jbara, quelquefois, elles gagnent.
Du roman de Saphia Azzedine, Confidences à Allah, Gérad Gelas a fait un spectacle poignant, pudique, sans concession. Alice Belaïdi est superbe. Quand elle en aura fini avec Allah, souhaitons que les dieux du théâtre lui trouvent un Olympe à sa mesure !
Confidences à Allah
Petit-Montparnasse
01 43 22 77 74
Du mardi au samedi, 19 h, dimanche 17 h 30
11:50 Écrit par Dadumas dans culture, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, littérature, azzedine, gelas | Facebook | | Imprimer
29/04/2009
Obaldia par Obaldia
Un immortel en chair et en os vient tous les soirs vous raconter des bribes de sa vie, vous lire des fragments de son œuvre, commenter des scènes filmées lors des brillantes représentations de son Théâtre. René de Obaldia est en scène tous les soirs, pour « vingt représentations exceptionnelles » ! Celui qui se proclamait centenaire, à quarante ans, joue « Obaldia par Obaldia ».
L’auteur, académicien depuis dix ans, nous reçoit entre ses livres, un tricycle, et le cheval à bascule de son enfance, en toute intimité. Il a gardé un sourire d’enfant espiègle, et paraît étonné que nous soyons si nombreux.
Malgré ses immenses succès, Génousie, Monsieur Klebs et Rosalie, Dans les branches de sassafras (et j’en passe), les directeurs de théâtre semblent aujourd’hui bouder son œuvre. Pourtant, nous sommes venus au seul nom d’Obadldia. Il faut dire que dans dans le réseau « amateurs », les compagnies se disputent l’honneur de jouer Le Défunt, La Baby-sitter, Edouard et Agrippine, Pour ses beaux yeux. Il y a toujours « une obaldiablerie » quelque part qui nous redonne confiance dans le théâtre, et dans l’Homme.
Car, c’est le miracle Obaldia de nous fait sourire des incongruités de la vie. L’homme qui connut la faim dans les camps de Silésie pendant la guerre mondiale, en est revenu avec le premier poème des Innocentines. Et, alors que nos jeunes gens gavés ne croient pas au futur, ce nonagénaire réhabilite l’espérance.
Théâtre Petit-Hébertot
Du mardi au samedi à 19h 30
01 55 63 96 06
Photo : Laurencine Lot
13:47 Écrit par Dadumas dans humour, Littérature, Théâtre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, littérature, obaldia | Facebook | | Imprimer