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20/04/2013

« Amer et merveilleux comme la fin du monde »

 

 

 

Théâtre, humour, françois morel, culture, cinéma, poésie, pépinière-opéraVous vous souvenez sans doute d’Anna Karina traînant son ennui dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard : « J’sais pas quoi faire ? Qu’est-ce que j’peux faire ? » Eh bien ! François Morel lui répond dans La fin du monde est pour dimanche. Sans doute, les débats Bory/Charensol ont-ils réveillé en lui des souvenirs, et aujourd’hui qu’il a « carte blanche » à la Pépinière-Opéra, il peut lui répondre.

Il n’arrête pas de « faire », François Morel, car « tout le monde fait quelque chose », et chacun « fait de son mieux », pour « profiter » du temps qui passe, et garder le bonheur qui ne cesse de s’échapper. Cocteau, comme Prévert  l'avaient remarqué : « on le reconnaît au bruit qu’il fait en partant ». François Morel l’avait interpellé dans  une chronique sur France Inter : « Salaud de bonheur ! », et l’accusateur,  sur scène, recommence. 

François Morel métaphorise l’existence pour philosopher : « la vie, c'est comme une semaine » : lundi serait l’enfance et naturellement, dimanche, la fin... de vie, et ce terme, comme disait Aragon  « amer et merveilleux comme la fin du monde » autant s'y préparer,  mais, « avant de se dire adieu », rions ensemble.

A-t-il été cet « enfant triste qui n’aimait pas le cirque » ? Ce « gamin » que le grand-père faisait lever avant l’aube pour « profiter » d’un ciel et d’un paysage qui n’appartiennent qu’à celui qui les contemple ? François Morel est de ceux qui grandissent sans oublier leur enfance, qui vieillissent sans pourrir et s’il a gardé intactes ses émotions, c’est pour nous les faire partager.

Il est le gamin et le grand-père, la vieille dame qui soliloque devant le portrait d’une idole des jeunes : Sheila. Il est le reporter qui attend la naissance de Jésus à Bethléem, dans une famille « Théâtre, humor, culture, poésie, chanson, françois morel, pépinière-opérarecomposée » et qui annonce « « C’est une fille, elle est l’espoir de l’Humanité ». Il est aussi l’homme mûr qui fantasme sur le sourire d’une jeune fille dans le métro alors, qu’elle veut simplement lui céder sa place. Il est encore celui qui tombe amoureux d’un être différent, « une huître » qui « savait écouter ». Il est Augustin de Beaupré qui rêvait d’interpréter Perdican, Ruy Blas, Cyrano, et ne joue que les acteurs de complément. Tous sont sans amertume, sans regret, ils espèrent encore malgré les vicissitudes. Ils nous ressemblent.

Il est seul en scène, mais un piano magique rythme les séquences, et des vidéos discrètes et bien choisies les illustrent, Benjamin Guillard, le metteur en scène, est fidèle à l’auteur…

Il y a chez l’auteur-comédien tant d’humour, de tendresse, d’acuité qu’il nous semble revoir Philippe Avron auquel, à la fin, il rend hommage, tandis que l’ombre tutélaire de Dario Fo sourit en coulisses.



Photo © Manuelle Toussaint 

La fin du monde est pour dimanche de et par François Morel

Théâtre de la Pépinière-Opéra

À 21 h du 18 avril au 22 juin

Matinée le samedi à 18 h

 

19/04/2013

Pour Isa Mercure


Théâtre, Gilles Guillot, théâtre du BaroufLe comédien et metteur en scène Gilles GUILLOT (né le 24 décembre 1935) est décédé la nuit dernière à son domicile de Villiers-sous-Grez à l’âge de 77  ans des suites d’un cancer.

Il était encore dernièrement à l’affiche de Love Letters au Lucernaire qu’il jouait en compagnie d’Isa Mercure.

Après avoir suivi une formation au cours de Julien Bertheau (1956-1958), il remporte en 1958 le premier prix de l’Oscar du jeune comédien.

 Il joue au théâtre, à la télévision et au cinéma sous la direction de nombreux metteurs en scène.

 Depuis 1978, avec sa femme, Isa Mercure, il avait créé sa propre compagnie théâtrale, Le Théâtre du Barouf. Ensemble ils ont mis en scène et interprété de nombreux auteurs,   classiques et contemporains et rendu hommage aux poètes.

Nous nous souvenons encore avec émotion de L'Eventail de Carlo Goldoni, 1990 créé au Théâtre Paris/Plaine, du Cimetière des éléphants de Jean-Paul Daumas, 1991 Théâtre Paris / Plaine.

Leurs spectacles consacrés aux poètes alliaient l’intelligence, l’élégance et la beauté : L'Empereur s'appelle dromadaire, spectacle Jacques Prévert, L'Archipel sans nom de Jean Tardieu, Je vous écris d'un pays lointain, spectacle Henri Michaux, et  Souvent je ris la nuit, spectacle Victor Hugo, créé en 1993 au Théâtre Silvia Monfort.

Nous pensons à Isa Mercure. Nous partageons sa peine, et nous l’assurons de notre amitié.

01/01/2013

Et maintenant ?

C'est la coutume, vous n'y échapperez pas...


« Bonne année à toutes les choses,

Au monde, à la mer, aux forêts.

Bonne année à toutes les roses

Que l’hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m’aiment

Et qui m’entendent ici-bas.

Et bonne année aussi, quand même,

À tous ceux qui ne m’aiment pas. »

 

Rosemonde Gérard, poétesse épouse de Edmond Rostand, (1866-1953)