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08/02/2008

Du turbin pour le Tarmac

     Valérie Baran aime les difficultés. Avoir pris la succession de Gabriel Garran au  TILF (Théâtre International de Langue Française) en plein été à Paris ne suffisait pas. Elle présente sa saison à l’année civile, et visite un « territoire francophone peu ou pas exploré », invitant le public à découvrir avec elle des « poètes ignorés », des « auteurs flamboyants », des « interprètes éblouissants ». Son équipe est réduite, ses subventions n’augmentent pas (et c’est un euphémisme), mais elle suit « les difficiles escarpements des voies authentiques ». Autant dire qu’il y a du turbin sur le Tarmac.3139ef160b6a55c5c44d5401e1f77012.jpg

     Car « Tarmac » est le nouveau nom du lieu, théâtre toujours coincé entre la Porte de Pantin et la Porte de La Villette, derrière la Grande Halle, et toujours sans signalétique apparente quand on sort du métro. Oh ! La Ville de Paris, quand est-ce qu’on flèche ? Après les élections ? Signalons que le premier spectacle commence le 19 février, et que l’invité est libanais.

     Le Liban, vous savez bien, ce pays qui a « le cul entre deux guerres », comme dirait Roger Assaf et où on parle encore français. Archipel raconte l’histoire de quatre survivants, « quatre chevaliers d’une apocalypse » moderne. L’auteur, Issam Bou Khaled a écrit une farce tragique, « Brueghel revisité par Kafka et les Marx Brothers . » Tant qu’on peut rire, profitons-en ! (Jusqu’au 15 mars).

     Ensuite, c’est Haïti qui s’installe, du 1er au 19 avril, avec Amour, l’adaptation du roman de Marie Vieux Chauvet, par José Pliya, mise en scène de Vincent Goethals. Sombre histoire de frustration, de racisme et de mort. 

     Du 22 avril au 10 mai, place à la danse : la « break danse », Tête à Tête, de la Kabylie aux souvenirs douloureux, au Cameroun traditionnel, en passant par le Cambodge revisité où les khmers dansent le hip-hop.

     Du 24 mai au 14 juin, le Québec, Cette fille-là de Joan MacLeod, un texte qui parle de la cruauté des adolescents. 

     Du 27 juin au 19 juillet, Babemba rend un hommage chorégraphique à l’Afrique et à ses figures tutélaires : Nkrumah le Ghanéen, Lumumba du Congo, Sankara du Burkina Faso, Mandela d’Afrique du Sud. Serge Aimé Coulibaly, le chorégraphe justifie sa création en ces termes « Comment s’inspirer des héros contemporains, pour reprendre espoir, pour réveiller le combattant qui dort en chacun de nous. »

     Puis, du 5 au 30 août, ce sont des marionnettes de l’île de Réunion, qui avec Accidents, racontent la vie des habitants d’un immeuble, petit garçon ou ménagère, bonne femme, bonhomme, et petite musique.

     Du 9 au 27 septembre, avec À quelques pas d’elle, Michèle Nguyen, née en Algérie d’un père vietnamien et d’une mère belge, feuillette l’album des retrouvailles.

       Et pour finir l’année, un auteur togolais, Gustave Akakpo, présente deux pièces : À petites pierres, et Habbat Alep en alternance du 7 octobre au 1er novembre. Dialogues comiques sur trame tragique pour mieux montrer aux siens et aux autres les contradictions qui nous tissent.

     Et avec ça ? Des rencontres, des lectures, une cafétéria exotique. Si vous voulez que ça continue, abonnez-vous !

Le Tarmac de la Villette

211, avenue Jean Jaurès

75019 Paris

01 40 03 93 95

14:16 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, francophonie, danse |  Facebook | |  Imprimer

07/02/2008

Sortir de sa coquille

Dans sa coquille une poulette

Voulait devenir un’ vedette.

Dans son œuf, un doux coquelet,

Satisfait du chaud poulailler,

Rêvait de rester en couveuse,

Et pour lui, une vie heureuse

Se vivait entre des parents

Qui voudraient le garder enfant.

5431c1c2ea1b6bb357d65e5855f004ec.jpgMais il faut que les œufs éclosent,

Pour que coule le cours des choses.

Que l'on soit coq, garçon ou fille,

Il faut sortir de sa coquille.

Il faut que les enfants grandissent,

Et qu’au printemps les prés verdissent.

Stéphanie Tesson est l’auteur

Que l’on revoit avec bonheur.

Avec folie et cohérence,

Elle sait fair' parler l’enfance.

Rostand écrivit Chantecler,

Pour adultes qui aimaient les vers.

Aujourd’hui ces bien tristes sires

Ont perdu le goût du bien dire.

Mais le rêve et la poésie,

Nous sont restés chez Stéphanie.

Sous des vers octosyllabiques,

Oeufs et dindon jouent leurs répliques.

Benjamin Brouck est le poussin

Bavard, charmant, un peu coquin.e68aab47181cbc422bc716becef1d4aa.jpg

Larrigaldie, prénom Céline,

Qu’un brin de folie illumine

Poupette et poulette à la fois

C’est Oeuforie qui donne joie.

Quant au Dindon, merveilleux choc !

Bruiteur et comédien, c’est Brock.

Les animaux de basse-cour,

Par sa voix magique, toujours

Entourent O et Oeuforie

Dans À nous d’œufs la comédie

Où il faut courir aujourd’hui.

.

À nous d’œufs de Stéphanie Tesson

Metteur en Scène : Stéphanie Tesson

6c8ff0255ab375de2d73d4c751eeba7b.jpgMarionnettes, accessoires et peinture : Marguerite Danguy des Déserts

Costumes : Angéla Séraline et Dorota Kleszcz-Ronsiaux

 

Le texte est édité par L'Avant-Scène Théâtre N°1237

Dans la même collection, on peut lire avec profit :

Chantecler d'Edmond Rostand N°959

et Petit coq et le maïs bleu de Jean-Louis Bauer N°1083

Théâtre du Jardin au Jardin d'Acclimatation

75116 Paris  Plan d'accès
Réservations : 01 40 67 98 07

Du 06/02/08 au 09/03/08 à 14:30 : Mercredi
Du 06/02/08 au 09/03/08 à 15:30 : Dimanche
Du 26/02/08 au 06/03/08 à 14:30 : Mardi, Jeudi

05/02/2008

Les racines païennes

On parle beaucoup des « racines chrétiennes de la France ». Mais ses racines païennes, enfouies sous des couches de récupération catholique, y avez-vous songé ?

Je m’étonne qu’aucun Breton, aucun Poitevin, aucun Normand, aucun Savoyard, aucun Provençal n’ait réagi. Le géant Gargantua et la fée Mélusine s’en sont-ils offensés ? Les aurait-on oubliés ?

« Le peuple de ce pays continuera-t-il à s’ignorer ? » interrogeait André Malraux dans les années 60 du siècle dernier.

Pourtant, si les Hilaire, Clément, Saturnin, Georges, Véran, Marcel devinrent des saints, c’est bien qu’ils eurent des dragons à combattre, non ? Nous ne parlerons pas des vouivres et des serpents, des pierres qui virent, des mégalithes dressés en l’honneur d’Apollon-Belenos. Et nous ne chercherons aucun rapprochement entre les fêtes celtiques du solstice d’hiver et celles, chrétiennes de Noël, entre les Saturnales et Carnaval, entre celles du solstice d’été et la saint Jean. Mais disons-le très haut, avec Henri Dontenville : « Partout, la religion du Christ s’est heurtée à la résistance tenace des cultes abolis ».

La Terre-Mère, la déesse lunaire, le dieu solaire, les fées, les géants, les ogres, les sirènes, monstres protecteurs ou dévorateurs, la littérature s’en souvient, les lieux-dits en témoignent, les fontaines les chantent, et jusque dans les chapiteaux des églises, les artisans païens en ont laissé la trace.

Méfions-nous des gens sans mémoire, leur avenir risque d’être sombre. Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, par Toutatis, souvenons-nous de ces religions primitives. Elle sont celles de la tribu*. Elles ont nourri les autres…

 

 

Toutatis signifie « celui de la tribu »