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07/02/2008

Sortir de sa coquille

Dans sa coquille une poulette

Voulait devenir un’ vedette.

Dans son œuf, un doux coquelet,

Satisfait du chaud poulailler,

Rêvait de rester en couveuse,

Et pour lui, une vie heureuse

Se vivait entre des parents

Qui voudraient le garder enfant.

5431c1c2ea1b6bb357d65e5855f004ec.jpgMais il faut que les œufs éclosent,

Pour que coule le cours des choses.

Que l'on soit coq, garçon ou fille,

Il faut sortir de sa coquille.

Il faut que les enfants grandissent,

Et qu’au printemps les prés verdissent.

Stéphanie Tesson est l’auteur

Que l’on revoit avec bonheur.

Avec folie et cohérence,

Elle sait fair' parler l’enfance.

Rostand écrivit Chantecler,

Pour adultes qui aimaient les vers.

Aujourd’hui ces bien tristes sires

Ont perdu le goût du bien dire.

Mais le rêve et la poésie,

Nous sont restés chez Stéphanie.

Sous des vers octosyllabiques,

Oeufs et dindon jouent leurs répliques.

Benjamin Brouck est le poussin

Bavard, charmant, un peu coquin.e68aab47181cbc422bc716becef1d4aa.jpg

Larrigaldie, prénom Céline,

Qu’un brin de folie illumine

Poupette et poulette à la fois

C’est Oeuforie qui donne joie.

Quant au Dindon, merveilleux choc !

Bruiteur et comédien, c’est Brock.

Les animaux de basse-cour,

Par sa voix magique, toujours

Entourent O et Oeuforie

Dans À nous d’œufs la comédie

Où il faut courir aujourd’hui.

.

À nous d’œufs de Stéphanie Tesson

Metteur en Scène : Stéphanie Tesson

6c8ff0255ab375de2d73d4c751eeba7b.jpgMarionnettes, accessoires et peinture : Marguerite Danguy des Déserts

Costumes : Angéla Séraline et Dorota Kleszcz-Ronsiaux

 

Le texte est édité par L'Avant-Scène Théâtre N°1237

Dans la même collection, on peut lire avec profit :

Chantecler d'Edmond Rostand N°959

et Petit coq et le maïs bleu de Jean-Louis Bauer N°1083

Théâtre du Jardin au Jardin d'Acclimatation

75116 Paris  Plan d'accès
Réservations : 01 40 67 98 07

Du 06/02/08 au 09/03/08 à 14:30 : Mercredi
Du 06/02/08 au 09/03/08 à 15:30 : Dimanche
Du 26/02/08 au 06/03/08 à 14:30 : Mardi, Jeudi

05/02/2008

Les racines païennes

On parle beaucoup des « racines chrétiennes de la France ». Mais ses racines païennes, enfouies sous des couches de récupération catholique, y avez-vous songé ?

Je m’étonne qu’aucun Breton, aucun Poitevin, aucun Normand, aucun Savoyard, aucun Provençal n’ait réagi. Le géant Gargantua et la fée Mélusine s’en sont-ils offensés ? Les aurait-on oubliés ?

« Le peuple de ce pays continuera-t-il à s’ignorer ? » interrogeait André Malraux dans les années 60 du siècle dernier.

Pourtant, si les Hilaire, Clément, Saturnin, Georges, Véran, Marcel devinrent des saints, c’est bien qu’ils eurent des dragons à combattre, non ? Nous ne parlerons pas des vouivres et des serpents, des pierres qui virent, des mégalithes dressés en l’honneur d’Apollon-Belenos. Et nous ne chercherons aucun rapprochement entre les fêtes celtiques du solstice d’hiver et celles, chrétiennes de Noël, entre les Saturnales et Carnaval, entre celles du solstice d’été et la saint Jean. Mais disons-le très haut, avec Henri Dontenville : « Partout, la religion du Christ s’est heurtée à la résistance tenace des cultes abolis ».

La Terre-Mère, la déesse lunaire, le dieu solaire, les fées, les géants, les ogres, les sirènes, monstres protecteurs ou dévorateurs, la littérature s’en souvient, les lieux-dits en témoignent, les fontaines les chantent, et jusque dans les chapiteaux des églises, les artisans païens en ont laissé la trace.

Méfions-nous des gens sans mémoire, leur avenir risque d’être sombre. Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, par Toutatis, souvenons-nous de ces religions primitives. Elle sont celles de la tribu*. Elles ont nourri les autres…

 

 

Toutatis signifie « celui de la tribu »

12/01/2008

Romantique à jamais

      Qu’est-il arrivé à la jeune Catherine Friedeborn (Julie-Marie Parmentier) ? Jeune et jolie jeune fille, dévouée à son gentil vieux père Théobald Friedeborn (Fred Ulysse), un bourgeois débonnaire de Heilbronn, la voici devenue l’esclave docile qui, sans mot dire, suit Frédéric, comte Wetter von Strahl (Jérôme Kircher). Théobald (Fred Ulysse) porte plainte. Frédéric n’y comprend rien. Comme une grande mystique, frôlant le martyre, elle essuie toutes les rebuffades sans broncher, accepte de recevoir le fouet, d’entrer au couvent, s’il ne veut plus la voir, et même de traverser les flammes pour lui complaire.

     On rêve souvent sa vie chez Kleist. Hombourg ou Wetter von Strahl ont le rêve prémonitoire. On cherche l’amour absolu, qui transcende la vie et un être qui puisse « prendre tous les noms du monde » comme le dira Éluard. Et des visions oniriques désignent l’élu ou l’élue. Des signes mystérieux l’annoncent, des révélations merveilleuses permettent « la cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a cueilli » comme l’écrira Mallarmé. Car le désir d’amour est éternel et infini. D’autres poètes avant Kleist, d’autres après lui, chanteront cette énigme du sentiment qui transforme les Hommes. Mais n’est-ce pas depuis les romantiques qu’on affirme qu’une « vie sans amour, c’est la mort » ?

     La Petite Catherine de Heilbronn d’Heinrich von Kleist est un conte, avec ses méchants : Fribourg (Gilles Kneuzé), Georges (Arnaud Lechien), sa semi sorcière Cunégonde, baronne von Thurneck (Anna Mouglalis) et son âme damnée Rosalie (Bérangère Bonvoisin). Naturellement, il y a les gentils, la servante au grand cœur, Brigitte (Evelyne Didi), l’ami fidèle Gottschalk (Tom Novembre), et le père noble, l’empereur (Jean-Claude Jay). Il y a la vierge farouche, Catherine, et le Chevalier, Frédéric. Et surtout, la Providence qui assemble si bien les faits et les choses et résout l’ordalie avant que le sang de l’innocent ne soit versé…

     La scénographie de Nicky Rieti, se compose d’éléments mobiles, constructions gothiques, qui s’assemblent, se rompent, se détruisent, s’agglomèrent dans une pénombre savamment éclairée par André Diot. Ces blocs en ruine évoquent les burgs d’Outre-Rhin magnifiés par les dessins de Victor Hugo. La Nature pénètre dans cet espace fantastique orchestrée par une bande son et musique de Pipo Gomes.

     De la mise en scène d’André Engel naît un superbe envoûtement. Chaque comédien donne à son rôle la tonalité Sturm und Drang qui fait de la représentation un modèle du Romantisme. Aucune petite insolence anachronique ne peut détruire le sortilège, La Petite Catherine de Heilbronn reste romantique à jamais…

 

 

 

La Petite Catherine de Heilbronn  d’Heinrich von Kleist

Jusqu’au 23 février

Odéon-Berthier à 20 h

01 44 85 40 40