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11/11/2012

Quand la musique s’en mêle

 

 

 

On ne louera jamais assez la diversité des programmes du Théâtre de la Ville et la ténacité de son directeur, Emmanuel Demarcy-Mota, à soutenir les jeunes talents, les œuvres scéniques qui mêlent  la danse et la musique aux formes dramatiques.

David Lescot a déjà eu cinq spectacles présentés au Théâtre des Abbesses, et dans cette relation de fidélité, l’auteur, cette année, comme artiste associé, en donne deux autres, très différents : Les Jeunes et Quarante-cinq tours.

Dans Les Jeunes, David Lescot montre deux groupes de rock, tous les deux constitués de pré-adolescents, les Schwartz, sont des garçons, qui, comme dans Peines d’amour perdues, rejettent « les femelles », et jurent de ne pas céder à « la tentation des  donzelles » dans leur vie, ni à celle de la « pédale à effets » dans leur musique. L’autre groupe rassemble trois filles, les Pinkettes. Voix fragiles, corps hybrides, les deux groupes sont interprétés par les mêmes comédiennes, (Alexandra Castellon, Bagheera Poulin, Marion Verstraeten) avec des costumes de Marianne Delayre, transformables à vue, en dix secondes. Trois musiciens les accompagnent : Flavien Gaudon, Philippe Thibaut et… David Lescot. Il sait tout faire ce gaillard-là ! Catherine Matisse,joue la mère dépassée, étonnée, inquiète.

Le succès est fulgurant, inexplicable, et éphémère. Dans un monde qui veut rester jeune, les adultes s’habillent et se comportent comme des ados, et les plus malins exploitent ces jeunes. Mais dès que les voix muent, l’adulation se tourne vers d’autres objets. Le miroir aux alouettes est brisé.

D’une tout autre facture est Quarante-cinq tours. « Quinze pièces de trois minutes, comme quinze morceaux sur un disque vinyle ». David Lescot auteur et musicien dialogue avec DelaVallet Bidiefono, danseur et chorégraphe de Brazzaville. « Volonté de combattre, occasion et obligation de se connaître » dit l’antienne répétée par Lescot. Et sur ce thème, des situations convergent. La danse des mots s’accorde à celle des corps. Et quand on rend « souplesse, vigueur et relâchement » au corps, la pensée peut s'élancer et s’épanouir.

C’est ce qu’il faut pour rester « à l’écoute du monde ».

 

 

 

Les Jeunes et Quarante-cinq tours de et avec David Lescot

Théâtre des Abbesses

Jusqu’au 24 novembre

01 42 74 22 77

www.theatredelaville-paris.com

 

01/02/2012

Au royaume du dollar


 

 Carlos Ponzi a réellement existé. Il a donné son nom à un système frauduleux appelé « chaîne de Ponzi », dont vous trouverez le modèle mathématique sur la Toile. Et, si David Lescot dans Le Système Ponzi, prend quelque liberté avec la véritable histoire de cet escroc insigne, il en retrace le parcours exact et montre le mécanisme d’une des plus grandes escroqueries du siècle dernier, dont Bernard Madoff, plus récemment, semble s’être inspiré.

Avec dix comédiens, dont quatre sont aussi musiciens, l’auteur, qui signe aussi la mise en scène et la musique, fait jouer plus de cinquante personnages.

Au royaume du dollar, petits employés, artisans, commerçants, fonctionnaires, prêtres, tous rêvent de gagner beaucoup en investissant peu. Il rêvent de devenir riches, très vite, et ne cherchent pas à connaître les rouages de la spéculation.

Tous cupides et candides. Aussi, Ponzi (Scali Delpeyrat) semble-t-il moins coupable qu’eux, tout occupé qu’il est à satisfaire les clients qui le pressent, et Rose (Céline Millat-Baumgartner), la femme qu’il aime.

Elizabeth Mazev, Charlie Nelson, Odja Llorca, Jean-Christophe Quenon, Marie Dompnier, Clément Landais, Virgile Vaugelade, et l’auteur en personne, entraînent le spectateur dans un voyage épique à travers deux continents (Europe et Amérique), quatre pays (Italie, Canada, Etats-Unis, Brésil), et soixante ans d’Histoire. Adresses au public, récit choral, mimes, cabaret, théâtre, l’action fait feu de tous genres.

Malheureusement pour le spectateur, l’ensemble est un peu long et quelquefois répétitif. Dommage, car le début est flamboyant, rythmé, exceptionnel, et les comédiens brillants.

 

 

 

Le Système Ponzi de David Lescot

Théâtre de la Ville au Théâtre des Abbesses

Jusqu’au 10 février

01 42 74 22 77