25/02/2011
Prévert et fantaisies
Jacques Prévert n’était pas sérieux. Il jouait avec les idées, les mots et les images.
Quand a-t-il commencé ses collages ? Les premiers que présente la Maison européenne de la photographie date des années 40. Ce sont d'étonnantes fantaisies, exposées pour la première fois.
A partir des photographies de ses amis : Brasaï, Turner, Izis, Ronis, Doisneau, - « j’en passe et des meilleurs » aurait dit notre ami Hugo,- Prévert découpait, collait, métamorphosait les images. Dessins, planches d’anatomie, guirlandes de cartes postales sentimentales, chromos de magazine, il collectionnait des bouquets de fleurs conventionnels, des illustrations de contes ou d’albums enfantins, et à partir d’un cliché en noir et blanc, il dressait des tableaux surréalistes. Gandins à têtes de fauves, statues décapitées au cœur hypertrophié, gentils animaux vêtus comme des enfants, toutes ces créatures dialoguent dans un monde moins cruel que celui de la Réalité.
Dans le cadre du festival « Hugo et égaux », Prévert et Hugo, cette année, une visite s’impose pour ces deux poètes de génie, frères par la langue sublime, la musique admirable des mots et l’inspiration prodigieuse de leurs graphismes.
Collages de Jacques Prévert, photos détournées
Jusqu’au 10 avril
Maison européenne de la photographie
01 44 78 75 00
du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h
18:28 Écrit par Dadumas dans culture, exposition, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, jacques prévert, exposition | Facebook | | Imprimer
24/02/2011
Heureuse Hélène !
Elle avait triomphé dans Carmen. Aujourd’hui, elle compose des spectacles où les mots et la musique célèbrent une existence épicurienne. Elle se montre libertine, mais son regard lucide est parfois teinté de mélancolie, voire de pessimisme. Dans Yvette et Sigmund, un peu mordante, jamais méchante, elle approchait la psychanalyse. Dans Un soir à Montparnasse, elle jouait avec les textes et les chansons des Montparnos.
Aujourd’hui elle part en quête du « bonheur ». En une vingtaine de chansons, elle folâtre dans un répertoire réaliste (J’vieillis, Mon homme) qu’elle ponctue de citations ironiques avec son pianiste (Victorien Vanoosten ou Cyrille Lehn), signe quelques fables sarcastiques, se moque des « veuves jubilantes », renoue avec les philosophes, les chansonniers (Mariage mondain de Noël-Noël), s’amuse de tout ce qui est grave, dénonce les voluptés rares, invalide les contes de fées, se délecte des menues jouissances que la vie nous réserve et conclut mélancoliquement avec Mac-Nab sur le « bien-être » des fœtus, qui sont « morts avant de naître ». Puis elle revient, et chante « y a de la joie ».
Délicieuse Hélène Delavault ! Elle nous fait frissonner de plaisir.
« Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre » disait Éluard.
Et que nous faut-il, à nous spectateurs, pour connaître le bonheur ? Il nous faut Hélène Delavault.
photo : Jean Tholance.
Heureuse ?
spectacle conçu par Hélène Delavault
Théâtre du Lucernaire
à 20 h du mardi au samedi
Dimanche à 17 h
01 43 54 32 21
12:49 Écrit par Dadumas dans cabaret, humour, Musique, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hélène delavault, lucernaire, cabaret | Facebook | | Imprimer
23/02/2011
Chanter Hugo
Bertrand Pierre chante en français, et ses musiques sont « rythm n’blues ». Il a choisi Victor Hugo comme parolier, et se promène en connaisseur dans les octosyllabes et même les alexandrins. Les vers s’envolent, sonores, lumineux. Un violoncelle, un batteur, un guitariste l’accompagnent, mais il pourrait chanter de sa voix chaude, avec sa seule guitare, cette poésie intimiste de l’amour.
Ses Jeanne, Sarah, et Rose, qui suscitent ses pensées coquines, sa nostalgie ou sa vigueur, forment une escorte aérienne et chatoyante.
Il dit avoir eu « le coup de foudre » pour ces œuvres et déclare « Victor c’est nous ». Vous pensez bien que nous, les amis de Victor Hugo lui sommes reconnaissants de cette confession. Fauré, Liszt, Saint-Saëns, Gounod avaient aussi mis en musique les vers du poète. Qu’un chanteur du groupe Pow Wow, aujourd’hui, leur donne une nouvelle jeunesse nous ravit. "Victor s'impose" dit-il encore. C'est évident...
Certains désapprouveront la puissance de la sono qui conviendrait mieux à une salle de concert qu’au Petit- Hébertot, mais c’est surtout la rareté du récital qui suscite les regrets. Une fois par mois ! Le prochain (et dernier) concert a lieu le 28 mars. Ne le manquez pas !
Bertrand Pierre chante Hugo
Petit Hébertot
31 janvier, 21 février, 28 mars à 21 h
01 42 91 13 84
17:13 Écrit par Dadumas dans culture, Littérature, Musique, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bertrand pierre, victor hugo | Facebook | | Imprimer