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17/12/2008

Être aimé

Alphonse n’est pas rentré du collège. Sa famille s’inquiète, l’inspecteur Victor interroge les camarades du collège, les professeurs, la psychologue… Alphonse a toujours été un enfant « rêveur ». Il prétendait rencontrer Pierre-Paul-René, un enfant de son âge « doux, monocorde et qui ne s’étonne jamais de rien », dans le couloir, la nuit. Beaucoup l’accusent de mentir. Mais ils se trompent … Alphonse vit dans sa vérité, et comme il « est mal renseigné, il imagine. » C’est le propre de l’enfance.

François Kergoulay, assisté d’un musicien Laurent Avenel, passe d’un rôle à l’autre avec un art consommé. Pas de travestissement, juste la modification de la voix et du geste. Il est narrateur, mère, frère, sœur, flic, copains, petite amie, et plus encore. On y croit. Wajdi Mouawad a écrit ce voyage initiatique vers l’adolescence (Alphonse aura quatorze ans à la fin de l’histoire) comme un conte poétique.

François Leclère en respecte la pudeur et il inscrit sa mise en scène dans un espace neutre qu’il protège d’un voile de tulle, sur lequel on projette des graphismes en noir et  blanc. Les éclairages de Xavier Baron y créent la profondeur d’un destin.

Ce que cherche Alphonse dans la grotte-refuge où l’enfant se réfugie en position fœtale, sur le chemin de la montagne dans sa quête improbable vers Patisburg, « lorsque l’obscurité s’agenouille sur toute la campagne » ? Simplement à être compris, pris par la main, aimé…

Pas de drame, juste une erreur au départ : Alphonse s’est « trompé de côté quand il a pris le métro. ». Il revient. Mais sera-t-il encore le même ?

 

 

 

 

Alphonse de Wajdi Mouawad

Publié chez Actes Sud

Créé cet été au Festival de Saint-Médard, repris à Confluences, Alphonse attend une salle pour continuer son aventure.

22:38 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, musique, mouawouad |  Facebook | |  Imprimer

Livres

Vues sur la nuit de Robert Poudérou, préface de Lucien Attoun, comprend cinq « radiodrames ». Ces cinq pièces courtes ne connaissent pas les contraintes de l’espace scénique, elles se déplacent sur les ondes et réveillent l’imagination (La Déviation), les souvenirs (Une femme s’en va, Un enfant s’en va), les rages (S. O. S. dérives), la jalousie (Yola), et l’espoir malgré tout. Car l’auteur a toujours confiance en la nature humaine.

 

L’Harmattan, prix 15, 50 €

 

Les Petits jours de Robert Poudérou, nouvelles ou roman ? Avec l’aventures de personnages ordinaires pris dans le quotidien des années soixante, l’auteur semble jouer avec nos vies, et se souvenir de ce que nous avons tous subi, et de ce que nous désirons encore, après bien des désillusions...

 

Éditions Mokkedem, 12 €

Une joyeuse équipe

 

 

Sarmiento (Philippe Scagni) trouve sa femme Béatrix (Violaine Fournier) insupportablement bavarde, et pour la faire taire, il invite chez lui plus bavard qu’elle, un certain Roland (Margot Dutilleul), qui tente ainsi d’échapper à des créanciers avides, et du même coup, s’introduit auprès de la belle Inès (Gaëlle Pinheiro), laquelle a son cœur, et une dot…

Car, du temps des Bavards, Offenbach, le roi de l’opérette, n’était pas tendre avec les mœurs du Second Empire où mariage rimait surtout avec contrat…

Quand on n’a pas un sou, il faut être ingénieux. Ce qui vaut pour Roland vaut pour la compagnie Minute Papillon qui, avec son jeune metteur en scène : Ned Grujic, résout avec humour, les problèmes de distribution, d’orchestration, de décor et de déplacements ! Sur la scène, au piano, Julien Le Hérissier assurera aussi le rôle du greffier.

Cette jeune équipe court, virevolte, chante clair et joyeux. Les deux actes d’Offenbach pétillent d’inventions.

C’est un bonheur à ne pas manquer pour les fêtes. Ils sont à Paris jusqu’au 31 décembre.

 

 

Les Bavards, opérette d'Offenbach

Ciné 13 Théâtre

01 42 54 15 12

Du mardi au samedi à 19 h 30

16:45 Écrit par Dadumas dans Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, musique, offenbach |  Facebook | |  Imprimer