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19/01/2010

Une filiation difficile

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Angéla (Aurélie Bargème) est avocate d’affaires. Et ça marche bien pour elle, merci ! Elle a un fiancé, Clément (David Seigneur) qui joue les cyniques, plaisante de tout, sauf de ce qui touche au fils qu’il a eu d’un premier mariage. Mais, Angela aimerait qu’il soit plus attentif. Elle a un lourd secret qu’elle ne parvient pas à partager. Elle, si brillante, est la fille de Josiette (Marie-France Santon), qui se promène dans la vie avec un « Q.I. de 2 » et un cœur gros comme ça ! Et, comme Josiette vient de faire une énième tentative de suicide, François, son référent (Régis Santon) n’a rien trouvé de mieux que de la sortir de l’hôpital psychiatrique, pour la faire vivre trois semaines, chez sa fille qui n’en peut mais…

Avoir une mère tarée, c’est la honte ! Mais en même temps, c’est sa mère : ambivalence des sentiments et paradoxes en tous sens ! L’auteur (Emmanuel Bataille) dote Josiette, pour faire bonne mesure, d’une copine, Anita (Marie-Christine Danède), « foraine fracassée la vie », et d’un amant, Lakhdar (Madgid Ziouane ou Lounès Tazaïrt) un arabe tolérant et philosophe.

Dans cet imbroglio psychotique, les comédiens sont remarquables de naturel, à commencer par Régis Santon, le metteur en scène, qui incarne, sans le caricaturer, un psychologue averti. Marie-France Santon rend crédible la détresse, les sautes d’humeur et l’humour de cette pauvre Josiette. Aurélie Bargème joue juste, avec une pointe de tragique qui lui sied bien. Mais rassure-vous, tout se termine dans le rire, les chansons et la réconciliation universelle…Fillede2PhotoLot.jpg

Régis Santon recommence ici sa vie théâtrale, après qu’on l’a privé du Silvia Monfort. Il reprend le flambeau de découvreur de talents, donnant sa chance à une jeune auteur, impliquée dans le monde du handicap. Il a reconstitué une équipe, il a renoué avec sa vocation.

Allez vite le retrouver…

 

 

 

 

 

 

Fille de… d'Emmanuelle Bataille

Depuis le 6 janvier

À la Comédie saint-Michel

01 55 42 92 97

Mercredi, jeudi, vendredi à 19 h 30

Samedi à 17 h 30

18:31 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, régis santon |  Facebook | |  Imprimer

09/01/2010

À la recherche d’un rire en or

Caroline Follentin a hérité de son oncle. Mais avant même de toucher l’héritage de sa femme, Follentin a tout dépensé. Petit employé du ministère, il n’a pas su résister aux tentations, et les créanciers le harcèlent. Il comptait sur un avancement, et c’est son collègue Bienencourt qui est promu ! Et pour couronner le tout, un jeune artiste débutant demande la main de sa fille Marthe… Quelle époque !

Il est furieux et désespéré. Pour le calmer et l'aider à s'endormir, le soir, sa fille lui lit La Reine Margot, d'Alexandre Dumas. Ah ! Franchement, il préférerait vivre dans ce XVIe siècle plutôt que dans ce début de vingtième ! Mais quand il se retrouve à Paris, la nuit de la Saint Barthélémy, il déchante…

René Clair, dans Les Belles de nuit imaginait un personnage grincheux, roulant d’âge en âge à la recherche d’une « belle époque », un âge d’or qui le satisfasse, mais où il rencontrait, inexorablement les figures du traître, du jaloux, du parasite, sous des traits qu’il connaissait déjà. Gageons que René Clair connaissait cette pièce de Feydeau !  La quête de Follentin, va du XVIe au XXIe siècle, avec la même fantaisie.

 

Susana Lastreto avait créé cette comédie l’été dernier au Théâtre 14, elle a obtenu la salle du Déjazet pendant la courte période des vacances scolaires et la troupe fait merveille. Bernadette Le Saché, François Frapier, Hélène Hardouin, Annabel de Courson, Jorge Migoya, Serge Djen, Jean Soumagnas et les jeunes comédiens issus de l'Ecole Lecoq: Livia Arditti, Camille Blouet, Ioana Jarda, Selena McMahan, Sigrid Mettetal, Katherine Murtagh, Rémy Vachet, Jérémy Woog, courent de tribulations en avatars, sans se départir d’un sérieux inébranlable.

 

À l’heure où je peux enfin publier cette note, la troupe cherche une salle.  Si grâce à vous elle en trouve une, vous aurez gagné cent occasions de rire, d’un rire franc et massif, un rire en or, quoi !. Et il paraît que ça fait rajeunir…

 

 

À la recherche de l’âge d’or de Georges Feydeau

Mise en scène de Susana Lastreto.

 

15:28 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, feydeau, lastreto, le saché |  Facebook | |  Imprimer

Sublim’ comédie

 

 Un peu juif par son père, argentin par sa mère, mais comme dans la chanson de Mouloudji « athée, oh ! Grâce à Dieu ! », le jeune Julian (Jérémie Sonntag), a trouvé sa voie dans la musique. Son pote Mehdi (Julien Sadi Ciceron) rythme à la batterie, et sa sœur Myriam (Laura Pélerins) écrit les paroles des chansons. Ils ne sont pas encore disque d’or, mais, déjà la famille apprécie leurs œuvres. Surtout la mère, Eva (Claire Faurot), qui a fui la dictature argentine et rêve d’une Amérique du Sud libre. Le père, Daniel (Christian Mulot), qui fut décorateur intermittent est devenu intérimaire de profession, « sublime intérim » qui lui permet « d’être libre  comme l’air », et la grand-mère, Mamita (Laurette Faber), gémit que la famille est dispersée. Il est dur de vivre en banlieue parisienne quand son fils, le facho que la famille renie, est resté là-bas, et que les neveux sont à Cuba…

Ce pourrait être aussi sinistre que les barres du 93, où l’on « empile des coqs et des poules dans des cages à lapins »,  mais l’humour de Louise Doutreligne, le talent de Jean-Luc Paliès, transforment la fable en comédie musicale exceptionnelle. Ils ont eu l’idée de réunir des acteurs polymorphes, de susciter le génie musical de la compagnie, qui, cristallisé par Isabelle Zanotti, - qui joue aussi Liliane, la danseuse intermittente, missionnée en sociologie pour désamorcer les conflits, apaiser les désespoirs et surveiller les « djeun’s » tentés par la drogue et la révolte – et le spectacle mérite d’occuper une saison complète dans un grand théâtre parisien.

Tous les publics s’y retrouvent, ados et grands-mères, parents et enfants. C’est que du bonheur !

 

 

 

Sublim’ intérim de Louise Doutreligne

Vingtième Théâtre