12/04/2017
La Huchette en expo
17:46 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, exposition, Littérature, Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, ionesco, littérature, expo | Facebook | | Imprimer
22/03/2017
À feu et à sang !
Il est des hommes qui ne transigent pas avec la notion de justice. Heinrich von Kleist s’intéressa à Hans Kohlhase dès 1805. Il raconta, dans un feuilleton, Michael Kohlhaas l’histoire de ce héros roturier qui, au XVIe siècle fit trembler les nobles de Saxe. On en a, depuis fait des adaptations théâtrales, et cinématographiques.
Gilbert Ponté, comédien-conteur qui s’est donné Dario Fo pour modèle, fait revivre l’homme révolté.
Seul en scène sous les voûtes de pierres séculaires qui s’accordent au récit, il ressuscite non seulement Kohlhaas, mais aussi le grand seigneur méchant homme qui lui fit injustice, la cour, l’empereur, les conseillers, les avocats, les bons et les faux amis, les gueux qui formèrent une armée vengeresse, la pauvre Lisette son épouse dévouée, Martin Luther, et même les chevaux, objets du préjudice que lui causa le baron von Tronka.
Le nom vous rappelle quelqu’un ? On ne peut s’empêche de penser au Candide de Voltaire, face au baron Thunder der Tronckh, et on sait bien que Kleist eut quelques ennuis avec les princes allemands qui l’accusèrent d’espionnage au service de la France et avec les Français qui en firent un prisonnier de guerre…
Car Kleist aussi était malmené par le destin et persécuté par le pouvoir…
Et quel pouvoir ! Des nobles hypocrites qui font régner l’arbitraire, inconscients que l’injustice les fera sombrer.
Gilbert Ponté porte la parole de Kleist avec rigueur et vigueur. Le texte cogne et résonne. Tout se concentre sur son corps, son visage et ses mains. Il est d’abord un homme paisible, et juste, il devient l’humilié, avant de se muer en homme désespéré puis en ange exterminateur. Il est extraordinaire !
Fallait-il mettre la Saxe à feu et à sang pour le vol de deux chevaux moreaux aussi beaux soient-ils ? « Il y a la loi. » répète l’éleveur de chevaux. Elle doit être la même pour tous. Et si les puissants ne la respectent pas, pourquoi l’imposent-ils aux faibles ?
Que faire avec ceux qui font le mal en toute impunité ?
« Souviens-toi de pardonner » dit la Bible, mais comment pardonner à ceux qui n’ont même pas conscience d’avoir commis une faute ?
Et êtes-vous sûrs de répondre aujourd’hui aux interrogations que soulève Michael Kohlhaas ?
Photo © La Birba compagnie
Michael Kohlhaas, l’homme révolté, d’après Heinrich von Kleist
Adaptation de Marco Baliani et Remo Rostagno
Traduction d’Olivier Favier
jusqu'au 27 juin
Théâtre Essaïon
01 42 78 46 42
Le lundi et le mardi à 19 h 45
16:12 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Histoire, Littérature, Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, théâtre essaïon, kleist, gibert ponté | Facebook | | Imprimer
26/11/2016
De la sphère invisible au monde réel
Il est courant aujourd’hui de crier haro sur l’enseignant, et de le désigner comme le responsable de l’inculture des jeunes gens. Une exposition vient à point pour mettre au contraire en valeur leur implication et leur engagement dans une pédagogie créative. Nous conseillons donc à tous les détracteurs et à tous ceux qui seraient tentés de les écouter de la visiter La Pente de la rêverie[1].
Dix classes de lycéens de l’Académie de Créteil ont répondu à l’invitation de la Maison de Victor Hugo de participer au projet de partir « dans les pas du poète » et de croiser leurs œuvres avec celles d’artistes contemporains, le peintre Anne Slacik, le photographe Jean-Christophe Ballot, ainsi que des poètes Vincent Broqua, Bernard Chambaz, Suzanne Doppelt, Antoine Emaz, Marie Etienne, Isabelle Garron, Virginie Lalucq, Frank Laurent.
Le poème choisi explore lune « spirale profonde ». il est complexe, loin des intérêts supposés des lycéens. Mais certains adultes n’ont pas fini de se tromper sur ce qui peut « forger leur esprit d’analyse et stimuler leur créativité. »
Bonne nouvelle ! Victor Hugo continue d'éveiller l'imaginaire, d'inspirer les jeunes et d'influencer les artistes !
Quels lycéens ? Ceux de trois classes d’enseignement général, et sept d’enseignement professionnel et technologique.
Vous avez dit « voie d’excellence » ? Il n’y en a qu’une, celle qui favorise la réflexion et permet aux élèves de s’épanouir. Elle n’est pas forcément la même pour tous, mais elle est celle qui leur donne confiance en eux, confiance dans la possibilité de maîtriser leur avenir.
Va du monde réel à la sphère invisible […] »
dit le poète.
Ils ont fait le chemin inverse allant de l’abstraction des mots vers la matière, créant des costumes, des décors, des textes et des films, de la sphère invisible au monde réel. C’est une réussite extraordinaire.
Nous pouvons admirer leur inventivité, féliciter leurs professeurs et espérer d’autres expériences aussi fécondes.
La Pente de la rêverie, un poème, une exposition
Du 17 novembre 2016 au 23 avril 2017
Maison Victor Hugo
6 place des Vosges
75004 Paris
www.maisonsvictorhugo.paris.fr
[1] - in Les Feuilles d'automne.
18:50 Écrit par Dadumas dans Littérature, photographie, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, littérature, photographie, pédagogie, poésie | Facebook | | Imprimer